CHAPITRE ONZE

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Love is blind - Dustin Tebbutt
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Le chagrin m'écrase la poitrine, broie mon cœur et berce mes cauchemars

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Le chagrin m'écrase la poitrine, broie mon cœur et berce mes cauchemars.

Ma famille me manque. Je les ai vu mourir. La vie a décidé de m'épargner, juste pour cette fois. Je souffre mais vais devoir faire avec et avancer. C'est la seule manière de survivre à tout ça. Mais je n'y arriverais pas seule, Charlie est là.

Mais ma mémoire flanche de nouveau en me faisant voir des souvenirs flous.

Ils sont là tous les trois.

Leurs yeux vides d'émotion portés sur moi m'anéantissent un peu plus. Je suis allongée dans un lit d'hôpital : le mien. Excepté que la pièce n'est pas la même : les murs sont plus à l'étroit, il n'y a aucun meubles ni fenêtres. Et surtout, il n'y a pas de bouquet de fleurs. Je ne peux pas bouger, mes membres sont comme soudés au matelas. Ma petite sœur, Olivia, se penche vers moi et approche ses lèvres de mon oreille :

— Tu nous as abandonné, Callie. C'est de ta faute.

Sa voix est déformée, méconnaissable. Elle se met ensuite à s'esclaffer d'un rire hystérique et strident, presque fou. La panique irradie mon corps mais je ne peux pas faire le moindre mouvement. Je tente de me débattre, en vain.

— Tu nous as tué ! hurle ma mère qui surgit à côté de ma sœur.

— Non... Ne dis pas ça, s'il te plaît.

Ma mère me sourit puis effleure mon visage du bout de ses doigts gelés. Ses yeux deviennent noirs comme du charbon, menaçants. Sa voix se veut douce et fielleuse.

— La dispute que j'ai eue avec ton père était à cause de toi, chérie...

— Non ! m'époumoné-je, haletante. Je refuse d'y croire, maman... s'il te plaît !

Mon père apparaît dans mon champ de vision, la haine dans les yeux.

— Tu as tué ta propre famille, Callie. Tu es responsable de notre mort.

— Bientôt, déclare ma petite sœur d'un ton cinglant, tu nous rejoindras.

Et, juste avant qu'ils se jettent sur moi, je me mets à hurler à m'en déchirer les cordes vocales. Un cri tellement assourdissant, que j'ai l'impression de faire trembler les murs qui m'entourent.

Je me réveille en sursaut, le corps trempé de sueur et le cœur tambourinant contre ma cage thoracique. Mes cheveux sont plaqués contre mon crâne tandis que ma tunique ne fait qu'un avec ma peau. Une vague de frissons parcourt mon échine alors que je me retiens de vomir.

Hors d'haleine, je tente de me calmer en prenant de grandes rasades d'air. Alerté par mes cris stridents, le personnel débarque dans ma chambre.

Des mains me touchent, des voix m'appellent, mais je n'entends rien que de faibles murmures écorchés par mes tympans. Mes oreilles bourdonnent et un mal de crâne m'assaille.

5 Weeks ApartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant