Un dimanche à la capitale

61 8 0
                                    

Poirot et Hastings étaient partis pour réparer leur délit de vendredi soir.

Et Miss Lemon ne viendrait certainement pas en ce dimanche froid et ensoleillé. Depuis sa chaise, Amelia soupira. Elle se leva et se posta à la fenêtre. Du cinquième étage, on avait une très jolie vue sur le parc de Charterhouse de l'autre côté de la rue.

Ce jardin privé s'étendait sur un peu plus de deux mille mètres carrés. Une jolie pelouse, quelques allées serpentant sous les arbres dénudés. Un semblant de campagne au milieu de la capitale.

Elle alla rapidement jusqu'à sa chambre pour chercher un petit livret dans son sac de voyage. "Sortir à Londres". Elle voulait se balader, flâner, faire les magasins, aller au spectacle... et revenir se blottir dans les bras d'Hercule lorsque la nuit fraîche tenterait de l'envelopper.

Elle avait pour l'instant laissé de côté l'idée de demander des comptes à Edward Pritchard connaissant les liens existants entre Poirot et l'inspecteur chargé de la mort de ses femmes de chambre et cuisinière.

Nous étions dimanche. Les magasins étaient-ils ouverts en ce jour du Seigneur ? Elle avait aussi entendu parler d'un grand marché aux antiquités à Portobello Road... Peut-être...

- Zut ! C'était hier. soupira-t-elle, se laissant retomber sur sa chaise.

Oh... et puis qu'importe ! Elle souhaitait découvrir la grande ville. Un bon plan, des chaussures confortables et en route pour l'aventure.

Les londoniens n'étaient pas des monstres. Et puis elle ne serait jamais perdue en Grande-Bretagne.

Elle enfila son manteau et son bonnet, attrapa ses gants et griffonna rapidement un petit mot "Suis partie faire une petite balade. Serai rapidement de retour. Amicalement. Amelia" qu'elle déposa sur la console près de la porte d'entrée.

Elle sortit en claquant la porte mais un courant d'air souleva le mot doux qui s'envola pour se poser au sol à l'entrée du bureau de la secrétaire.

***

Poirot et Hastings avaient pu pénétrer dans la maison des Pritchard. L'agent Jones les avaient reconnus et le détective avait prétendu venir chercher quelques éléments complémentaires sous la gouverne de Japp. Ce à quoi le sergent avait hoché la tête avec respect.

Ils montèrent directement au premier étage et filèrent au bureau.

Poirot souleva la planche de bois et déposa avec précaution le paquet de documents qu'il venait se sortir de dessous son pardessus.

Il fronça les sourcils. Un élément retint son attention. Il n'avait pas pris le temps de tout éplucher. Il s'était concentré sur le contrat Hansworth. Puis il était tombé sur l'enveloppe bleue et avait rapidement balayé les papiers du regard pour y trouver une lettre manuscrite. En vain...

- Qu'y a-t-il, Poirot ? demanda le capitaine, étonné de la lenteur du détective à refermer la cachette.

- Des actions ! Minas de Potosi...

- Potosi ? C'est en Colombie, si je ne me trompe pas. nota Hastings.

- En effet, mon ami. Cette ville se situe au pied du Cerro Rico, région où l'on trouve les plus grandes mines d'argent de Bolivie.

- Et en quoi cela est important... pour notre enquête ? s'enquit Hastings.

- J'aimerais bien le savoir !

Poirot n'aimait pas cela. Il était évident qu'il y avait un lien entre Beitling et ce Pritchard. Et avec Lord Raoding également qui avait été très mal conseillé et avait perdu une grosse somme d'argent récemment.

Poirot : Une Pause À Helmsley (1ère Partie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant