CHAPITRE QUATRE

468 83 27
                                    

Savior - Tin Finch
***

Mon esprit est suspendu entre la conscience et le sommeil

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Mon esprit est suspendu entre la conscience et le sommeil. Je me tourne et me retourne dans le lit, les draps immaculés s'entortillent autour de moi comme des chaînes. Je lutte contre certains souvenirs flous qui m'apparaissent sous forme de flashbacks. Je ne les comprends pas, ne les entends pas. Les visages qui peuplent mes rêves sont déformés, m'empêchant ainsi de les identifier.

Je tends une main vers eux mais ne parviens pas à les atteindre. Je tente à nouveau et mes doigts tremblants finissent par transpercer leur peau au teint cadavérique devenue glaciale, comme celle des morts. Leurs traits deviennent aussitôt plus nets. Leurs yeux noirs sans âme m'effraient. Soudain, je me réveille en poussant un cri strident. Ce dernier résonne dans mes tympans comme un écho empli de désespoir. Paniquée et perdue, je regarde autour de moi et réalise qu'il fait encore nuit. Ma chambre, bien trop silencieuse, est plongée dans la pénombre.

Ma peau est collée aux draps à cause de la fine couche de sueur qui la recouvre tandis que mon cœur bat la chamade dans ma poitrine. Ma respiration saccadée peine à revenir à la normale. Un frisson me parcourt l'échine. Mon cœur cogne si fort contre ma poitrine que ça m'en fait mal.

Perturbée, je passe une main tremblante sur mon front puis sur mes cheveux avant de constater que la racine de ceux-ci est trempée. Je me redresse et essaie de reprendre mes esprits en prenant de grandes et profondes respirations. La porte de la chambre s'ouvre à la volée et Roxane fait irruption dans la pièce. Elle allume la lumière et s'approche doucement, les traits tirés par l'inquiétude. Son premier réflexe est de venir me servir un verre d'eau et de me le tendre. Puis, elle ajoute un oreiller dans mon dos afin que je sois davantage à l'aise. Rapidement, elle repart et revient quelques secondes plus tard, un linge humide dans les mains. Elle le pose délicatement contre mon front. D'emblée, la fraîcheur du linge me soulage.

— Merci, soufflé-je épuisée.

Je vide le verre d'une traite et frissonne. Ma température corporelle baisse progressivement et je parviens à calmer les battements effrénés de mon cœur. Qui étaient ces visages que j'ai aperçu dans mon mauvais rêve ? Ma famille ou des étrangers ? Ou peut-être que ma mémoire essaie de se souvenir d'eux ? Perturbée, je déglutis et serre les dents. Je n'aurais probablement jamais la réponse à mes questions.

— Comment est-ce que tu te sens ? Tu as besoin de quelque chose ? me demande gentiment l'aide-soignante.

L'envie de vomir me tord les boyaux et je parviens à rétorquer d'une voix chevrotante :

— Ça peut aller. Juste, appelle Charlie s'il te plaît.

Roxane hoche la tête avant de se pincer les lèvres, gênée.

— D'accord. Mais il est assez tôt et je ne suis pas certaine qu'il répondra.

Mes yeux se referment sous le poids de la fatigue. Un long soupir s'échappe d'entre mes lèvres. Je me force à rester éveillée pour ne pas affronter mes démons, encore une fois.

5 Weeks ApartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant