Les Guerriers Drakyens - Tome 1

Chapitre 21

Les préparatifs pour le départ étaient presque terminés. Siyas et Eldian étaient allés acheter des provisions, pendant que Kuma apportait son épée et le katana d'Aegis chez le forgeron, pour réaffûter les lames. Une fois leurs achats terminés, Siyas était de suite retourné chez lui, alors qu'Eldian faisait un détour par l'armurerie. Elle voulait offrir une épée à Liliana, même si elle n'avait pas encore appris à s'en servir. Il lui fallait une épée légère, néanmoins de bonnes factures et qu'elle aurait bien en main. En effet, l'arme ne devait pas glisser au cœur d'un combat. Eldian en essaya plusieurs et trouva finalement celle qui lui conviendrait parfaitement. Une longue épée fine, à double tranchant dont la poignée en métal était striée de fils d'argent. La garde était faite de deux arcs de cercle dorés entrecroisés aux extrémités. La lame ne mesurait pas plus de trois pieds, pour une largeur d'environ un pouce et demi, où une inscription était gravée, impossible à déchiffrer pour Eldian. Elle acheta le fourreau vendu avec et rentra en compagnie de Kuma. Aegis et Liliana finissaient de préparer leur sac. Eldian en profita pour préparer le sien, de même que Kuma qui s'occupait l'esprit autant qu'il le pouvait. Ce ne serait pas la première fois qu'Aegis partirait sans lui, mais leur vie avait radicalement changé ces derniers jours. Même si Eldian et Liliana l'accompagnaient, cela ne l'empêchait pas de s'inquiéter pour elle.

Le jour déclinait doucement et de lourds nuages noirs envahirent le ciel crépusculaire. Siyas leur prépara un bon repas chaud, du poisson frais farci au lard et aux herbes aromatiques, accompagné de petits légumes et de patates douces. Ils se régalèrent, heureux de passer un si bon moment ensemble, mais le moment de la séparation arriva bien vite. Les trois jeunes filles prirent leurs paquetages, qu'elles accrochèrent à la selle de leurs montures. Personne ne fit attention au long paquet qu'Eldian accrocha à sa selle. Elle ne voulait pas donner tout de suite l'épée à Liliana, elle préférait attendre le bon moment. Les sacs de nourriture furent, eux, chargés sur les chevaux de Siyas et Kuma, ainsi que leurs armes.

Kuma avait été plus que surpris lorsque Siyas lui avait apporté la sienne. Il tenait en main ce qui ressemblait à une petite lance, mais à la place d'une pointe, les deux extrémités étaient composées de deux lames en forme de croissant de lune. Siyas lui apprit que c'était là un lajatang, arme que peu de personnes possédaient et que l'on trouvait très rarement d'ailleurs. Kuma n'en avait jamais vu de pareil. Le prenant en main à son tour, il s'aperçut que l'arme était bien plus lourde que ce à quoi il s'était attendu. Il joua un peu avec, testant la fluidité de ses mouvements et demanda à Siyas si une telle arme n'était pas un handicap pour le combat au corps à corps. En effet, il devait se rapprocher très près de son adversaire s'il voulait réussir à le toucher.

— Pas nécessairement, lui répondit le Loup.

Il reprit son arme en main et, sous les yeux ébahis de Kuma, Liliana et Aegis, agrandit la hampe du lajatang d'un tour de main. L'arme mesurait plus de deux mètres à présent et Siyas avait gagné une large portée d'attaques. Kuma avait hâte de le voir s'en servir. Dans un combat, cette arme devait s'avérer extrêmement redoutable. Lui redonnant sa taille initiale, Siyas attacha le lajatang à la selle de son cheval. Aegis avait placé le fourreau de son katana dans le dos, étant plus à l'aise ainsi et Eldian avait accroché son épée à sa ceinture, en plus de ses dagues.

Siyas leur donna à chacune une gourde remplie d'eau, en plus de deux outres pleines. Elles devaient tenir jusqu'au lendemain soir, mais il ne se faisait pas de soucis pour elles. Eldian et lui étaient déjà partis ainsi plusieurs fois, Aegis également. Il craignait un peu pour Liliana, mais ses deux compagnes sauraient lui expliquer comment s'en sortir. Les deux hommes les regardèrent se diriger vers la forêt. La nuit était noire, on ne voyait pas à quatre pieds, mais Eldian connaissait ces bois comme sa poche. Elles ne tarderaient pas à arriver de l'autre côté sans encombre.