11.1. Savannah

19.4K 1K 39
                                    

Les rayons du soleil sur mon visage me réveillent peu à peu, tout comme des lèvres au creux de mon cou. Carter m'embrasse avec douceur.

- Bien dormi, ma jolie ?

- Comme un bébé.

Comment peut-il en être autrement lorsque l'on cumule les orgasmes et que l'on se love dans ce corps de dieu grec juste après ? Je m'étire, en prenant soin de ne pas heurter mon amant puis me place sur le dos.

- J'ai une réunion avec ta patronne ce matin, rappelle-t-il.

- Je m'en souviens, j'ai préparé ton badge d'accès hier.

La bouche de Carter voyage sur mes épaules et la naissance de ma poitrine. Nos ébats sont de plus en plus rapprochés pour mon plus grand plaisir.

- Ton amie revient aujourd'hui ?

- C'était prévu, mais elle a prolongé son arrêt jusqu'à vendredi.

- Plus que deux jours alors. Tu verras, ça va passer vite.

- J'espère, je ne supporte plus Rachel.

L'adonis rit contre ma peau puis m'embrasse avant de se lever et de se diriger vers la salle de bain.

- Tu m'accompagnes ?

Je ne me fais pas prier et saute du lit pour le rejoindre.

¨

- Je te dépose ? suggère-t-il une fois tous les deux dans le hall de l'hôtel.

Depuis le début de notre arrangement, Carter me propose de me conduire au travail systématiquement après chaque nuit d'étreinte. La plupart du temps je décline, désireuse de repasser par mon appartement. Je perds un temps fou entre le trajet de retour en taxi et l'aller en métro. Cependant, cette fois-ci, j'ai prévu une tenue de rechange que j'ai enfilé ce matin. Mon amant et moi avons donc pu profiter de ce moment pour démarrer la journée de manière orgasmique.

- Avec plaisir.

Sur la route, nous apprécions le silence qui règne entre nous. Je chantonne certaines des musiques qui passent à la radio, tandis que Carter caresse lentement ma cuisse de sa main libre. Il s'arrête à quelques rues de mon boulot et m'embrasse la joue pour me saluer. Rachel farfouille dans les tiroirs du comptoir à mon arrivée. Lorsqu'elle m'aperçoit, elle m'interroge :

- Où se trouvent les trombones ?

Elle porte toujours une jupe minuscule ainsi qu'un chemisier trop petit qui menace de s'ouvrir à chaque instant. J'aspire à retrouver mon amie.

- Dans le tiroir de droite.

Plus d'une semaine qu'elle remplace Leslie et elle n'est pas fichue de situer le matériel de bureau qui n'a pas bougé depuis sa venue.

La seule chose dans laquelle elle excelle, c'est agiter son énorme poitrine sous le nez de nos collaborateurs, clients et actionnaires. J'ai même surpris l'un d'entre eux, marié et papa, lui donner son numéro avec un clin d'œil appuyé qui voulait certainement dire « On couche ensemble ? ».

Après avoir déposé mes affaires dans la salle de pause, je regagne l'entrée. Carter se tient de dos et converse avec Rachel. Enfin, elle agite plutôt ses obus sous son nez d'un air aguicheur en papillonnant des cils. Je les observe une seconde avant d'intervenir. À la seconde où je m'inscris dans son champ de vision, un large sourire apparaît sur son visage et ses yeux azur ne me lâchent plus.

- Maître Smith, Bonjour. Mme Lang vous attend dans son bureau.

- Je vais l'accompagner, déclare Rachel.

Certainement pas !

- Mlle Walker va s'en charger, conclut Carter.

La bouche de Rachel s'ouvre en grand mais aucun son n'en sort, elle reste silencieuse pour mon plus grand bonheur. J'acquiesce et le précède pour entrer dans l'ascenseur. Lorsque nous y pénétrons, la pensée du baiser torride de Carter me revient en mémoire comme chaque fois que je l'utilise. Il se tient si proche de moi que le sillage de son parfum m'enveloppe. Dès que les portes se referment, il plonge sur moi pour s'emparer de mes lèvres.

- Tu te souviens de ce que j'ai dit, Ava ?

- Hum hum

Je sursaute au moment où sa paume s'abat sur l'une de mes fesses.

- Chaque fois que tu te mordras les lèvres devant moi, tu auras le droit à une fessée, rappelle-t-il.

Il a décrété ça après quelques nuits passées ensemble. Bien que d'abord réfractaire, il s'avère que j'apprécie ce genre d'acte avec lui.

Lorsque l'appareil s'immobilise, nous nous éloignons pour donner le change, bien que nous ne pouvons pas cacher nos joues rouges et nos bouches gonflées.

Vingt minutes avant l'heure de sa pause, Rachel m'informe qu'elle part manger à l'extérieur. Je n'ai pas le temps de répliquer qu'elle a déjà récupéré son sac à main et quitté le bâtiment. Au moins, j'aurais la paix pendant une heure et je pourrais travailler tranquillement. À son retour, elle se trouve complètement décoiffée, son maquillage a perdu en fraîcheur et les boutons de son chemisier ne sont plus alignés.

- Maitre Smith, minaude-t-elle lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent.

Elle réajuste sa tenue et s'avance vers lui. Une sonnette d'alarme se déclenche dans mon esprit. Hors de question qu'elle pose ses sales pattes sur mon amant.

Ma conscience me rappelle qu'il ne s'agit que de sexe entre nous et qu'il ne m'appartient pas mais je la balaie d'un revers de main imaginaire. Nous sommes des plans cul exclusifs ! Donc le temps que notre « relation » durera, il est à moi.

- Mlle Walker, vous vous joignez à moi pour le déjeuner ? m'interroge-t-il en évitant Rachel. On m'a communiqué de nouvelles informations concernant votre affaire.

Une affaire ? Quelle affaire ? Je me creuse les méninges pour comprendre à quoi il fait référence jusqu'à ce que mon cerveau percute enfin. C'est un simple prétexte pour m'inviter sans émettre de soupçons.

- Oui, bien sûr.

Je récupère mon sac à main et le retrouve. Le regard de Rachel vacille entre moi et Carter tandis qu'elle affiche une mine déçue. Lorsqu'elle me lance une œillade meurtrière, je lui offre un large sourire qui signifie « Il est à moi ».

- J'ai un ami qui tient un restaurant italien pas loin d'ici. Ça te tente ?

Évidemment ! J'adore manger italien.

J'acquiesce avec enthousiasme et lui emboîte le pas. Lorsqu'un passant manque de me percuter, il m'agrippe par la hanche pour me coller à lui et ainsi éviter l'accident. Même lorsque nous reprenons notre route, Carter ne retire pas sa paume de mon flanc.

- Alors comme ça, nous devons discuter d'une affaire ? Laquelle ?

- Celle où tu es nue sous moi à gémir mon prénom, rétorque-t-il au creux de mon oreille.

La réaction ne se fait pas attendre, mes joues brûlent sous l'embarras tandis qu'un brasier s'allume entre mes cuisses.

Souls - Tome 1 - Two Broken SoulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant