Exhumation

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Le lendemain, Florence arriva devant chez Pascal à 6h45 comme convenu. Elle sonna, il lui ouvrit. Il était prêt, et n'avait visiblement pas réussi à dormir.

Ils firent le trajet en silence, aucun n'avait le coeur à parler. 

Au cimetière, elle gara la voiture, coupa le moteur et se tourna vers Pascal. Elle demanda doucement : "Vous êtes prêt?"

il la regarda. Quelle question idiote! Comment aurait-il pu être prêt? "Non".

De sa main, elle lui frictionna doucement le bras : "il va falloir y aller..."

Elle sortit de la voiture. Il n'avait pas bougé. Elle lui ouvrit la portière et murmurant presque : "Pascal..."

Il finit par s'extirper de la voiture et ils se dirigèrent lentement vers la tombe. Les agents funéraires les attendaient. Florence se présenta à eux, ils lui dirent qu'ils étaient prêts et qu'ils n'attendaient plus qu'eux pour commencer. Ils se mirent donc au travail. Florence revint vers Pascal, elle posa sa main sur l'épaule de Pascal. Il mit la sienne par dessus. Il avait vraiment besoin de la sentir près de lui dans cette épreuve.

Cela sembla durer une éternité à Florence et Pascal. Florence jetait un coup d'oeil inquiet vers Pascal de temps en temps pour s'assurer qu'il tenait le coup, mais elle n'osait pas parler. Pour dire quoi? Ses yeux étaient devenus luisants et au bout d'un moment, il ne put plus retenir ses larmes. Florence qui avait essayé de résister, pour lui, finit par craquer aussi et se blottit contre lui. Ils restèrent ainsi l'un contre l'autre, jusqu'à ce que le cercueil soit transporté dans le fourgon mortuaire prêt à partir à l'IML. Un des employés se dirigea vers eux et signifia à Florence qu'elle était attendue. 

Elle se détacha de Pascal et leva ses yeux vers lui : "il faut que j'y aille..." Il acquiesça de la tête.

Florence, en se tournant vers l'agent funéraire : "quelqu'un peut le raccompagner, s'il vous plait?" "bien sûr"

-Florence, merci...d'avoir été là. Je n'ai pas le courage de.... fit-il en regardant le fourgon.

-Pascal, je ne vous le demande pas!

-je sais...vous allez tenir le coup?

Elle essaya de lui sourire pour le rassurer, mais ce n'était pas très convaincant.

-Ne vous inquiétez pas pour moi, occupez-vous de vous. Reposez-vous, vous en avez besoin, Pascal.

-Je vais aller au commissariat.

-Vous êtes sûr?

-Oui, je préfère encore travailler que  rester tout seul chez moi à broyer du noir.

Elle le comprenait...

Les agents funéraires commençaient sérieusement à s'impatienter, ils durent se séparer.

Cassandre : Une épreuve pour RocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant