MERCREDI 6 / 13 HEURES 45

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─ Tu veux que je t'accompagne dans la salle d'attente ? proposa Louis.

─ Non, je vais me débrouiller. Et ne reste pas à m'attendre, va faire tes trucs.

─ Quels trucs ?

─ Réviser pour les partiels, par exemple.

Louis pointa Ninon d'un air dramatique. Il n'avait pas oublié ses partiels, il avait son premier examen le lendemain après-midi et avait ouvert ses cours deux ou trois fois pendant les vacances. Ninon resta assise sur le siège passager, appréhensive. C'était son tout premier rendez-vous avec une psy. Ça faisait trois jours qu'elle était tétanisée. Louis avait dû venir chez elle faire à manger, car elle était tellement stressée qu'elle loupait des repas. Il lui attrapa la main en guise de soutien.

─ Eh, murmura-t-il. T'inquiète, elle va pas te manger. Elle est là pour t'aider.

Ninon acquiesça. Il n'imaginait pas ce qui lui passait dans la tête, mais il sentait ses tentatives de se convaincre elle-même. Louis se pencha pour déposer un baiser sur sa joue.

─ Je viens te chercher à quelle heure ? questionna-t-il.

─ Je prendrai le métro, lui assura Ninon.

Louis accepta, même s'il aurait préféré l'inverse. Quand Ninon sortirait de sa séance, elle serait drainée du travail émotionnel et aurait besoin d'être seule un bon moment. Il pouvait le comprendre.

─ Allez, se motiva Ninon.

Elle sortit de la voiture. Louis la regardait, un sourire aux lèvres. Avant qu'elle ne disparaisse, il lui lança un dernier mot de soutien.

─ Je crois en toi ! Passe une bonne après-midi, je t'aime.

Ces derniers mots suspendirent le geste de Ninon, qui allait claquer la portière.

─ Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Elle avait très bien entendu, Louis en était certain, elle n'en revenait juste pas. La formule ne lui avait pas échappé, ça faisait un moment qu'il voulait la prononcer mais il n'avait jamais osé. Il avait toujours su qu'il serait le premier à le dire, mais il ne voulait pas que la phrase soit prématurée et effraie Ninon.

─ Je crois que tu sais très bien ce que j'ai dit.

Ninon le dévisagea, estomaquée et émue. Elle rouvrit la portière et se pencha dans la voiture pour embrasser Louis.

─ Moi aussi, je t'aime, lui chuchota-t-elle

Un klaxon les interrompit. Louis était garée en double file, il bloquait la rue.

─ Tu vas être en retard, expédia-t-il sa copine.

Aussitôt, Ninon claqua la porte pour de bon et Louis redémarra. Dans le rétroviseur, il l'aperçut entrer dans le bâtiment.

Louis monta le son de la radio et se mit à chanter, le cœur léger.


fin.

La vagueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant