Chapitre 4

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Steven Blake, un homme de 54 ans, célibataire et au chômage. Nous l'avions retrouvé dans une ruelle, pas très loin du premier crime. Même centre d'intérêt : infidélité et fréquentation de clubs. Nous avions interrogé toutes les femmes qui travaillaient dans les clubs mais aussi les barmans, danseurs... C'était difficile car la plupart ne voulait pas parler afin de se protéger mais nous en n'avions rien tiré encore une fois. Nous tournions en rond tandis que le tueur laissait encore des cadavres derrière lui.

Ce jour-là, Annie et moi, nous nous étions revus. Encore une fois, dans le plus grand des hasards, que je remercie ! Je m'apprêtais à rentrer dans mon piteux petit appartement newyorkais pour continuer à travailler, lorsque je l'avais vu se disputer avec un homme assez baraqué. J'avais rapidement cerné la situation et je devais la sortir de là.

- Chérie, ça va ? s'inquiéta Armin en marchant vers elle.

Annie tourna son regard vers lui, fronçant des sourcils.

- C'est ta copine ? cracha l'homme en repérant l'uniforme policier de ce dernier.

Le blond grimaça et essuya les postillons qu'il se prit sur son visage avant de passer un bras autour du bassin de la blonde.

- Ma femme, corrigea-t-il. Puis-je savoir ce qu'il se passe ? questionna Armin avec professionnalisme.

- Oh, rien ! sourit Annie en prenant sa main. Il m'a juste insulté car il ne voulait pas que je, je cite : le sucer.

- N'importe quoi ! Cette chienne...

A ce moment-là, une haine m'avait empoigné la gorge et je ne savais pas ce qu'il m'avait pris. Mon poing avait atterri tout droit dans son visage. Heureusement qu'il n'y avait pas de témoin à cette heure, je pense que j'aurai pris perpette. Erwin Smith, commissaire à l'époque, m'aurait collé une bonne punition : le retrait de l'enquête peut-être. Mais il le méritait. Je croisais des types de ce genre tous les jours et ils me répugnaient tellement. Je ne comprenais pas pourquoi les femmes étaient traitées comme des objets sexuels. Elles méritaient que nous les traitions comme des déesses !

Evidemment, il ne s'était pas laissé faire et s'était jeté sur moi.

Annie recula, les yeux écarquillés, tandis qu'Armin s'écrasa au sol, la gorge encerclée par les mains crasseuses de l'individu.

- Sale flic de merde !

L'air manqua au blond et il commença à voir flou mais la prise lâcha soudainement. Annie venait de lui envoyait un violent coup de crosse avec son arme de service qui avait glissé dans sa chute. Elle avait saisi le col de ce géant, suivit d'un violent coup de genoux dans son visage.

« Il y a que moi qui a le droit de l'étrangler, avait-elle murmuré ». J'avoue, elle m'avait fait un peu peur à ce moment-là mais elle m'avait surtout sauvé. Je pense que si elle n'avait rien fait, je ne serai pas ici à vous raconter notre histoire. Je voyais la rage dans le regard de cet homme et il comptait bien finir ce qu'il était en train de faire. M'achever.

L'individu les insulta avant de s'enfuir rapidement. Armin se redressa et essuya le sang de son nez.

- Ça va ? demanda Annie en s'agenouillant face à lui.

- Merci, je pensais que vous alliez partir vous aussi, ricana Armin avant que son menton ne soit attrapé par la blonde.

- Ça saigne beaucoup, dit-elle simplement.

Armin cligna des yeux.

- Vous avez une commotion cérébrale aussi, ajouta-t-elle en essayant de capter son intention en claquant des doigts. Hey ?

- Oui ?

- Répondez, on dirait que vous avez vu un fantôme.

- Je vous regardais, sourit-il.

La blonde leva ses yeux au ciel et tira sur son bras pour le remettre sur ses jambes.

- Qu'avez-vous fait ensuite ? demanda Falco.

- Je suis allez chez elle, sourit le vieil homme en caressant la tête de son chien.

- C'était rapide !

- Je n'étais pas son genre d'homme mais... Ses yeux disaient le contraire.

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[Aruani] Délivre moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant