Socrate

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L'enfant était mort.

Et sa mère était devenue folle.

Folle de chagrin et de tristesse.

Un enfant vite enterré.

Que pouvait-on faire ?

L'enfant fut pleuré, prié et...oublié...

Sa mère se reprit à vivre.

Et le malheur s'abattit sur la maisonnée.

Après l'enfant, mourut le mari.

La mère était si triste qu'elle en maigrissait.

Et toujours, toujours, elle portait sa tenue de grand deuil.

Voile noir, voile sombre, le symbole du désespoir.

Elle hantait le cimetière et priait devant les tombes de ses chers disparus.

Un fils, un mari.

Un mari, un fils.

La tristesse assombrissait son regard.

Après le mari, mourut la grand-mère.

Les gens se mirent à parler.

Compassion, consternation, colère.

Il y avait des malheurs immérités.

Pourquoi toujours porter ses coups contre des malheureux ? Job devait-il tellement souffrir avant d'obtenir la reconnaissance ?

Une maison vide et sombre, endeuillée.

Tout ce qui vivait autour de la veuve s'étiolait...et mourrait...

On compatissait...puis on se posait des questions...

De tels malheurs...

Peut-être, peut-être Dieu avait-il ses raisons ?

Après la grand-mère, la mère se retrouva seule.

Perdue dans sa détresse.

Mais une jeune nièce, charmante, vint lui apporter soutien et réconfort.

Et ce fut la nièce qui mourut...

Comme toutes les autres victimes de cette maison maudite, on la vit s'étioler et mourir, peu à peu. Les membres paralysés peu à peu, des doigts au reste du corps, des troubles nerveux et respiratoires.

A la fin, la malheureuse ne pouvait plus bouger ni respirer.

Le médecin ne savait plus quoi faire et essayait d'inciter sa patiente à déménager.

La maison était maudite ! Il fallait partir !

Et en pleurant, la Veuve refusait.

Elle avait un si beau jardin... Elle y cueillait des fleurs qu'elle déposait sur la tombe de ses chers disparus...

Le sergent Rivette contemplait le fin visage, si beau et si pâle de la malheureuse accusée. Debout à la barre, elle protestait de son innocence et accusait Dieu.

Il était sous le charme.

Et horrifié en même temps.

" La guillotine ?

- Evidemment, fit l'inspecteur. On ne peut pas utiliser par inadvertance de la ciguë, sergent.

- Mais comment sait-on qu'ils 'agit de ciguë ?

- Paralysie, troubles respiratoires, arrêt cardiaque. Que voulez-vous que cela soit d'autre ?

- Mais son fils ! Son mari ! Sa mère !... "

L'inspecteur ne répondit pas.

On entendait la voix altérée de la femme folle qui répétait :

"Dieu m'a demandé d'agir ! Dieu m'a dit de leur donner le repos ! J'ai obéi à Dieu ! N'ai-je pas assez souffert de cela ? Mon fils ! Mon enfant !"

L'inspecteur secoua la tête et ajouta :

" Une folle. Si elle joue bien son rôle, elle échappera à la Veuve. Elle sera enfermée à vie."

Rivette ne dit rien mais regardait, impressionné, la femme se tordre les mains de désespoir en évoquant les nuits sans sommeil et les ordres divins lui disant de tuer ses proches...

MORT ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant