[Aruani] Délivre moi

Chapitre 8

J'aurai bien voulu la rejoindre dans la nuit mais le travail m'en avait empêché. L'homme retrouvé se prénommé Lucas Wood. Un homme de 65 ans, célibataire et à la retraite. Nous avions appris que lui aussi, fréquentait des clubs la nuit et avait eu des relations sexuelles avec des prostituées du coin. Ces dernières nous avaient décrit qu'il était assez violent et possessif lors des rapports.

A ce moment-là, j'étais sûr que c'était l'une des prostituées qui se vengeaient des hommes violents envers elle mais aussi envers ses amies. Une sorte de solidarité, un lien incassable entre elles mais je me trompais.

D'après l'autopsie encadrée par Hanji Zoe, cet homme avait été tué il y avait deux semaines. Mêmes blessures causées sur les autres victimes, c'était donc le même tueur. Sa découverte avait été tardive car il avait retrouvé dans des égouts à New York.

Mais ce meurtre avait été le l'élément déclencheur de la descente aux enfers d'Annie. Une caméra de surveillance avait capturé des images et nous avions pu dresser un portrait-robot. Etant donné que la silhouette était très féminine, nous en avions conclu que c'était une femme de petite taille. Habillée de noire et la capuche sur la tête, aucun signe distinctif pour identifier le visage. Mais... Nous avions enfin un visuel.

Travaillant sur ses dossiers, Annie les poussa quand elle entendit la découverte d'un corps à la télé. Attrapant sa télécommande, elle augmenta le son et fixa les images sur l'écran. Le visage de Lucas apparut.

Il la serra contre elle tendit qu'elle pleurait et criait papa.

Annie ferma les yeux, ravalant ses sanglots et se leva pour se diriger vers la fenêtre.

Il en reste deux. Deux et ce sera fini Annie.

Trouve-les.

S'installant à son bureau, elle poussa ses dossiers et sortit une photo des deux autres victimes : George Hunt et Marc Phil. Elle revoyait leurs hideux visages quand ils étaient sur elle.

La sonnerie retentit et elle fourra ses photos dans le tiroir de son bureau.

Ouvrant sa porte d'entrée, elle tomba sur son charmant lieutenant qui l'avait tenu compagnie hier soir. Toujours dans son uniforme de travail, une chemise bleu foncé avec une cravate et sa casquette qui le rendait adorable. Sa chemise bien rentrée dans son jean foncé, serré à la taille par une ceinture en cuir où se trouvait son arme de service et autres gadgets. Il tenait une boîte provenant de la pâtisserie Dominique Ansel Bakery.

- Coucou, dit-il simplement, un sourire plaqué sur ses lèvres.

Annie sourit et s'approcha de lui, retira une poussière qui se trouvait sur son micro, au niveau de son épaule gauche.

- Tu as fini ton service ? questionna-t-elle en le laissant entrer.

- Non, je voulais juste passer pour t'offrir ceci, répondit le lieutenant en tendant la boîte de gourmandise.

Surprise, elle la saisit et l'ouvrit. Quatre donuts trônaient à l'intérieur et n'attendaient qu'une seule chose, être dévorés. La blonde se retint de se jeter dessus.

- Merci, sourit-elle. L'enquête avance ?

- Oui et non, nous avons juste pu dresser un portrait-robot.

La blonde écarquilla des yeux lorsqu'elle déposa la boîte sur le plan de travail.

- Et ? demanda-t-elle sans se retourner vers Armin.

- Une femme de petite taille. C'est tout... soupira le blond dans son dos. Nous fouillons toutes les caméras et nous interrogeons tous les voisins qui se trouvaient près des lieux des crimes. Je suis persuadée que c'est une femme qui veut se venger de quelque chose.

Remarquant qu'elle ne répondit pas, il se glissa derrière elle.

- Tu sembles toute triste ?

- Non, sourit-elle en lui faisant face, attrapant sa cravate. J'ai juste beaucoup de travail encore.

- Je te laisse alors, si tu veux... Tu peux passer chez moi ce soir ? Je t'avoue que mon appartement n'est pas aussi cocooning que le tiens mais...

- L'importance n'est pas le lieu, Armin mais la personne avec qui on est, dit-elle en tirant sur sa cravate pour qu'il se baisse.

Il l'embrassa doucement, le cœur battant à la chamade.

- Je dois y aller, j'ai une audience dans une heure, coupa Annie en jetant un coup d'œil à sa montre. Je t'enverrai un message pour te prévenir de l'heure à laquelle j'arriverai.

- Bien, maître !