31.2. Savannah

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Adèle m'aide à revêtir la dernière robe, de couleur pourpre, présente sur le portant. La forme du bustier met en valeur ma petite poitrine et marque ma taille, la jupe part en évasé à partir de celle-ci. Une fente remonte jusqu'au haut de ma cuisse et ajoute une touche de sensualité au modèle, tout comme le dos dénudé et lacé. En me regardant dans le miroir, je dois avouer que je me trouve super sexy là-dedans. L'expression ravie d'Adèle me confirme que nous avons enfin déniché LA tenue parfaite.

J'espère qu'elle plaira à Carter.

- Bon Dieu, Carter va tomber à la renverse quand il te verra, Ana. Elle te va à merveille, tu es sublime.

Mes joues chauffent sous l'avalanche de compliments. Je peine à me reconnaître. Mon corps et mon visage semblent identiques, pourtant, le reflet me renvoie l'image d'une femme confiante, prête à conquérir le monde. Si seulement, ça pouvait être la réalité.

Adèle m'aide à la retirer puis me laisse me rhabiller tandis qu'elle me recommande d'envoyer un texto à mon petit-ami. Nous décidons d'un commun accord de ne rien révéler de nos choix pour que ça soit une surprise.

Carter pénètre dans la boutique d'un pas assuré et exige de découvrir le modèle, mais Adèle et moi refusons catégoriquement. Même ses talents de négociateur ne parviennent pas à nous faire changer d'avis.

- Tu pourras venir, on se préparera toutes les trois ici.

Je me réjouis de savoir qu'il y aura au moins un visage familier, en plus de celui de Carter, avec qui j'ai des affinités. Si Brooke est aussi sympathique qu'elle, je devrais l'apprécier.

- Je suis ravie de t'avoir rencontré, Chaton, chuchote-t-elle en m'enlaçant.

Elle réitère son geste sur mon copain et lui murmure quelque chose qui leur apporte un large sourire à tous les deux. Alors que nous avançons vers la sortie, je réalise que je n'ai rien réglé. Je n'ai pas vu le montant de mes achats et je prie qu'ils soient abordables, même si j'en doute. Quand je leur fais la remarque, Carter et Adèle s'adressent une œillade entendue et affirment tous deux qu'ils m'offrent la tenue ainsi que les chaussures précédemment essayées.

- Je ne peux pas accep...

- Ça nous fait plaisir, Chaton, me coupe-t-elle. À demain.

Après la boutique d'Adèle, Carter m'emmène chez Tiffany pour choisir des bijoux à porter. En voyant leur prix, j'ai bien évidemment rejeté sa proposition. Je n'ai pas besoin qu'il me couvre de cadeaux.

- Je trouve celui-ci magnifique, lance-t-il en montrant du doigt un pendentif à travers la vitre du présentoir, ignorant mon refus.

Je l'admire une seconde. Il a raison, il est sublime. La fine chaine en or blanc relie un cercle de diamant d'un centimètre de diamètre environ.

- On aimerait essayer celui-ci, déclare-t-il à une vendeuse qui passe par là.

Elle acquiesce d'un signe de tête et part chercher la clef de la vitrine. Elle en sort le bijou avec précaution. Carter lui demande de me le placer autour du cou et elle s'empresse de le faire.

- Il te va à ravir, me murmure-t-il en se mettant dans mon dos et face au miroir. On le prend !

- Carter, ça suffit, entre la tenue et...

- Comme l'a dit Adèle, me coupe-t-il, ça me fait plaisir.

Je ne peux même pas répondre qu'il s'éloigne vers d'autres présentoirs. La vendeuse quant à elle retire le pendentif qu'elle dispose dans un écrin. Je rejoins Carter qui contemple à présent les parures, toutes incrustées de pierres précieuses. J'espère que ce n'est pas pour moi, ça ne me ressemble plus du tout.

- Qu'est-ce que tu cherches ?

- Je n'arrive pas à me décider. Choisis-en une, c'est pour les enchères.

Il ne m'a pas précisé la cause soutenue par cette vente mais je vois dans son attitude que ça lui tient réellement à cœur. Je m'applique donc pour opter pour la plus jolie à mes yeux. Je sélectionne un ensemble collier, bracelet et boucles d'oreilles serties de rubis et diamants.

- Celui-ci.

- Très bon choix, ma puce.

Il interpelle de nouveau un membre du personnel pour lui indiquer qu'il va également prendre ce modèle avant de se diriger vers la caisse. Je manque de m'étouffer en entendant le prix de ces achats. Carter, lui, ne sourcille même pas.

Nous voilà à présent dans une boutique de lingerie fine. Les yeux de mon petit-ami se sont illuminés comme ceux d'un enfant dans un magasin de jouets. Il reste en retrait tandis que je choisis les pièces qui me plaisent. J'en profite également pour reprendre les bas que je n'ai plus. Carter a la manie de me les arracher. Au dernier moment, alors qu'il regarde ailleurs, j'attrape un ensemble que j'avais remarqué à une précédente visite. Je ne me sentais pas suffisamment confiante à ce moment-là.

Mon petit-ami s'installe sur le banc face à ma cabine tandis que j'enchaîne les essayages. À chaque ouverture de rideau, il semble de plus en plus à l'étroit dans son pantalon tant ses yeux pétillent. La manière dont il se mord la lèvre augmente mon aplomb. Découvrir sa réaction me stresse lorsque vient le moment de revêtir le dernier.

- Bon Dieu, Ava ! s'exclame-t-il, en admiration. Je n'ai jamais rien vu d'aussi sexy !

Ses iris parcourent la moindre parcelle de mon corps avec une lueur incandescente dans celle-ci. Ma bouche s'étire en un large sourire, son attitude me donne un énorme regain d'assurance. Carter se lève et trace les contours de la lingerie de la pulpe de ses doigts. Il ressemble beaucoup à celui d'Ana Grey dans la saga 50 nuances de Grey. Le bustier noir tout en transparence met en valeur le galbe de mes seins. Un string de la même couleur complète ce haut ainsi que des bas reliés au porte-jarretelles.

- Celui-là, Ava. Je le paie, peu importe ton avis et le prix.

- Je n'ai pas besoin que tu me couvres de cadeaux, Carter.

- Oh, chérie ! Là c'en est plus un pour moi.

Carter m'embrasse longuement, en me plaquant contre le mur de la cabine. Sa langue se fraye un passage entre mes lèvres à la rencontre de la mienne. Son torse s'écrase contre le mien tandis qu'il s'affaire à dégrafer le corset. J'oublie que nous sommes dans un lieu public et que n'importe qui pourrait nous surprendre pour succomber à mes désirs. Ses assauts sont précis et rapides. La tension et l'excitation nous permettent de sauter l'étape des préliminaires. Je mords brutalement son avant-bras pour ne pas crier mon plaisir dans la boutique. C'est tellement bon, que si j'ouvre la bouche, on pourra m'entendre à l'autre bout de la planète. Il trace des cercles sur mon clitoris afin de me mener jusqu'à l'orgasme.

Nous restons haletants face au miroir, à nous observer un moment, avant de nous séparer. Je n'ai encore jamais couché avec un homme dans un lieu public et pourtant j'ai adoré ça.

- Tu as besoin d'aide ? Ou tu préfères que je t'attende dehors ?

- Tu peux y aller, ne t'inquiète pas.

Il m'embrasse tendrement le bout du nez une fois rhabillé et part de la cabine en embarquant le mont de sous-vêtement. Quand je suis prête et que je retrouve mon copain, il sort sa carte bancaire de l'appareil. La vendeuse le remercie et lui tend un immense sac beaucoup trop grand pour un simple bustier et un string.

- Je te les rembourserai, affirmé-je en attrapant la facture.

- Si tu y tiens, ma puce. Mais, je n'accepte que les paiements en nature.

Marché conclu !

Souls - Tome 1 - Two Broken SoulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant