La voix des morts (terminée)

Chapitre 3: Can't Find My Way Home

Chapitre 3 : Can't Find My Way Home

"Ron, regarde! Voilà Errol, maman nous a écrit!", s'écria Ginny en levant un doigt vers le plafond.

Dans la Grande Salle, tous les élèves avaient le nez en l'air, guettant le hibou familial parmi l'avalanche de plumes qui s'abattait sur les tables.

En face de lui, Harry vit Hermione se renfrogner. Il détourna les yeux. Il n'avait aucune envie de relancer le sujet maintenant. Ni jamais, d'ailleurs.

Ginny détacha la lettre de Molly Weasley de la patte de leur vieil hibou miteux et le regarda repartir, tant bien que mal, avant de décacheter l'enveloppe.

« Chers enfants,

J'espère que votre rentrée s'est bien passée et que vous avez bien profité de votre dernier banquet de début d'année à Poudlard (sauf pour toi, Ginny, ma chérie). Bla bla bla ... », acheva Ginny en continuant de lire dans sa tête. Même si Hermione faisait semblant de trouver un grand intérêt à son bol de muesli, elle ne dupait personne. Enfin, presque personne ...

« Ginny, qu'est-ce qui te prends ? Lis à voix haute ! », ronchonna Ron en enfournant un énorme toast dans sa bouche. Sa petite sœur lui assena un coup de pied sous la table. « Aïe ! Mais quoi ? »

« C'est bon, Ginny, laisse tomber », fit sèchement Hermione. « Lis. »

« Tu sais, c'est juste les trucs habituels : ne faites pas de bêtises, soyez sages, Ron doit travailler plus, Harry doit dormir et manger plus ... Elle demande aussi comment tu vas, Hermione », ajouta-t-elle, gentiment.

Hermione éclata d'un rire sardonique. « Ah, elle s'en soucie, maintenant ? », railla-t-elle, les yeux brillants de rage.

« Bien sûr qu'elle s'en soucie », fit doucement Harry en baissant les yeux. Il sentait venir la tempête.

« Ma mère tient beaucoup à toi, je te signale », explosa Ron, dont les oreilles devenaient aussi rouges que ses cheveux. « N'oublie pas qu'elle t'a accueillie chez elle de nombreuses fois et-

Hermione se leva avant qu'il ait pu terminer sa phrase. « J'en ai assez entendu », dit-elle sèchement.

« Je n'ai pas fini ! », s'époumona Ron, tandis que les élèves autour d'eux leur jetaient des regards étonnés.

Hermione grimaça elle détestait se donner en spectacle. « Ron, arrête ça tout de suite. Tu es ridicule. »

« MOI, je suis ridicule ? Et toi, tu es quoi ? A fricoter avec Malfoy dans les compartiments vides ? »

Hermione écarquilla les yeux. C'était bas, mesquin et en plus ...

« CA N'A RIEN A VOIR AVEC LE SUJET DE LA DISCUSSION, RONALD ! », s'égosilla Hermione. Au loin, à la table des Serpentards, elle vit que Malfoy n'avait pas perdu une miette de la scène. Tout autour d'eux, les élèves chuchotaient. Insupportable.

J'adore te voir te mettre en colère comme ça, poussin ..., sussura Fred dans son oreille.

Surprise, Hermione fit volte-face, se planta devant Fred et hurla : « FOUS-MOI LA PAIX, SALE MORT DE MERDE ! »

Fred disparut et bientôt seul son rire flottait encore dans l'atmosphère saturée. Les chuchotements redoublèrent d'intensité. Hermione Granger, membre du Golden Trio, avait fait la guerre, avait croupi dans les prisons de Voldemort, avait survécu et maintenant ... elle était folle ?

Hermione n'osait plus bouger. Pétrifiée, elle sentit la main de Ginny sur son épaule. « Tu devrais peut-être aller t'allonger, Hermione. »

Hermione se raidit. Je déteste ce ton-là. Comme si j'étais à l'asile...