Page blanche

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Quelle ironie 

Ainsi disserter, écrire, développer sur un sujet opposé même au concept d'écrire. Un tel paradoxe, c'en est à se mordre les doigts. 


Leucosélophobie 

Quel mot affreusement compliqué pour quelque chose de pourtant si simple en apparence :le syndrome de la page blanche. 

Je suis leucosélophobe du coup, il faudra que je pense à ajouter ça sur mon carnet de santé. 

C'est une passe, comme la crise d'adolescence, de la vingtaine, de la trentaine, de la quarantaine, de la cinquantaine... La crise de l'auteur peut-être ? On passe tous pas là. 

Quand je me retrouve là, vissé sur mon siège, les yeux penchés sur mon ordinateur, les doigts au dessus du clavier, rien ne viens. Je sais ce que je veux écrire. Je le sais, c'est à porté de doigts ! Il ne suffit qu'à le taper, et hop ! Futur best-seller en vue, créer une multinationale et racheter tous mes concurrents. 

Pourtant, ça ne vient pas. 

Jadis, je fus si inspiré à créer des personnages, des lieux, des situations, des histoires. Que ce soit les étranges dons de Lauren Vilamorny, les pays hétéroclites d'Asférie, les situations si complexes de Lord d'Avalon, les histoires d'Alaric, futur Dragonnier en devenir, Dewann du sang de Serdaigle, de Léonor fille du Nord qui ne comprend pas le monde qui l'entoure, d'Aglaée la meurtrière de son frère monstrueux ... 

Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi suis-je incapable d'écrire ? Le moindre fait de me pencher sur un clavier et de formuler une phrase autre qu'un message répondant me fait frissonner d'angoisse, je ne sais pas quoi dire, quoi faire. Je n'essaie même-plus, à peine Wattpad est-il ouvert qu'il se voit aussitôt refermé, une quelconque plateforme de streaming ou de vidéos ouverte en lieu et place de ce qui' autrefois, fut mon jardin secret, la demeure de Plume de Ciel, un petit philosophe qui parle bien sur pas grand-chose, écrit peu sur beaucoup de choses. Mais aujourd'hui, la Plume s'en est retournée dans les cieux et moi, sur terre, je n'ai que mes doigts pour taper sur un clavier qui, aujourd'hui, ne revêt plus vraiment le même sens qu'avant, j'ai perdu la faculté de jouer avec les mots, mes précieux amis que je pouvais articuler à ma guise s'en sont allés, errant entre les limbes et le Baishun où, je n'en doute pas, ils trouveront de la bonne compagnie. 

Profitons de notre envie d'écrire tant qu'elle est là. Comme tout on se rend compte de sa nécessité une fois qu'elle est partie. La mienne est partie depuis plusieurs mois, j'ai presque oublié les traits de son visage. 

Plume de Ciel ?

Et si on se posait ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant