Cassandre : Une épreuve pour Roche

Recueillement

Le lendemain matin, le réveil fut difficile pour Pascal. Il était encore tôt, il avait tout le temps de passer au cimetière pour se recueillir sur la tombe de sa mère avant de commencer sa journée de travail. 

Florence n'avait pas très bien dormi non plus, ses pensées étaient tournées vers Evelyne. Elle prit, elle aussi, spontanément la direction du cimetière. De loin, elle aperçut Pascal, de dos. Il venait de déposer un bouquet de fleurs sur la tombe de sa mère et était en train de se redresser lorsque Florence le vit. Elle s'arrêta, elle ne voulait pas le déranger. Elle était sur le point de rebrousser chemin, lorsque Pascal se retourna, alerté par le crissement des graviers. Il vit Florence, sur le point de repartir, il voulut lui dire de rester mais lorsqu'il ouvrit la bouche, aucun son n'en sortit. Il avait la gorge tellement serrée par l'émotion qu'il n'arriva pas à articuler quoi que ce soit. Alors, pour la retenir, il tendit simplement la main vers elle.

Florence s'avança vers lui, et prit la main qu'il lui tendait. Ils restèrent tous les deux un moment en silence face à la tombe, chacun se remémorant des souvenirs avec Evelyne.  Florence sentit la main de Pascal trembler dans la sienne, elle se tourna vers lui et vit les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle ne voulait pas l'embarrasser et ne savait de toute façon pas tellement quels mots auraient bien pu le consoler. Elle voulait simplement lui dire qu'elle était là, avec lui, pour lui... alors elle se contenta de s'approcher doucement contre lui et de serrer un peu plus fort sa main dans la sienne, en la caressant de son pouce. Il avait bien reçu le message, et quand il fut un peu apaisé, il lâcha la main de Florence pour passer son bras autour de ses épaules et la rapprocher un peu plus de lui. Elle se laissa faire. Elle aussi avait bien besoin de la présence de Pascal. 

Florence sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Elle le sortit et prit l'appel, sans parler trop fort pour ne pas perturber davantage le silence du  lieu. C'était Nicky, les affaires reprenaient...

- Vous avez prévenu Roche?

-J'ai essayé, mais il n'a pas répondu...

-OK, je m'en occupe. On arrive.

Elle raccrocha. Roche la regardait avec un petit sourire, il avait noté la façon qu'elle avait eu de faire comme s'ils n'étaient pas  là, ensemble.

Florence était heureuse de voir que Pascal avait retrouvé le sourire. "Faut y aller, capitaine."

"A vos ordres, commissaire!"