Partie 11

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Mon père avait du charisme et de la prestance, il s’était apparemment rencontré à l’université. Je n’avais pas eu d’avantages de détails. C’est mon oncle qui m’avait dévoilé cette information.

Leur mariage avait été fastueux puisque mes grands- parents faisaient partis de la haute bourgeoisie.

Ma mère avait dut renoncer à ses rêves en se mariant. Elle voulait devenir journaliste mais ce n’était pas compatible avec son statut et son rang.

Elle décida donc de fonde rune famille pour pouvoir se consacre à moi lorsque mon père serait trop occupé à gérer les problèmes politiques, Ma venue tarda et ma mère dut faire appel à plusieurs médecins à l’étranger pour pouvoir réaliser son but.

Mon père était beaucoup plus simple. Il n’aimait pas les chichis, ni les faux semblants. Le travail ne lui faisait pas peur, et il respectait tous les métiers. Il me disait que souvent, les métiers les plus durs avaient plus de mérite que les politiciens et les dirigeants du pays.

J’aimais voir la vie à travers ses yeux. Mais tout bascula, le jour où nous aménagions au moyen orient.

Mon père avait vécu avec ma mère au Liban en 1982 pendant quelques années justes avant ma naissance et lorsqu’elle avait atteint les sept mois, mon père lui demanda de rentrer aux Etats-Unis. Il craignait pour ma vie et celle de ma mère.

En 1996, nous étions de retour au Liban.  Arafat est élu président de l’autorité palestinienne  et le Hamas multiplie les attentats en Israël.

Le premier ministre israélien décide d’interrompre le processus de paix et décide de lancer une nouvelle offensive au Liban « Raisin de la colère. »

En avril, alors que les bombardements sont fréquents, un dénommé Khaled, chef d’une organisation terroriste pas encore bien connue par les forces armées, violent tous les traités et le territoire des Etats- Unis en franchissant l’ambassade au Liban.

Ils sont armés. Je ne me souviens pas de toute cette soirée –là.

J’entends des tirs, des cris et des larmes. Je suis dans mon lit et décide au vu des violences, de me cacher sous mon lit. Je suis tétanisée .A cet instant, je sais que ne reverrai pas mes parents.

Des hommes entrent, ils sont habillés des pieds à la tête et fouillent dans toute la maison.

Un homme m’attrape par les chevilles et me sors de ma cachette. J’hurle de toutes mes forces. Il me tient les bras et me met du ruban adhésif sur la bouche.

Mes larmes coulent et j’ai froid.

Il me force à le suivre .Je descends les escaliers et découvrent au fur et à mesure, des corps gisant à terre. Il y a du sang partout, sur les murs, les vitres, les sols. Ils parlent en arabe, je comprends certains mots mais pas tout. J’ai appris durant ces quatre derniers mois, des mots et expressions. Je ne vois toujours pas mes parents à terre, j’ai un moment d’espoir mais qui va vite sombrer.

On me dirige vers le salon.

Mon père est allongé avec une balle dans le crâne et j’ai déjà envie de vomir. Mon roc, mon idole, est à terre sans la moindre considération.

Un homme, qui se nomme Khaled a le visage caché par un foulard mais il le retire lorsqu’il me voit.

Il met un coup de pied dans le ventre de mon père pour voir s’il est bien mort.

Au vu des souffrances qu’il me fait, je réagis et tente de pousser les djihadistes afin de protéger la dépouille de mon père. Je le maudis donc en arabe et lui demande d’arrêter.

Ma mère est au sol, elle est bien amochée mais vivante. Elle se relève lorsqu’elle entend mes cris et tente désespérément de se lever.

Elle supplie Khaled de me laisser vivre. Elle lui prononce même  des mots dont j’ignore la signification. Il s’approche d’elle, me regarde de nouveau et dans un éclair de rage pointe son arme sur son cœur et tire sans le moindre regret.

Je me débats plus violemment mais je ne peux rien faire contre ses hommes.

Khaled approche son arme de mon corps et je ferme les yeux.

La mort est parfois plus douce que la souffrance. Mes parents sont partis, ma vie ne tient qu’à un fil.

Pourquoi subir des tortures ?

Et puis, d’un coup, plus de soldat. Je me retrouve face à lui. Il me dévisage et détaille le moindre de mes traits.

Avec un rictus, il se moque de moi, et d’un coup me donne un coup à la tête avec la crosse de son arme.

Je m’évanouis et là mon seul souvenir, c’est mon réveil à l’hôpital.

Mon oncle est prêt de moi et tente de me donner un peu de réconfort mais je sais que rien ne sera plus comme avant.

Le traumatisme est grand,  les médecins, les membres du FBI défilent dans ma chambre pour tenter de me faire parler et de comprendre les derniers évènements.

-« Avez-vous vu son visage ? » A quoi ressemble- t-il ? »

-« Comment avez-vous fait pour survivre ? Mais la question qui n’a toujours pas trouvé de réponse et qui m’obsède  jusqu’à aujourd’hui c’est  « Pourquoi vous a - t-il laissé en vie ? »

Jusqu’à présent, il n’avait épargné personne. Tous ceux qui avaient croisés son regard ou ceux qui avaient réussi à l’approcher de près avait fini en petits morceaux ou au fond d’un trou.

En volant ma médaille, il avait prouvé qu’il pouvait à tout moment m’atteindre et me tuer.

Il avait un but mais décidément, je ne comprenais pas mon rôle.

Finalement, rester dans ce lit me donnait des idées noires et même si les cauchemars de cette soirée se répétaient souvent la nuit et m’empêchais de dormir, le désir de vengeance grandissait au fur et à mesure dans mon cœur.

Prendre l’air me ferait peut-être du bien !

Par amour -  Ma bataille -tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant