Callie n'a que vingt ans lorsqu'elle est victime d'un accident de voiture mortel qui coûte la vie de ses proches. Plongée dans le coma pendant cinq semaines, elle devient rapidement captive de ses pensées infernales. Et lorsqu'elle reprend miraculeu...
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Nous décidons de retourner à l'hôpital après avoir bu un chocolat chaud à Central Park, sous la neige. Sur le chemin du retour, Charlie me raconte la fois où je m'étais fait mal en tombant de ma trottinette dans l'espace vert américain où nous nous trouvions quelques minutes plus tôt. Nous avions quatorze ans. Il m'avoue combien il a eu peur pour moi et qu'il avait failli appeler les secours. Fort heureusement, il m'indique que je n'ai eu qu'une vilaine cicatrice sur mon genou gauche.
Curieuse, je lui demande de me montrer cette dernière. Lorsque ses doigts froids glissent sur mon pantalon pour le remonter, je cesse de respirer. Un délicieux frisson parcourt mon échine. Son toucher m'électrise et il le sait. Il le sent. Malgré le froid qui nous entoure, mon corps se réchauffe au contact de sa peau et cette sensation est plus qu'appréciable.
Juste avant de franchir les portes de l'hôpital, j'oriente ma tête vers le ciel et ferme les yeux, laissant les flocons se déposer sur mon visage. Et je souris, à l'aise.
Nous croisons la route de Faith qui me gratifie d'un immense sourire qui lui donne cet air joyeux, bien que son teint cireux et sa maladie soient les causes de son malheur. Ses yeux verts brillent d'espoir. Nous n'avons pas le temps de discuter puisqu'elle disparaît derrière la porte de sa chambre, suivie par des aides soignantes. Dommage, j'aurais voulu lui parler quelques instants, rien que pour lui demander de ses nouvelles.
Elli nous accueille lorsque nous arrivons à l'étage de ma chambre, à l'heure convenue. Elle paraît débordée et fatiguée. Forcément, cette dernière n'arrête pas de bouger, de s'occuper de ses patients et de s'assurer que tout va bien. Ses yeux sont rougis par l'épuisement et ses cheveux sont en désordre. Elle nous remarque et nous sourit en poussant un long soupir, s'étirant douloureusement le dos. Je ne peux qu'imaginer la galère qu'elle traverse...
Charlie me pousse vers elle tandis que je me débarrasse de mon manteau. Les yeux éreintés d'Elli passent de Charlie à moi et inversement. Elle nous confie qu'elle n'a pas eu le temps de manger quelque chose et qu'elle est au bord de la crise d'hypoglycémie.
— On va aller prendre un petit morceau à la cafétéria. Je te ramène quelque chose ?
Soudain, le visage d'Elli s'illumine et elle supplie presque du regard Charlie qui se met doucement à rire.
— Avec plaisir ! Un gâteau si possible. Merci beaucoup Charlie !
Nous la dépassons pour aller dans la cafétéria. Charlie nous prend deux sandwichs au saumon avec de l'eau en pichet et commande un brownie pour Elli. Il part ensuite donner ce dernier à la concernée qui le remercie rapidement avant de reprendre son service. Lorsqu'il revient vers moi d'un pas léger, je lui souris. Alors qu'il s'apprête à dire quelque chose, une silhouette élancée et discrète se dessine derrière son épaule.
Une femme âgée d'à peine vingt ans entre dans la salle, une perfusion au bras et un fruit quelconque dans la main. Ses joues creusées, ses cernes noirs, son teint pâle et ses longs cheveux ternes m'attristent. Elle flotte littéralement dans ses vêtements et tient à peine sur ses jambes. Elle semble si triste et seule...
