Callie n'a que vingt ans lorsqu'elle est victime d'un accident de voiture mortel qui coûte la vie de ses proches. Plongée dans le coma pendant cinq semaines, elle devient rapidement captive de ses pensées infernales. Et lorsqu'elle reprend miraculeu...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Je n'ai pas bien dormi, assaillie par des tonnes de souvenirs qui me paraissent étrangers.
Ils me reviennent sous forme de flashbacks, comme si mon cerveau voulait à tout prix que je me souvienne de mon ancienne vie.
Cette soirée, ce nouvel an. Tout me revient subitement.
L'atmosphère festive, les célébrations sous forme de cris et de rires. Ses lèvres charnues et chaudes pressées contre les miennes, ses bras enroulés autour de ma taille, mes doigts enfouis dans ses cheveux... La sensation de bien-être qui m'avait submergée ce soir-là, mon estomac qui s'est retrouvé envahi par des millions de papillons, la chaleur de sa bouche humide et avide. Tout me revient.
Je. L'ai. Embrassé.
Je me rappelle de ce moment comme si c'était hier. La joie intense que je ressentais, cette dense foule qui nous entourait... Je dois lui dire que je m'en souviens.
Sous l'eau chaude, je cogite. Est-ce qu'il sera là aujourd'hui ? Quelque part, je meurs d'envie de retrouver ses bras, son visage parsemé d'un million de taches de rousseur et sa bienveillance sans limite.
Cet homme était donc bien plus que mon meilleur ami. J'ai le sentiment que ce n'était pas qu'un simple baiser. Non, ça représentait bien plus que ça pour nous deux.
En sortant de la douche, mon regard glisse sur mon corps dénudé : est-ce que Charlie l'a vu ? Est-ce que nous sommes déjà passés à la vitesse supérieure ?
Je chasse ces questions de mon esprit en me convaincant que c'est n'importe quoi. L'infirmière chargée de m'aider à m'habiller me sourit tendrement. Elle me ramène ensuite dans ma chambre. Elle m'informe qu'Elli va arriver pour m'accompagner chez le kiné.
Guettant la porte d'un air anxieux, je souhaite de tout cœur que Charlie franchisse le seuil, mais rien. Depuis mon réveil, il n'a jamais raté un de mes petits déjeuners. Aujourd'hui, je suis seule au monde. Je touche à peine à mon assiette, dégoûtée de ne pas avoir mon ami à mes côtés. C'est alors que je me rends compte que sa présence m'est indispensable.
Il est mon oxygène.
Loïc vient me chercher vers dix heures et me motive. Sa bonne humeur est si contagieuse que j'arrive presque à me sortir Charlie de la tête. Il me fait faire des exercices d'équilibre puis m'oblige à progressivement renforcer ma masse musculaire. Je tiens sur mes jambes mais elles flageolent encore.
— On va consolider tout ça ! m'assure Loïc, tout sourire.
Je le crois dur comme fer, convaincue que j'en suis capable. À croire que je suis persévérante de nature.
En m'agrippant aux barres, j'entreprends quelques pas hésitants. Ce geste me vaut quelques sueurs froides et une respiration saccadée, mais j'y parviens. Mes doigts crispés sur les barres, j'observe mes pieds racler lentement le sol.
