Roméo - Aliex

Chapitre 7

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Ses problèmes sont devenus les miens
Encrés en moi avec la même douleur
J'avais beau essayer de changer
C'est comme écrire sur un tableau noir
Avec une vraie d'la même couleur
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Lorsque Vincent se réveille, il fait encore nuit noire par la fenêtre. Après avoir essayé de se rendormir pendant un long moment, il décide de se lever sans faire de bruit et de rejoindre le salon. Le châtain sait très bien que, quand il n'a pas le moral, les heures perdues comme celle-là sont fatale, alors il essaye à tout prix de se changer les idées pour ne pas se mettre à déprimer. Il est déjà passé trop prêt d'une dépression et ne compte pas y replonger. Il ne peux pas se le permettre, pour son frère. Il finit alors par trouver une occupation et commence à préparer une pâtisserie pour le petit-déjeuner.

Une heure après il a déjà finis sa cuisine depuis un moment et il est assis dans le salon quand un petit blond le rejoint.

- Coucou mon grand, qu'est-ce que tu fais debout à cette heure-là ? C'est tôt mon Roméo.

Le petit ne répond pas mais Vincent est habitué, il grimpe simplement sur les genoux de son frère et s'y cale en regardant la télé. Les deux frères restent alors une petite heure à se câliner sur le canapé avant d'aller prendre leur déjeuner. Ils mangent rapidement et partent se préparer, Vincent envoie son cadet s'habiller et part dans sa chambre lui aussi pour préparer ses affaires. Mais quand il rejoint le petit, il le retrouve, encore en pyjama, et en pleurs.

Son cœur de grand frère en prend encore un coup, il le prend dans ses bras pour le serrer contre lui en chuchotant des paroles rassurantes. Le blondinet bafouille entre ses sanglots.

- Je veux... pas... y aller...

Vincent le serre encore plus en chuchotant.

- Je sais mon cœur, moi non plus... Mais on a pas le choix, l'école c'est important tu sais...

Le câlin se prolonge jusqu'à ce que les larmes du cadet se calment. Vincent est de plus en plus inquiet, plus ça va et plus les crises de larmes sont régulières. Maintenant c'est presque tous les jours...

Le châtain arrive enfin à habiller son frère et attrape le cartable préparé la veille. Ils enfilent chacun leurs chaussures et sortent de l'appartement pour se diriger vers la petite école du quartier. Ils marchent un bon moment main dans la main. Roméo traine un peu des pieds, sa bouille d'ange est baissée sur ses pieds et aucun sourire ne s'y dessine. Son petit air est triste et renfrogné.

Ils passent enfin le portillon et rentre dans la cour de la primaire. Le châtain se baisse alors au niveau de son frère pour le serrer dans ses bras et lui chuchoter des "je t'aime" et des "courage" en lui faisant pleins de bisous. Ils se séparent au bout d'un long moment et le petit part à contre cœur vers sa classe en laissant le châtain partir de son côté. Même si aucun des deux garçons n'a le cœur à passer cette journée.

***

C'est après une journée exécrable que Vincent court à toute allure vers l'école pour aller chercher son frère à temps. Aujourd'hui entre mauvaises notes, évaluations, mots dans le carnet et disputes avec ses amis pour une invitation encore refusée, le châtain n'a cessé de ruminer sa mauvaise humeur, le cœur lourd, en pensant à ce que son petit blond devait être entrain de faire à l'école.

Il arrive alors enfin devant l'école et passe le portillon. La cour est déjà vide, les parents sont tous partis, alors il rentre dans le bâtiment et traverse le couloir jusqu'à l'étude du soir. Il devait venir chercher Roméo plus tôt mais il a été retardé par une évaluation surprise, et il sait que le petit va lui en vouloir de l'avoir laissé à l'étude. Quand il arrive devant la salle, il toque et rentre avant de parcourir la salle du regard. Son frère est bien là, avachis sur son cahier, les bras croisés, semblant dormir plus que se concentrer. Vincent se dirige alors vers le surveillant et lui indique qu'il vient chercher Roméo, celui-ci acquiesce en lui souhaitant une bonne soirée. L'adolescent s'approche de son frère qui ne l'a encore pas vu et pose un bisou sur sa joue. Le blondinet relève les yeux vers lui, avec une bouille triste qui fait culpabiliser son frère. Cependant il semble heureux de le voir et le serre dans ses bras. Les garçons rangent rapidement les affaires du petit et se dirigent vers la sortie.