Yoona et Minhyuk / tome 7 de la saga Monsta X

24. Un grain de jalousie

MINHYUK :

J'appelle mon père pour avoir une explication sur son comportement. Il décroche :

« - Tu te souviens que tu as une famille ? » Il me questionne en guise de bonjour.

« - Je me passerais de savoir que vous existez ! Pourquoi être allé chez moi ? » Je l'attaque d'emblée.

« - Nous avons le droit de visite de notre petit fils ! » Il argumente.

Et bien voyons ! Il se souvient que j'existe. Il n'aura pas Kenzo pour en faire l'héritier de ses entreprises. Il est hors de question que mon fils devienne un homme d'affaires et de politique véreux comme peut l'être mon géniteur. Tout comme moi, il choisira sa vie !

« - Aucun droit ! Vous avez refusé d'accepter mon mariage ! Et maintenant vous débarquez dans nos vies pour les perturber parce que vous voulez connaître mon fils. Votre intérêt pour lui est inquiétant ! Je ne vous ferais jamais confiance quand il s'agira de lui. C'est ainsi ! Vous n'êtes qu'un homme acariâtre qui n'admet pas qu'il puisse avoir tort ou faire de mauvais choix. Je n'ai aucune envie qu'il devienne comme vous ! » Je lui reproche.

« - Tu ne nous laisses aucune chance sinon d'avoir recours à la justice pour faire valoir nos droits de grands parents ! » Il termine en raccrochant.

Mon cœur bat très rapidement dans ma poitrine. Il peut réellement saisir la justice pour faire valoir ses droits de grand-père ? Je ne me sens pas très bien tout à coup. Il doit s'agir d'une menace sans fondement. A quoi pense-t-il pour en arriver à de tels extrêmes ? J'ai l'impression que je vais devoir mener une guerre sans pitié avec les propres membres de ma famille. Je n'ai pas de mots pour décrire ce que je ressens en ce moment. Je le savais très persuasif, mais pas aussi acharné. Ma déception s'agrandit. Il ne fait que de me gâcher la vie, même quand je coupe tous liens avec eux. Que devons-nous faire ?

L'angoisse qui noue mon estomac achève de me déstabiliser. Je suis perdu. Je sais que Yoona est en sécurité chez notre manager, cependant, mon père a beaucoup d'influence, et il ne faut pas le prendre avec légèreté. Il n'hésiterait pas à me faire du mal. Il a toujours été ainsi, ses intérêts financiers avant les sentiments. Ce qui m'a définitivement éloigné de lui. Venant d'un univers différent, j'ai eu des difficultés à m'adapter à la vie de groupe. Aujourd'hui, je suis un homme libre de penser et de réaliser ses rêves. Et personne ne pourra m'enlever cela. Pour l'heure, je dois faire le maximum pour protéger ma femme et mon fils.

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YOONA :

J'étouffe. Il y a toujours quelqu'un près de moi. La maison est bien gardée. Cette ambiance me donne des frissons. J'ai l'impression d'être prisonnière. Je sais que la menace est omniprésente autour de moi. J'ai bien compris que le père de Minhyuk n'abandonnera pas facilement. J'ai déjà posé mes limites et mes conditions à ce dernier. Notre vie est devenue beaucoup moins attrayante. Je vis constamment dans la peur, et je ne sais pas combien de temps encore je vais pouvoir endurer cette situation.

Tous les jours, Oppa m'appelle. Il me réconforte et me soutient. Mais, surtout, il ajoute de la pression à mon quotidien. Je sais parfaitement qu'il est inquiet pour nous et il est loin de tout. Il aimerait gérer cette situation de crise lui-même. Et c'est bien le problème dans notre relation, son absence. Il n'est pas responsable. Je contemple le jardin derrière la vitre de la fenêtre de la salle à manger. J'ai besoin de lui, de son amour. Je me languis seule ici à attendre son retour. Je ne parviens pas à combler son absence depuis une semaine, depuis que les ennuis avec son père ont débuté.

J'ai des difficultés de concentration sur mon travail. Mon cœur souffre, autant que ma tête. Je sais que Lucy, Ron Sue et Ron Shin s'habitue à ces éloignements. Ae Woo, la femme de I.M est plus comme moi. Elle souffre énormément des absences de son mari. Je pose la main sur mon cœur, est-ce possible d'aimer à ce point ? J'en fais l'expérience, mais je ne l'aurais jamais cru autrement.

Je me couche, seule. Je contemple la place de mon mari. C'est le vide. Je passe ma main à l'emplacement de son corps, je ne ressens que le froid du drap. Je soupire. Le mal qui me ronge de l'intérieur est tenace. Il s'incruste dans mon sang, et dans mon cerveau. Je suis totalement déprimée. Et, il ne rentre pas avant plusieurs semaines. Je soupire à nouveau. Mon estomac se resserre. J'ai la nausée. J'essaie de la contrôler, je me dirige vers la salle de bain. Je vomis. Lorsque je me redresse et que je me passe de l'eau sur le visage, j'ai un vertige. Je m'accroche à l'évier. Il faut que je sorte et demande de l'aide à l'agent de sécurité. Je ne me sens pas bien du tout. Est-ce la maladie de l'amour ?

Hana est venue dès que je l'ai appelée. Elle me conduit chez le médecin. Je déchiffre l'inquiétude sur son visage. Je patiente en sa compagnie dans la salle d'attente. Il y a plusieurs patients avant moi. L'attente est longue, j'ai froid. Je resserre mon gilet contre moi pour me tenir un peu plus chaud. Je tremble de tout mon corps. Mon amie pose ses mains sur les miennes pour les réchauffer.

Notre tour de visite est enfin arrivé. Nous marchons jusqu'à son bureau. Il me reçoit, et me pose plusieurs questions sur les symptômes que j'ai analysés. Après réflexion, il me propose une échographie. Je suis sceptique, mais les images montrent la présence d'un foetus dans mon ventre. Je suis enceinte. Je souris. La première fois depuis le départ de mon mari. Je remercie le médecin, et je téléphone à Oppa en sortant.

Il ne décroche pas. J'insiste et une voix féminine me répond. Je demande à parler avec Minhyuk, elle m'informe qu'il s'entraîne encore avec le groupe. Je la remercie puis je m'interroge sur l'identité de cette fille. Qui est-elle pour se permettre de répondre au téléphone de mon mari ? Je m'inquiète. Je rentre chez Joon Yoo. Je rejoins mon fils qui est en admiration devant un dessin animé. Il saute dans mes bras lorsqu'il m'entend entrer. Je le serre contre moi parce que j'ai besoin d'amour. Je me sens vide tout à coup, je suis agacée qu'une fille ait répondu à sa place. Ils doivent se connaître pour qu'elle ose répondre. Je réfléchis à cette situation jusqu'au soir.

Mon téléphone vibre, c'est lui. J'hésite à répondre. Mon cœur bat très vite, et mon estomac se resserre. Je suis en colère, ou jalouse. Je ne sais plus du tout ce que je ressens à ce stade. Je décroche. J'entends les battements de mon cœur.

« - Ma chérie, tu vas bien ? » Il me questionne.

J'ai envie de vomir quand il me pose la question. Je reste silencieuse.

« - Tu es là ? » Il s'inquiète.

« - Oui ! » Je lui réponds brièvement.

« - Quelque chose est arrivé ? » Il poursuit.

« - Non ! » Je lui dis.

'- Tu es certaine parce que tu es étrange ce soir ! » Il ajoute.

Je soupire. Je ne trouve pas les mots pour lui poser la question qui me brûle les lèvres. Est-ce qu'il voit quelqu'un d'autre ? Je suis troublée, et émotionnellement abattue. Il le comprend.

« - Dis-moi, ce qu'il se passe ? » Il insiste.

« - J'ai appelé cette après-midi, et une autre personne a répondu à ta place ! » J'articule enfin.

« - Ah bon ! Personne n'a accès à mon téléphone ! Tu as dû faire une erreur de numéro ! » Il m'annonce.

Est-ce qu'il est sérieux ? Il se moque de moi ? C'était bien son téléphone parce que la fille m'a indiqué qu'il s'entraînait avec le groupe. Comment savait –elle qui il est ? Je suis de plus en plus persuadée qu'il me cache la vérité. J'ai une nausée, j'ai besoin de m'asseoir.

« - Tu dis que quelqu'un a répondu à mon téléphone ? » Il continue.

« - Oui, une femme ! » Je le renseigne.

Mais, j'imagine qu'il sait déjà de qui il s'agit. Je suis partagée entre le désir de mettre fin à notre conversation ou de poursuivre mes questions. Finalement, je l'informe que je suis fatiguée et que j'ai besoin de me reposer. Je raccroche.

Son attitude est étrange, je pense qu'il a des choses à se reprocher. A l'origine, je voulais juste l'informer que son désir d'avoir un deuxième enfant était devenu réalité. Je suis déçue par lui. Il a fait comme s'il ne comprenait pas. J'avoue que je suis indécise et perdue.....................................................