Callie n'a que vingt ans lorsqu'elle est victime d'un accident de voiture mortel qui coûte la vie de ses proches. Plongée dans le coma pendant cinq semaines, elle devient rapidement captive de ses pensées infernales. Et lorsqu'elle reprend miraculeu...
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Il dort profondément. Sa poitrine se soulève au rythme lent et régulier de sa respiration, son souffle effleure subtilement mon visage et fait bouger quelques mèches rousses, barrant son arcade sourcilière. Sa bouche entrouverte m'appelle inconsciemment et je meurs d'envie de la goûter. Je l'observe en silence depuis un bon moment, un large sourire aux lèvres, et tente de compter le nombre de taches de rousseur qui recouvrent ses pommettes ainsi que son petit nez et son front.
Du bout des doigts, je viens caresser sa mâchoire saillante et me surprends à rougir jusqu'à la racine de mes cheveux. Charlie bouge légèrement et fronce les sourcils. Mais ses yeux demeurent fermés. Et dès lors que m'apprête à m'écarter, un faible sourire malicieux se forme sur ses lèvres.
— Hey, me salue-t-il de sa voix enrouée.
Mon cœur rate un battement. Je crois même que j'arrête de respirer durant quelques secondes.
— Salut.
Il s'étire avant de me demander d'un ton railleur :
— Dis-moi, ça faisait combien de temps que tu me mâtais comme ça ?
Je manque de lui balancer mon oreiller, les joues en feu. Et lorsque je l'entends rire, le brasier qui s'empare de mes pommettes se propage dans mon corps tout entier. Tout en cachant mon visage, je me redresse et tourne les yeux vers la fenêtre : il fait jour et il neige. Les gros flocons voltigent dans l'air froid de la ville, couvrent celle-ci de son manteau blanc immaculé.
Elli vient nous voir et demande à Charlie d'attendre dans le couloir le temps qu'elle m'aide à m'habiller. Mon ami est parti à la cafétéria pour prendre un rapide petit-déjeuner. Le fait qu'il soit resté toute la nuit à mes côtés me touche et prouve qu'il tient vraiment à moi.
Un peu plus tard dans la matiné, mon kinésithérapeute m'accueille avec le sourire et me dicte les exercices que je vais effectuer : échauffement, puis barres et poids pour consolider mes articulations ainsi que mes jambes. Pendant mon échauffement, Charlie me regarde attentivement, soucieux. Il est agité et ne tient pas en place. Il est adossé aux portes et se ronge nerveusement les ongles.
Dès lors que je m'attaque aux barres, je le vois du coin de l'œil prêt à me rattraper s'il le faut. Il est mon espoir, mon ancre. Déterminée à lui montrer ma force, je mets un pied devant l'autre et pousse sur mes bras en puisant dans mon énergie.
Loïc m'encourage et Charlie se rapproche, les larmes aux yeux. Dès que je lève les yeux vers lui, la fierté qui scintille dans ses iris me réchauffe le cœur. Il sourit. Oh bon sang, ce sourire si éclatant et sincère qui me laboure les entrailles et fait frémir mon être tout entier. Recouverte de transpiration, je parviens à avancer jusqu'à la fin des barres et tombe dans ses bras.
— Je suis tellement fier de toi ! dit-il en me serrant contre lui, emballé par ma prouesse.
