Le lendemain matin, la lumière avait pénétré la pièce. Du bruit provenait de l'étage inférieur et de l'extérieur. La vie reprenait son cours, et l'animation des rues alentours battaient son plein. Cirus n'était plus présent à l'étage, et Mélia comprit qu'il était la source du bruit émanant de la pièce principale.
Elle s'habilla rapidement. Enfilant une robe rose pâle aux manches courtes, dont un voile de broderie noire recouvrait tout le vêtement. Serrée à la taille, grâce à un tissu qu'elle noua comme une ceinture, la jeune femme reprenait ses marques, dans ces vêtements d'une lointaine contrée. Elle ne prit pas la peine d'attacher ses longs cheveux, qu'elle aimait laisser onduler sur ses épaules.
Une fois prête, elle descendit en prenant les marches cachées derrière la tête de lit. En bas, elle vit le petit déjeuné installé sur la table ronde. Deux tasses en pierre, semblable à de l'argile et sans poignée, trônaient sur la table. A leur côté se trouvait une toute petite assiette remplie de petites billes transparentes, et au centre de la table une corbeille à fruit.
Cirus posa deux dernières assiettes. Elles présentaient des rouleaux d'un blanc immaculé et une épaisse garniture rouge à leurs côtés. Mélia vint s'asseoir après l'avoir salué.
« Voici un petit déjeuné typique de chez nous », dit-il.
La jeune femme sourit, et contempla l'assiette qu'il posa face à elle. Les deux rouleaux faisaient penser à des tranches de charcuteries d'un blanc suspicieux. A leur côté une crème épaisse et rouge laissait percevoir des morceaux semblable à des racines découpées.
La moue perplexe de la jeune femme, le fit réagir :
« Tu n'es pas obligé de manger si cela ne te conviens pas. »
Elle leva les yeux vers lui. Elle ne voulait pas paraître impolie.
« Non, c'est juste que... hésita-t-elle. Cela me fait beaucoup penser à de la viande... »
Elle se sentait parfois idiote, d'être ainsi impactée par ce qui la tenait à cœur.
Cirus, lui sourit :
« Fais moi confiance, je ne te donnerais rien de la sorte. Ceci sont en réalité des feuilles d'un arbre fruité, le dulas. Ses feuilles sont aussi nutritives que ses fruits. Elles ont cette forme ovale et épaisse et peuvent se manger seules ou accompagnées d'une purée d'arlon.
‒ D'arlon ?
‒ Oui, un légume qui pousse dans la terre. Il est surtout cuisiné sous forme de purée ou dans les soupes. A cela on y ajoute des racines de ronir. Tous ces aliments sont peu cher, et très souvent consommés le matin pour leur valeur nutritive. »
Elle était rassurée. Peu habituée à toutes ces choses si étranges et familières à la fois. Elle prit un peu de purée à l'aide d'une cuillère et disposa le mélange sur une feuille qu'elle referma comme une crêpe. Le jeune homme lui avait expliqué comment manger, avant qu'elle ne savoure sa première bouchée.
La feuille était tendre et fondante, bien que plutôt fade et sans goût. C'était la purée rouge qui apportait les saveurs fruités au repas et le croquant des racines la texture nécessaire. C'était plutôt bon, et Cirus se réjouissait à la voir dévorer, ce qu'elle avait appréhender il y a peu. Il lui expliqua ensuite que la tasse était remplie d'une infusion de feuilles, auquel il fallait ajouter les petits fruits transparent. Une fois les billes dans l'eau chaude, celles-ci fondèrent jusqu'à disparaître, laissant derrières elles, une traînée bleue, colorant rapidement la boisson.
Elle n'était pas sucrée, mais remplit de saveurs aigres et acidulées. La boisson tiède était très revigorante, et se dégustait bien malgré le temps chaud. Alors qu'ils terminaient le repas, le chahut de l'extérieur devint plus pressant et important. L'agitation inhabituelle, exprimait à la fois la crainte et la curiosité. Il semblait que tout le monde s'était arrêté pour quelque chose. Certains criaient, coléreux, alarmés, tant dis que d'autre se mouvaient dans le chaos.
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Edhira : La Disparition du Dieu maudit
FantasíaMélia est une jeune orpheline recueillie à l'âge de 17 ans par la famille de son oncle. Faisant partie de la haute société, leur fortune est pour autant en déclin. La jeune femme est donc logée et nourrie, en échange de son travail au manoir. Six an...