Le chant des oiseaux réveilla Aegis et Kuma dans la même position que la veille. Aegis fut la première à ouvrir les yeux. Devant elle, se tenait un magnifique rouge-gorge de forêt à la recherche de son petit déjeuner et s'envola dès qu'il la vit bouger. Les bras de Kuma la tenaient toujours fermement et elle s'assit de façon à voir son visage endormi. Il ressemblait tellement à un enfant. Sa main caressa son front puis sa joue et son pouce traça les contours de ses lèvres. Elle sentait sa respiration, lente et régulière. Elle inclina légèrement la tête et se rapprocha doucement des lèvres de Kuma. Elle ne fit que les effleurer, mais sentit leur chaleur et leur douceur. Elle goûta à nouveau à cette saveur et fut surprise en sentant Kuma répondre à son baiser. Les mains de la jeune fille vinrent caresser sa nuque puis il rompit le baiser et plongea ses yeux gris dans ceux d'Aegis.
— Bonjour !
La lueur dans son regard brilla encore plus lorsqu'elle lui rendit son sourire et elle se cala contre le torse de Kuma, recherchant sa chaleur. Le rouge-gorge était revenu et avec lui, d'autres petits oiseaux ainsi que quelques écureuils. Ils ne faisaient pas attention aux deux humains, qui s'étaient rendormis, chacun bercé par la respiration de l'autre.
Ils furent réveillés cette fois-ci par les rayons d'Heol, jouant à cache-cache entre les arbres et leurs feuilles. Aucun d'eux ne parla lorsqu'ils prirent leurs affaires pour retourner au village, main dans la main. Sahn les attendait à l'entrée et fronça les sourcils lorsqu'il les vit approcher. Sa mère s'était de nouveau inquiétée toute la nuit, ne pouvant dormir en sachant sa fille dehors, quelque part dans la forêt. Aegis ne quittait plus son sourire et passa devant son frère sans le regarder. Ils se dirigèrent vers la maison de Kuma, mais à l'instant même où ils allaient entrer, des cavaliers firent irruptions. Certains portaient des épées et des boucliers, d'autres des lances ou des saïs ou encore des torches enflammées. De gros chiens noirs les suivaient, les babines retroussées.
Tout se passa tellement vite que les pauvres villageois ne comprirent pas ce qu'il se passait, mais quand les premières gouttes de sang giclèrent et que les hommes tombèrent morts, la panique s'empara d'eux. Les femmes sortaient de leur demeure, apeurées par tout ce bruit et les flammes qui brûlaient leur maison. Les jeunes enfants les suivaient, essayant de se cacher derrière leur mère. Les hommes tentaient tant bien que mal de se défendre, mais ils avaient à faire à des guerriers aguerris et surentraînés. Ce fut un véritable massacre. Les mercenaires se délectaient des hurlements de peur des enfants, du sang qui jaillissait des blessures et des membres coupés. Les chiens se jetaient sur les plus jeunes bambins, des proies faciles pour eux. Leur chef, un géant à la peau noire, regardait de son unique œil ses hommes étriper, décapiter, égorger les villageois. Ils étaient bien plus nombreux que leurs attaquants, mais ils ne valaient rien contre des tueurs assoiffés de sang.
Aegis et Kuma étaient dos à dos, et combattaient avec toute la rage qu'ils ressentaient. De temps en temps, la jeune fille jetait des coups d'œil autour d'elle, espérant voir son frère ou sa mère. Ce fut alors qu'elle la vit. Elle était pourchassée par un cavalier tenant un fléau d'armes, une arme à une main constituée d'une boule d'acier hérissée de pointes, reliée par une chaîne à un manche en bois. Aegis vit la scène se dérouler au ralenti. Sa mère hurlait. Le cavalier, un sourire aux lèvres, frappa le dos de la mère d'Aegis d'un coup sec. Elle trébucha et continua à ramper au sol pour lui échapper. Le mercenaire sauta de son cheval et, son arme en main, l'abattit violemment sur son crâne. Elle mourut sur le coup. Aegis devint folle de rage. Elle tua tous les guerriers autour d'elle et accourut vers le cadavre de sa mère. Elle ne fit pas attention au cavalier derrière elle, qui brandissait son épée. Un sifflement à son oreille la fit se retourner, alors que le guerrier tombait de son cheval, une flèche plantée dans le cœur. Elle reconnut l'une des flèches de Kuma et l'aperçut aux prises avec deux mercenaires. Elle était déchirée entre l'envie de lui venir en aide et celle de rester avec sa mère. Elle n'eut pas à réfléchir bien longtemps. Mantek, le géant noir, avançait vers elle, une épée dans une main et une dague dans l'autre. Son visage était zébré de cicatrices et recouvert du sang de ses victimes. Elle détourna le regard du corps de sa mère et empoigna son katana. Elle n'allait pas se laisser tuer sans se défendre.
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Les Guerriers Drakyens - Tome 1
Fantasy- Pourquoi j'ai ce besoin de te toucher quand ça ne va pas ? Pour seule réponse, Eldian la serra plus fort contre elle. "Parce que nous sommes toutes les deux complémentaires. Parce que nous sommes un Guerrier Drakyen. Parce que ton corps ressent ce...