Callie n'a que vingt ans lorsqu'elle est victime d'un accident de voiture mortel qui coûte la vie de ses proches. Plongée dans le coma pendant cinq semaines, elle devient rapidement captive de ses pensées infernales. Et lorsqu'elle reprend miraculeu...
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Charlie me ramène à l'intérieur et insiste pour être celui qui me raccompagne jusqu'à ma chambre. D'ailleurs, une aide-soignante du nom de Roxanne m'y attend pour m'aider à faire ma toilette. Celle-ci fait comprendre à mon ami qu'il doit attendre à l'extérieur de la pièce, dans le couloir, le temps que je m'octroie une douche.
Une fois seule avec Roxane, je me déshabille mollement dans la petite salle de bains de la chambre et la laisse m'assister pour que je puisse me lever de mon fauteuil roulant. Mes jambes flageolent brusquement sous mon poids. Frustrée, je refuse son aide et me fais violence pour me hisser et m'asseoir sur le petit tabouret dans la cabine.
— Ne t'en fais pas, c'est normal ! me rassure-t-elle en m'offrant un petit sourire. Tes muscles n'ont pas bougé pendant un temps et n'ont plus l'habitude de fonctionner comme avant. Le manque d'exercice physique les a un peu rouillés. Avec les séances de kiné que le docteur Callahan t'a programmé, tu retrouveras ta motricité complète.
J'acquiesce, les dents serrées. Juste en-dessous du pommeau, grelottante, j'attends patiemment que l'eau commence à couler. Lorsque le regard bienveillant de Roxane se pose sur moi, je me sens rassurée et à l'aise. Elle ouvre le robinet et de l'eau chaude mouille progressivement mon crâne, mes épaules puis le reste de mon corps. Je sens mes muscles tendus se relâcher et la pression quitter mon esprit. Bon sang ça fait du bien ! Un long soupir d'extase s'échappe d'entre mes lèvres.
— Est-ce que je peux être seule ? demandé-je, gênée.
— Oui, bien sûr ! Je suis là pour m'assurer que tout se déroule bien. Le savon et le shampoing sont à côté de toi et je suis dans la chambre si tu as besoin de moi.
— Merci beaucoup....
Elle opine du chef avant de quitter la pièce en laissant la porte entrebâillée au cas où. Je redécouvre le plaisir de prendre une douche et de savonner ma peau. D'être propre et autonome. Puis mes cheveux... Cette chevelure noire qui est beaucoup trop longue vient chatouiller mes côtes. Dans le creux de ma paume, je dépose une noisette de shampoing et viens l'appliquer sur mon crâne, puis je frictionne lentement. Je glousse de contentement en sentant le parfum floral du produit m'enivrer.
Une fois propre, j'appelle Roxane qui réplique aussitôt avec de quoi me sécher. Elle est si attentionnée et délicate dans ses mouvements, c'est agréable. Elle m'aide à me vêtir d'une robe de chambre blanche en coton qui frôle mes genoux, puis elle me laisse à nouveau seule un instant.
Je prends l'initiative de me sécher les cheveux toute seule avec le sèche-cheveux et fixe mon reflet dans la glace. Mes yeux, encore rougis par le sommeil forcé dans lequel j'étais, sont un peu gonflés par mes pleurs mais ne perdent pas cet éclat vif. Je continue de m'observer : mes cils noirs courbés agrandissent mon regard, mes pommettes ainsi que mes lèvres sont rosées et un grain de beauté décore le pourtour de mon œil droit. Quant à mon teint, il n'est pas aussi éclatant qu'il ne devrait être, mais pour quelqu'un qui sort d'un coma, c'est bien. Et puis, mes formes ne me déplaisent pas. Le galbe de mes seins est bien dessiné sous ma tunique, mon nez droit et mon visage ovale ainsi que ma bouche charnue m'intriguent. Qu'est-ce que Charlie penserait de mon corps ?
