Chapitre 9

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Les semaines s'étaient écoulées, aucun corps n'avait été découvert depuis et l'enquête était au point mort. A l'opposé, ma relation avec Annie s'intensifiait et nous vivions le parfait amour, comme de jeunes adolescents. Elle était souvent prise la journée à cause de ses auditions mais le soir, nous nous amusions plutôt bien.

C'était le 5 juillet que tout avait basculé et que j'avais compris qui elle était réellement. Ce matin-là, elle m'avait embrassé sur les lèvres avant de prendre sa douche et partir au travail. Je m'apprêtais à faire de même et je m'étais dirigé vers la salle de bain lorsque j'avais découvert une planche mal remise au sol. Je l'avais tiré et j'avais découvert un Beretta, l'arme utilisée pour tuer les victimes que nous avions retrouvé.

Il ne m'a fallut que quelques secondes pour faire le lien avec l'enquête.

J'étais resté sous le choc, agenouillé face à ce petit trou où se cachait cette arme. Paniqué et refusant d'y croire, j'avais décidé de le reboucher comme si de rien était. J'avais envoyé un message à Eren et Mikasa afin de les prévenir que je ne pourrai être avec eux aujourd'hui à cause d'une vilaine douleur à ma jambe. C'était passé sans encontre car j'avais une faiblesse à cette jambe droite, dû à une balle lors d'une ancienne enquête en 1975.

J'en avais profité pour fouiller tout son appartement et j'avais découvert, dans une boîte cachée derrière les livres dans la bibliothèque, mes réponses. Lorsque je l'avais ouvert, je m'étais effondré au sol, les larmes aux yeux. Mes doutes étaient bien réels. Il y avait les articles déchirés des corps retrouvés. Des photos des hommes tués et aussi deux autres que nous ne connaissions pas. Surement ses deux futures victimes.

Je refusais. Ce ne pouvait pas être-elle. Elle était si douce avec moi, elle me regardait avec tendresse. Ses mains me faisaient du bien et à côté de cela, elle avait massacré trois personnes.

J'avais décidé de rester silencieux et je n'avais rien dit à mes collègues sur mes trouvailles. Je voulais que ça sorte de la bouche d'Annie. Je voulais connaitre son but, sa vérité, pourquoi faisait-elle ça ? Sa raison ?

Le soir, elle était rentrée et j'avais tout fait pour rester naturel mais Annie était bien plus intelligente que moi...

Annie referma sa porte d'entrée et fouilla du regard le silencieux salon. Elle plissa ses yeux et appela Armin.

- Dans la salle de bain !

Enervé, Armin tenta d'arrêter le saignement à sa main. Lorsqu'il avait analysé l'arme de plus près, entouré d'un chiffon pour éviter le dépôt d'empreintes, il s'était violement coupé. Un petit bout de bois pointu sur le plancher, lui avait griffé tout le côté de la main.

Il se redressa quand la jeune avocate toqua à la porte.

- Ça va ? demanda-t-elle de l'autre côté.

- Oui, je me suis juste blessé.

Annie poussa doucement et passa sa tête dans la petite ouverture de la porte.

- Je peux voir ?

Le jeune lieutenant se tourna vers elle, la main tendue. Annie resta muette et chercha du regard sa petite armoire. Elle tira et en sortit une boite où se trouvait des bandages et autres produits pour soigner les blessures.

- Comment tu t'es fait ça ? demanda-t-elle sans lever ses yeux vers lui.

- C'est con mais en coupant ma pomme, mentit le blond.

- C'est con, effectivement, sourit-elle en tamponnant le sang avant de désinfecter.

Elle banda sa main et rangea la boîte.

- Merci, murmura Armin en l'embrassant.

Elle m'avait répondu avec un baiser froid. Avait-elle compris ? Elle était repartie tranquillement dans la cuisine. Pour ma part, je m'étais dirigé vers sa bibliothèque afin de reposer un roman que j'avais lu. C'était là que j'avais sentit quelque chose percuter ma nuque sans délicatesse.

- Ta journée s'est bien déroulée ? demanda Armin en levant sa main vers la troisième étagère pour déposer le roman.

- Oui et toi ? Ta jambe ?

- Ennuyante, j'aurai voulu travailler sur l'enquête. Et... J'ai pris des cachets pour ma jambe.

- Oh.

Le blond glissa sa main sur un autre roman qu'il tira quand quelque chose frappa sa nuque de plein fouet. Annie lâcha rapidement la bouteille et le rattrapa dans sa chute avant de le serrer contre elle.

- Je suis désolée... Tellement désolée... marmonna-t-elle en serrant le corps inconscient du blond. Tu as été ma seule erreur.

Allongeant le lieutenant au sol, elle sortit le couteau de cuisine qu'elle avait discrètement pris et s'assit sur ses cuisses. Le serrant de ses deux mains, la pointe vers le bas, elle le leva. Son visage était si innocent. Il n'avait rien fait à par l'aimer.

Vise le cœur.

Annie trembla et changea de tactique. Elle déposa la lame près de sa gorge et commença à couper avant de se figer de peur. Des flashs lui revinrent, la frappant en plein cœur. Elle se rappelait lorsqu'elle laissait ses lèvres glisser sur son cou avec tendresse.

Je ne peux pas.

Elle hurla de rage en jetant le couteau à travers la pièce avant de prendre son visage dans ses mains.

Tu as été ma seule putain d'erreur !

Tu as été ma seule putain d'erreur !

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[Aruani] Délivre moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant