Chapitre 19

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Le repas était comme pour chaque fin de guerre aussi somptueux que la guerre a été longue et difficile. La table était garnie dans toute sa longueur de mets aussi différents que savoureux. Au bout de cette table siégeait le couple royal de ce royaume, rayonnant et profitant de cette ambiance chaleureuse et bon enfant. A la gauche de la reine se tenait la cadette du roi, qui redécouvrait avec émerveillement les festivités d'une fin de guerre. A droit du roi se trouvait Elanor et le roi Dorian qui tous deux se laissaient porter tant par la satisfaction du moment que par certaines saveurs que Dorian découvrait.

Il y avait sur cette table des spécialités qu'il ne connaissait guère et faisait finalement plaisir à ses papilles plus délicates qu'il ne le laissait voir. Il songeait aux soldats de ce royaume qui devaient se régaler avec ces mêmes plats. Car cela il l'avait entendu par son homologue, il avait demandé à ce que ces plats soient préparés en quantité déraisonnable afin d'être distribué au plus de monde possible du royaume.

Parce que ce salon ne pouvait guère accueillir autant de monde qu'il avait lui-même convié lors de ses dernières festivités qui avaient pu se passer à l'extérieur. Il pouvait ainsi faire connaissance avec les lieutenants et haut capitaines de ce royaume.

Dorian : « Bon sang... Mais comment est préparée cette chose ?! »

Dit-il en fixant ces morceaux de porcs en sauce qui trônaient au milieu de son assiette. Le brillant qui recouvrait les morceaux laissaient deviner la douceur de la préparation.

Elanor : « C'est préparé bien en avance pour que la marinade imprègne bien la viande. »

Lani : « Vous ne faites pas ce genre de plat par chez vous ? »

Dorian : « Non, nos plats sont plus simples et nous privilégions les cuissons courtes. »

Kaisen : « Nous n'avons pas non plus les même produits. »

La conversation sur les différents mets dura un petit moment sur les comparaisons de leurs royaumes quand Dorian sentit un frisson lui longer la nuque. Ce frisson, il commençait désormais à bien le connaitre. Il savait parfaitement d'où il venait.

D'elle.

Cette femme qui était à ses côtés désormais pour la vie. Il n'arrivait pas encore à « ouvrir son esprit », comme elle lui disait, afin d'échanger ensemble par télépathie. Seulement, ce frisson signifiait qu'elle était à ce moment en train de penser fort à lui. L'appelait-elle ? Peut-être pas volontairement.

Discrètement, il amena sa main vers la sienne afin de la lui effleurer et capter son attention. Attention qu'il eut aussitôt en prime d'un fin sourire.

Dieu qu'il l'aimait.

Et ça l'en rendait presque fébrile. Comment était-il possible de ressentir quelque chose d'aussi fort ? D'aussi prenant ? En tout cas, il lui suffisait de croiser le regard amoureux de sa douce pour se sentir aussi remplit d'énergie qu'un étalon qui découvre la première fois la sensation d'un galop en pleine prairie.

Il tenta de se reprendre et se remit à manger avec un peu moins d'euphorie. Non, cette euphorie, il voulait la garder pour un peu plus tard, pour sa douce.

Les discussions, les propositions d'échanges prirent place autour de la table. Elanor observait silencieusement Kaisen et Dorian échanger avec simplicité. Son cœur se sentait léger à ne voir ni tension, ni animosité. Que ce soit de roi à roi, ou de frère à mari. Les deux pouvaient bien s'entendre. Elle songeait à ces belles années qui se profilaient devant eux, quand la voix de son frère profita de sa déconcentration pour venir résonner dans son esprit.

Kaisen : « Tu ne parles pas beaucoup. »

Elanor : « Pardon, je songeais. »

Kaisen : « A quoi donc ? »

Une union pour un avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant