Fais moi signe !

19. Retour

- Ana, à vot' service, en chair, en os et en personne, lança Nastia afin qu'il sache comment l'appeler. Il n'aurait pas été bien vu de sortir un prénom à consonance soviétique dans le contexte de la guerre froide.

C'est ton aimé qui m'envoie, ajouta-t-elle, jouant sur le fait qu'à l'oral, on ne pouvait deviner de qui elle parlait.

- C'est-à-dire ? demanda-t-il en haussant un sourcil, ayant un doute sur la personne caché derrière l'être aimé(e).

- Baloo bear.

Le blond comprit alors à qui elle faisait référence -Kobik comparait souvent Bucky à un ours, à un nounours plus précisement- et sourit niaisement pendant une seconde, avant de redevenir sérieux et de demander :

- Tu es vraiment venue parce que B...aloo t'a demandé de le faire ?

- Non, j'ai perdu au bras de fer, répondit-elle sarcastiquement.

- C'est vrai ?

- Non.

Et si ça avait été le cas, je n'aurais eu aucune chance ! C'est un vrai ours Baloo !

- Et bien, cette Baloo a l'air d'avoir une sacrée poigne ! s'exclama la femme.

- C'est le cas de le dire !

- Ana...

- Quoi ? C'est vrai. L'amour de ta vie m'a plus ou moins demandé de te ramener par la peau des fesses et fissa, alors moi, j'obéis, je tiens à la vie !

- Ce sera dit, répété et amplifié Ana. Et crois moi, ça ne va pas lui plaire.

- Super, merci du soutien... Mais de toute façon, sa fille est de mon côté.

- Vous avez une fille ? demanda la militaire au blond.

- Moi non mais Baloo oui.

- Ça doit être dur pour elle d'élever une enfant seule.

Nastia dû utiliser toute sa force d'esprit et de caractère pour ne pas exploser de rire et lui préciser que Baloo (Bucky) était un homme.

- Oh vous savez M'dame, répondit-elle à la place, Stevens aide pas mal.

- N'exagérons rien, je suis juste passé donner un coup de main et c'est tout.

- Crois moi, pour Baloo ça compte énormément.

- C'est vrai ?

- Oui. Moi j'dis que qu'y'a d'l'amour dans l'air...

- Ana !

- Quoi ? C'est mon voisin depuis quinze ans, je commence à le connaître un minimum quand même ! Et puis vous êtes presque mariés à ce stade, répondit Nastia, le faisant immédiatement devenir plus rouge que la robe de la jeune fille, qui était pourtant bien rouge.

- Ana ! répliqua-t-il, gêné. On est pas mariés !

- Pas encore.

- Arrête de raconter des âneries tu veux ?

- Quoi ? Je ne fais que constater des faits établis ! J'ai des yeux et je sais m'en servir, Stevens. Ce qu'il y a entre vous deux, ce lien qui vous unis...

Même un aveugle le verrait, conclut-elle en souriant, un air triste passant dans ses yeux.

- À ce point là ?

- Ouep.

- Vous ne devriez pas la faire attendre, conseilla la femme, toujours son air triste collé au fond des yeux.