HAREM

- 001.

L'avion vient d'atterrir à Marseille. Il fait beau ici. Le soleil brille... et l'ambiance m'a l'air chaleureuse.

Les paysages sont beaux aussi. Et j'ai hâte d'aller tremper mes pieds dans l'eau qui me semble bonne a souhait.

J'en oublie presque ce qui m'amène ici.

Mon mariage.

Enfin, mon père appelle ça un mariage. Moi je préférerais dire que c'est un arrangement entre deux partie.

Il ne m'a pas vendu à proprement parler. Il m'a échanger pour être exact, contre une dote à six chiffre.

Mon père ne me considère plus. Plus du tout. Et ça depuis la mort de ma mère, il y a plus de quinze ans maintenant

J'en ai vingt quatre aujourd'hui. Donc neuf au moment des faits.

Je me souviendrais toujours de ce jour la. En revenant de l'école, j'ai trouvé ma tante dans le salon.

Le visage inondé de larmes, me disant qu'il allait falloir être forte. Et que ma mère était décédé de son cancer du seins.

Je ne me souviens pas forcément de ma réaction. Je sais juste qu'on a quitté Sierra Leone pour le Liberia... et ça jusqu'à ma majorité ou j'ai été à Paris faire mes études.

J'y ai passé quatre ans. Ensuite je suis revenue à mes terres, afin d'exercer mon métier pour les miens.

Mais visiblement mon père avait d'autres projets pour moi.

Il m'a annoncé qu'un homme s'était déplacé de France pour demander ma main. Que ce même homme la était prêt à me faire y retourner avec lui.

J'ai vite compris que mon avis n'avait pas sa place là dedans. Et dans ma vie, je n'ai jamais osé tenir tête à mon père.

Notre relation étroite ne nous le permettait pas. Et puis... j'ai été élever dans l'éducation stricte et mysogine que vous connaissez sûrement.

On ne discute pas les ordres de papa. Personne ne discute les ordres de papa.

C'est donc pour ça que je me retrouve aujourd'hui à Marseille.

Je suis fille unique, ma mère n'a pas eu d'autres enfants et mon père lui ne s'est jamais remarié après sa mort.

Je suis sûre, certaine qu'il ne fera jamais son deuil. Et je sais aussi... qu'il me déteste pour ma resemblance avec elle.

Je l'ai compris au fil des années. Et au début ça m'a fait mal, puis j'ai finit par m'y habituer.

Ma mère était calme, réservée... timide aussi. Très peu d'amis. Encore moins de connaissances.

Elle souriait beaucoup. Je me souviens de ça. Et elle avait un don pour aspirer la sérénité.

J'ai tout prit d'elle.

Que ce soit physique ou mental... J'ai l'impression que c'est la seule qui me comprenait.

Et puis... c'est pas comme si quelqu'un d'autre avait essayé de le faire.

- Ruby ?

Je me suis retournée, retirant mon écouteur de mon oreille en faisant face à un jeune homme.

Il a le teint mate, il est moyen de taille et m'a l'air d'avoir un peu plus que la vingtaine.

Ruby - Euh... oui ?

- C'est Issam. Je suis venu te chercher.

Ruby - Ah... oui oui. On me l'a dit...

Issam - Viens, je t'aide.