CHAPITRE SIX

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Face the night - Joseph J. Jones
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« Je ne pouvais pas me passer de toi, Callie »

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« Je ne pouvais pas me passer de toi, Callie ».

Cette phrase tourne en boucle dans mon esprit. Je n'arrive pas à penser à autre chose et ça me perturbe. Pourquoi est-ce que ça fait douloureusement battre mon cœur ?

Alors que nous nous regardons, je déglutis. Je pose mon front contre son torse, un long soupir s'échappe d'entre mes lèvres. Les paupières closes, je me laisse submerger par les multiples émotions que Charlie me fait ressentir : de l'optimisme, de la joie, de la nostalgie. Un souvenir me revient sous forme de flashs, mon cœur se serre sous ma poitrine.

— Lorsque suis réveillée de mon coma, tu m'as dit que quelque jours avant, je commençais à réagir...

— Oui. C'est vrai.

Je relève la tête, rouvre les yeux et sens ses mains encadrer mon visage, comme pour me protéger des fragments du passé. Charlie me fixe sans ciller, les lèvres entrouvertes et les traits figés par l'appréhension.

— Pendant ces cinq semaines, j'ai... J'avais sans cesse cette voix qui résonnait dans ma tête. Elle me disait de me battre, de ne rien lâcher. Je ne savais pas d'où elle venait et je mourais d'envie d'ouvrir les yeux pour savoir qui se cachait derrière.

Charlie est pendu à mes lèvres, silencieux.

— Il se trouve que cette voix était la tienne, souris-je en sentant mes yeux me piquer. Tu m'as sauvé. Je t'ai entendu chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque seconde. Tu respirais pour moi, Charlie.

À bout de souffle, il cligne plusieurs fois des yeux et recule sans pour autant me lâcher. Puis, un large sourire illumine son minois et réchauffe aussitôt mon cœur. De petites larmes dévalent ses joues rosies par le froid et terminent leur course dans son cou. Enlacés sous la neige, je m'accroche à lui d'abord pour ne pas tomber, mais surtout parce que je ne supporte pas l'idée d'être séparée de lui à nouveau.

— Alors j'étais ton ange gardien ? me demande-t-il fébrilement, une lueur d'espoir faisant briller son regard.

Incapable de prononcer un piètre mot, je hoche la tête. Sa respiration saccadée résonne dans mon oreille et ses épaules sont secouées par les soubresauts causés par ses sanglots. Je caresse affectueusement ses cheveux.

Le froid ne semble plus être une barrière, il a même complètement disparu. À présent, seule la chaleur de nos corps blottis l'un l'autre compte. Les flocons se déposent sur sa chevelure flamboyante qui me fascine. Charlie rit doucement.

— Je ferais mieux de te ramener à l'intérieur avant qu'Elli ne me crie dessus, soupire-t-il en m'aidant à me réinstaller dans mon fauteuil.

Nous rentrons à l'intérieur et passons à la cafétéria pour que Charlie prenne un café et une barre chocolatée : son petit déjeuner selon lui. Quant au mien, il est déjà dans ma chambre et le docteur Callahan m'attend de pied ferme, les poings sur les hanches, les yeux lançant des éclairs.

5 Weeks ApartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant