Rififi chez les Vikings

Partie 20 : Baron Rouge et pourparlers !

-       Voyons, Majesté, dis-je en caressant la trompe de mon orque-accoudoir (1) sur lequel  j'acalifourchonne,   les Gaulois n'ont pas l'habitude d'assassiner les Princes des  nations amies, fussent-ils chanteurs de Pop-music, et s'ils arrivaient à une telle extrémité, ils se garderaient bien de commettre le meurtre en territoire de Gaulle (en général !) ce qui serait de la dernière imprudence...

-       Ce coup-là, c'est les Anglais ! Lance L'autre (du Lac !). Ils ont voulu foutre la vérole entre l'Aquitaine et vous ! Parce qu'un Seigneur de la Pop qui n'est pas anglais, c'est dur à avaler, hein !

-       Rhaaaa...Ed j'va t'in foutre y'ene d'int basquampe si tu n'te tè nié !!! (2) Ce qui est dur à avaler  très cher Chevalier, c'est votre connerie superbe, votre connerie rutilante ! Ah, ça oui ! Car mon frangin Maïkeul  n'a jamais été un troubadour de talent,  seulement un excellent pilote de drakkar. Un sacré pilote, même ! Et son drakkar rouge sang était reconnaissable d'entre tous : sa figure de proue affichait une tête de cheval cabré ! (3) Ses ennemis le surnommaient même le Baron Rouge (4) ! Il totalise actuellement 80 victoires certifiées  pour autant de bateaux coulés... C'est simple, à le voir fondre aussi rapidement sur ces victimes, on a l'impression qu'il vole !

Je n'ose dire au Roi que les gars de Chassiron  ont dû effectivement l'admirer en plein vol...  et qu'ils l'admirent toujours à l'heure qu'il est, d'ailleurs...

-       Maintenant il n'est pas à exclure non plus Majesté, comme vous le suspectez si  justement, que le Clan de la Gnôle pourrait tremper dans la magouille et s'allier au Clan Campbell, l'histoire de faire capoter l'affaire. Dis-je sournoisement (l'histoire de foutre le binz)

-       Et pis, poursuit Lanceleau, vous risqueriez de faire une sacré boulette en traitant avec la Grande-Bretagne, one-li ! Les buveurs de Malt vont pulluler sur vos terres, les grands secs moustachus comme des chats, couleur de steak tartare et plus rigides que des baleines de parapluies. Ah ! vous allez voir c'est pas des farceurs les inglishes ! Et pour ce qui est du radada avec vos mousmés, ce n'est pas eux qui risquent de transformer vos frigidaires de gamines en braseros. Parce que des Don Juan comme ça, ma chère Jestée, ils sont tout juste bon à taper dans un ballon ! Tandis que vous eussiez traiter avec la France, oh pardon ! Cette avalanche de petits polissons qu'allait s'abattre sur vos gazelles ! Les français qu'ils s'occupassent d'envoyer en l'air la Marianne (5) ou qu'ils soient fraiseurs chez ma jeune amie Lise Renaud, pour eux, ce qui compte, c'est la bagatelle. Comment qu'ils allaient les éduquer, vos bergères, tout en explosant des braies ! En trois mois, ils vous les déguisaient en petites friponnes délurées, vos lézardes glacées !

Reconnaissez messieurs dames, qu'il a fait ce qu'il pouvait pour convaincre, Messire du Lac ! Il a même dépassé la dose prescrite. Il ne doit plus rien piger à ses étranges ambassadeurs le Tabobo Outussé ! Des zigotos s'annoncent pour traiter un accord économique, et avant toute chose, s'appliquent à démontrer leurs talents à la gaudriole... Pas très urbain tout cela.

Après un bout de réflexion, le Roi se met à jacter à son Devin d'Origine Contrôlée :

-       Raidwaïne !  Kékidi  skonla ? Oussa ilé anvénhir ? (ce qui traduit du Congobelgicos  nous donne : le language de cet homme est surprenant, ou veut-il en venir ?)

-       Sépaf francotoussa ! répond le vioque (pas de traduction disponible)

Je suis en méchante rogne contre Lanceleau. Il est parti en live encore une fois. J'essaye alors de rattraper le deal...

-       Cher grand Roi, mon collaborateur pratique l'humour à froid. Il adapte son langage aux conditions climatiques qu'il visite. Il a le mépris de l'Anglais et ne peut s'empêcher de persifler. Ce n'est un secret pour personne, chez nous le Malt et le raisin fermenté n'ont jamais fait bon ménage. Et que ceci puisse encore durer 100 ans, que cela ne m'étonnerait point ! Que ça va être une putain de Guerre, votre Jestée ! Mais si vous le voulez bien, rentrons dans le vif du sujet. Le gouvernement Aquitain m'a laissé tout pouvoir pour traiter, vous avez dû en être informée ?

-        En effet, par mon frangin Maïkeul ! Il a même remporté un grand prix pour cela, un GéPé, celui du Nürburgring : décerné pour la rapidité de  transmission du courrier Royal, en Allemagne. Vous l'auriez vu traverser la Teutonie, quel talent le « Schumi »! Et puis je ne vous parle même pas du GéPé de Spa, dont il détient toujours le record... pour le courrier acheminé par la Belgique !

-       Je suppose, Majesté,  poursuis-je, en essayant d'avoir le sentiment de marcher, soit dans un marécage, soit sur des braises ardentes, soit dans un tas de merde et peut-être même sur et dans les trois réunis ; je suppose que, depuis les derniers pourparlers vous avez fait le tour de la question ?  Puis-je alors vous demander, Majesté, d'exprimer vos ultimes exigences ?

(à suivre)

(1). Oui je sais, un orque ça n'a pas de trompe... mais c'est aussi imposant qu'un éléphant non ?

(2). En Wallons : Je vais t'en mettre une, si tu ne la fermes pas !

(3). Tu peux me dire à quoi l'on reconnaît une tête de bourrin qui se cabre, toi ?

(4).  Nous pensons que le chevalier fait  allusion au lancement de la fusée Ariane ! 

(5).  Hommage au Baron allemand Manfred Von Richthofen (1892-1918) As des As de la Première Guerre mondiale qui totalisait 80 avions alliés abattus ! Surnommé « the Red  Baron » par les anglais en raison de son célèbre triplan Fokker peint d'un rouge vif. « le Baron rouge » a fini par s'imposer dans le monde entier pour se référer à lui, au point de remplacer en popularité son nom authentique. Son portrait s'affiche en haut de votre écran. Un surnom repris également par les médias sportif actuels pour évoquer le célèbre pilote allemand de Formule 1 Michael Schumacher totalisant 7 titres de champion du monde pour 91 victoires de Grand Prix !