Chapitre 20.

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Je suivais le petit groupe, un peu à l'écart, vers la sortie du train.
L'ambiance n'était pas au rendez-vous, et je sentais bien que mes amies n'étaient pas plus rassurées que moi.

Drago nous conduisit jusqu'à un grand homme aux longs cheveux blonds dont le charisme qu'il dégageait était indéniable.
Drago le salua brièvement, avant de se décaler pour laisser les filles se présenter.
Étrangement, Bianca et Léa-Ly semblaient avoir déjà rencontré l'homme, au vu du ton presque familier qu'elles employaient.

Puis, le regard d'un bleu pénétrant du père Malefoy se posa sur moi.
Un fin sourire, que j'aurais qualifié de machiavélique, étira ses lèvres avant qu'il ne s'exclame :

- Miss Chaux...enfin...c'est un honneur pour moi, maitresse...

Je le devisageais alors, stupéfaite : "maîtresse" ? Avait-il perdu la raison ?
Je n'eus pas le temps de répliquer car il nous pressa à le suivre, souhaitant rentrer au plus vite au manoir.

Je lança alors un coup d'oeil à Drago, qui semblait soudain atterré, comme si revoir son père ne lui faisait pas plaisir.
J'aurais aimé m'approcher de lui, entremêler mes doigts aux siens, lui dire que tout irait pour le mieux, mais ce n'était pas légitime : Drago me repousserait.
Je ravalais alors mes envies, pour pouvoir garder parfaite maîtrise de moi : j'en aurais grandement besoin.

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Lucius nous ouvrit alors l'immense porte du manoir et nous laissa passer en premier.
L'endroit où nos destins se scelleraient.

Bianca enroula son bras autour du mien, au bord de la crise de nerfs.
Nous avancions à pas feutrés jusqu'à atteindre un énorme escalier en marbre blanc, menant aux chambres de l'étage.

- Montez. Drago vous montrera les chambres dans lesquelles vous residerez. Une fois installés, vous nous rejoindrez dans le salon pour le déjeuner, énonça-t-il de sa voix grave et traînante, insinuant en moi un terrible sentiment d'inconfort et d'insécurité.

Ma chambre était située face à celle de Drago : elle était spacieuse, un lit à baldaquin noir était disposé en plein milieu et la pièce détenait un papier peint bleu canard aux motifs dorés.

Glauque.

Lugubre.

Voilà les seuls mots qui me venaient à l'esprit pour qualifier ce lieu.

Une main se posa soudain sur mon épaule : celle de Drago.
Je me retournai, stupéfaite, avant de rencontrer ses iris métalliques, remplies d'empathie, de tristesse et de peur.

- Nous devons descendre. Le maître est là. Dit-il simplement avant de tourner les talons, m'invitant à le suivre vers la sortie.

Je me dirigeais alors vers les ténèbres en personne.

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Fred fixait inlassablement le plafond, soucieux de l'endroit où pouvait bien se trouver Bianca, tandis que je me morfondais de mon côté.
Elles n'avaient aucune issue, mais je ne pouvais pas l'accepter.

Je vis alors mon frère se relever subitement avant de s'écrier : le pendentif !

Je le regardais fouiller dans sa valise, sans comprendre l'idée qui venait de traverser son esprit.
Fred revint s'asseoir au bout de mon lit avant d'agiter un collier doté d'une pierre colorée au-dessus de mon nez, triomphant.

𝐌𝐢𝐝𝐧𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐤𝐢𝐧𝐠𝐝𝐨𝐦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant