Chapitre 13

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Le bateau praelien était bien spécial. Il se démarquait des autres amarrés au port, par son double étage. Aucun n'avait de voiles, contrairement à ceux de la Terre. C'était une coque en bois recouverte sur son dessus par une capsule transparente, semblable au verre. Au niveau de l'eau, se trouvait de grandes roues à pédales, qui permettaient à l'engin d'avancer. Le cargo praelien était immense. De bois noir, et deux fois plus grand que les autres bateaux du port, il imposait le respect. Il était pourtant bien usé et abîmé à certains endroits, parfois rafistolé avec empressement.

Tout le monde y entra, un à un, le Prince d'abord. Mélia ne pouvait s'empêcher de frémir. Elle avait le mal de mer, mais ne voulait se plaindre, par peur qu'ils décident de l'écarter du voyage. Si seulement, son estomac ne se retournait pas à chaque gesticulation du bateau.

Les voyageurs furent amenés à leur cabine respective. Individuelles, elles étaient spacieuses et très luxueuses. Leurs meubles étaient composés principalement de bois noir et d'un alliage de métaux bleu obscur. Les couchages reposaient sur une plaque en bois, semblable aux futons japonais. Mélia déposa ses affaires au pied du lit, puis regarda encore aux alentours. On lui avait disposés quelques encas sur la table centrale.

Quelqu'un frappa à la porte de sa cabine. Une porte au fonctionnement identique à celles sur Terre, ornée de symboles décoratifs. La jeune femme se retourna en direction de l'ouverture, tout en invitant le visiteur à entrer. Cirus pénétra dans la pièce, peu après.

« Tout vas bien ?

‒ Oui, parfait.

‒ Nous sommes invités à la table du Prince. Donc si tu es prête, nous pouvons y aller ensemble.

‒ Allons-y, je te suis. »

Il se dirigea vers la porte, puis se retourna soudainement.

« Oublie pas, dit-il, tu ne dois vouvoyer que le Prince.

‒ Oui, oui, ne t'en fais pas. Et s'ils me demandent mon âge, j'ai dix huit ans. J'ai bien retenu la leçon, répondit-elle, tout sourire.

‒ Je ne pouvais espérer mieux venant de toi. Si jamais tu as un doute, laisse moi faire. »

Elle acquiesça. De sa grande taille, Cirus la dépassait d'une tête. Il agissait envers elle comme un grand frère. Heureusement qu'il était là pour la guider. Sa compagnie et son attention étaient rassurantes, pour la pauvre étrangère.

Ils ne mirent pas longtemps à rejoindre le pont supérieur. Un endroit était dédié à la restauration, d'où le ciel était visible grâce à la capsule transparente qui recouvrait tout le dessus du bateau. Les gardes et le personnel praeliens étaient dispersés aux différentes tables, assis sur de simples tabourets en bois. Parmi eux, se trouvait la table royale qui accueillait le Prince et les autres compagnons de voyage.

Les deux jeunes rejoignirent le reste du groupe et s'installèrent. Le repas était déjà disposé, chacun se servait à sa guise. Il y avait de la soupe de graines pour l'entrée et une boisson étrangement salée pour s'abreuver durant le repas. Voyant Mélia intimidée, Cirus prit l'initiative de la servir. La terrienne osait à peine respirer, et son mal de mer n'en était pas la seule cause.

« Tiens, ce ne sont que des graines », susurra-t-il à la jeune femme.

Elle le remercia presque en susurrant. Le Prince faisait face à l'aligne-reflets, encerclé par Brithellia et Daery, qui avaient déjà entamé la conversation.

« Donc tu es une traductrice, c'est cela ? demanda Brithellia à l'alosienne.

‒ Oui, répondit la concernée, j'ai la capacité d'apprendre toutes les langues simplement en les entendants. Je peux également communiquer avec les animaux.

Edhira : La Disparition du Dieu mauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant