Fighter

Premier jour

| Believer - Imagine Dragons |

Du bruit. Du vent. Une impression de malaise. Des tremblements. Ma tête, mes jambes.

Mes yeux.

Dès que mes paupières s'ouvrent, je hurle. Je suis allongée sur une grille épaisse, qui monte à toute vitesse le long d'un couloir sombre, à la verticale. On dirait une sorte d'ascenseur, mais celui là est monstrueux. Il y a tellement de bruit que j'ai l'impression que ma tête va exploser. Je n'imagine même pas à quelle vitesse il monte, et vers où.

Je me relève doucement. Je suis allongée aux milieux de boites, et de différentes choses que je ne pourrais pas nommer.

Qu'est-ce que je fais ici ?

J'essaye de me rappeler, mais rien n'y fait. Je suis incapable de me souvenir de quoi que ce soit, même de mon nom.

Soudain, l'étrange ascenseur s'arrête. Je tombe à plat ventre sur la grille, et lève la tête. Il y a un plafond, très bas. Je commence à avoir du mal à respirer : je crois que je suis claustrophobe.

Suis-je prise d'une Amnésie ? Est-ce un cauchemar ?

Alors que je commence à vraiment paniquer, le plafond se coupe en deux, et est soulevé par je ne sais quoi -ou qui !-. La lumière du jour m'aveugle, et je protège mon visage à l'aide de mes bras.

J'aperçois des silhouettes, des visages. Environ une trentaine.

« Newt, descends ! »

Un garçon s'approche, et saute à mes côtés. Il s'agenouille, et j'écarte doucement mes bras de mon visage. Je suis tellement confuse que je ne fais que le fixer, sans laisser paraître aucune émotion.

« C'est une fille ! »

Des murmures, des voix masculines se font entendre. « Newt » me tend sa main, et me relève.

Il m'aide à me hisser hors de la boite. Je me mets debout, et observe autour de moi.

Je suis entourée de garçons, qui ont dans les 17-20 ans. Ils me dévisagent de la tête aux pieds, comme si j'étais un alien. Ils sont sales, habillés de vêtements recousus de toute part, certains avec des cicatrices et des bleus sur leurs bras, leurs visages. Ils s'écartent, et je peux observer les environs.

Et là, le choc.

Je suis dans un espèce de parc, entouré de murs gris gigantesques. Il y a des bâtiments en pierre et en bois, on a l'impression qu'ils vont s'écrouler. J'aperçois aussi des champs, une petite forêt, une rivière, et surtout....

Des portes. Des portes géantes, dans les grands murs, recouvertes de bois et d'autres matériaux, comme pour nous empêcher d'aller de l'autre côté. Ou comme si...

Les personnes qui habitent ici voulaient se protéger.

Ma claustrophobie refait surface, et mes jambes commencent à flageoler. Alors que je croyais tomber dans les pommes, un bras solide me retient, et m'empêche de tomber.

Je tourne mon visage vers la personne qui m'a aidée. Il est plutôt grand, brun aux yeux marron, plutôt mignon.

Mais qu'est-ce qui me prends de penser des choses pareilles alors que je suis dans une situation inimaginable ? Je me gifle intérieurement.

« Salut, moi c'est Thomas. Je comprends ce que tu dois ressentir. Je suis moi-même arrivé il y a un mois. »

Je le fixe d'un air perdu, et j'ai la soudaine impression que les grands murs qui nous entourent se rapprochent de plus en plus, je commence à manquer d'air, le bras que Thomas a enroulé sous mes aisselles pour me tenir disparait, je tombe lourdement au sol, mes forces me quittent et tout s'arrête.