Chapitre 1 : Sans Identité
Je vis depuis tout petit dans le Bronx, un quartier où la rue n'est pas le meilleur endroit pour y vivre lorsque l'on est un petit garçon abandonné de tous. C'est dans ce quartier qu'un homme m'a déniché et entraîné à être le meilleur tireur sniper de New York. Il m'a appris à suivre une cible sans se faire repérer. Il m'a sur-entraîné en ne voyant uniquement son propre intérêt, ce que je mis du temps à découvrir. Mais maintenant il est trop tard, je ne peux pas m'échapper des griffes de cet homme. En plus de cela, il gère mon salaire et ne me donne qu'un faible pourcentage. Il m'oblige à entretenir ma forme physique pour ne pas me mettre en danger (ce qu'il voit surtout lui, c'est pour ne pas se mettre en danger lui-même). Il est maître de moi et me fait faire tous ce qu'il veut comme un petit chien qui obéit à son maître.
Quand il m'a repéré airant dans les rues sans parents, je n'étais qu'un jeune enfant perdu. Il m'a donc d'abord hébergé sans rien demander en retour ne voyant que le bien d'un enfant qui avait besoin d'un toit, de quelqu'un sur qui comptait : un foyer. Comme je n'avais ni prénom, ni nom, il m'a surnommé : Chad. Je me souvient mot pour mot de ce qu'il a dit :
- Bon mon garçon je vais t'appeler ... Chad, c'est court et j'aime bien dire Chad.
Et surtout du ton condescendant et supérieur sur lequel il l'a dit. Il a fait en sorte que je ne puisse plus me passer de lui, que je lui doivent tout, que je me sente redevable de lui pour que je fasse le travaille auquel il me destinait sans broncher. Quand j'ai grandi c'est là qu'il a commencé à m'entraîner et à fait de moi un homme qui n'est pas en réalité un homme, mais rien d'autre qu'une machine à tuer. J'aime ma vie autant que je la déteste : je ne peux pas vivre comme quelqu'un de normal mais on ne peut pas m'accuser d'être un coureur de jupon, ni d'être un tueur. C'est vrai, théoriquement, je n'existe pas aux yeux de la loi et de toute les personnes sur Terre. Je suis sur Terre mais c'est comme si je n'étais jamais né.
Ce qui m'a permis de tuer 163 personnes, le chiffre peut paraître énorme mais il continuera d'augmenter tant que la police ne m'aura pas arrêté car je ne peux rien faire d'autre, je suis emprisonné dans cette vie. Je suis coincé dans une existence qui ne m'appartient pas. Toutes les journées que je passe (et non pas que je vis parce que je ne vis pas, je subis) sur Terre se suivent et se ressemblent, je suis tous les jours la même routine qui elle aussi m'emprisonne.
Tous les jours il se passe exactement la même chose, encore et encore, dans mon existence. Je me lève à 8h00 du matin : déjeune, me rase, prend une douche, finis de me préparer, regarde la télé pendant dix minutes et après cela, généralement il est 9h00. Je sors de chez moi, fais un jogging jusqu'à la salle de sport. Quand je commence ma séance quotidienne, il est 9h30, jumeaux, ischio-jambier, fessier, oblique, grand droit, grand dorsal, deltoïdes, pectoraux, biceps et enfin triceps : c'est le programme de musculation que je fais chaque jour à la même heure. Je finis mon programme à 11h30 ensuite, je prend une douche et me change en costume trois pièces (la classe est quelque chose de non-négligeable si je veux passer inaperçu dans les quartiers chics qui sont la plupart du temps mes terrain de jeu). Je traverse l'East River pour aller dans le Queens où je mange dans mon restaurant préféré. J'en sort vers 13h30 pour voir si j'ai une cible à abattre si oui, je la suis, établis un plan pour l'abattre cela me prend entre 1 et 3 semaines. Si non, je vais m'entraîner au tire dans la forêt en Pennsylvanie et ne reviens que le soir à 21h00. Je mange seul dans mon appartement, pas tout le temps le même, je bouge tout les jours pour ne pas me faire repérer. Avec une journée réglée à la minute près, si en plus je rentrerais tous les soirs dans le même appartement, je serais beaucoup trop facile à attraper pour la police. Après je vais en boîte de nuit et rentre seul chez moi ou une femme m'invite chez elle. Je ne donne jamais aucune information sur moi, m'arrange pour aller chez elle et ne la revois jamais. Vers 1h00 ou 2h00 du matin maximum, je m'en vais comme un voleur, rentre chez moi et dors, ensuite tout recommence à zéro. J'ai un code d'honneur que je respecte à la lettre et il marche : la preuve 163 cibles abattus.
C'était ma journée quotidienne répétitive jusqu'à aujourd'hui dernière journée pour ma 164ème cible. J'ai tout préparé impeccablement bien. Après plus de deux semaine de traques mon plan est prêt : je vais abattre ma cible après 14h00, heure minimum à laquelle elle sort du bâtiment où elle travaille, puis je vais tranquillement rentrer chez moi tout en couvrant mes arrières. Il est 8h00, je me lève : petit-déjeuner, rasage, douche, télé, jogging, salle de sport, douche, déjeuner au restaurant, filature. Tout se déroule comme tous les autres jours.
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164 [en pause]
General FictionQue faîtes vous lorsqu'il vous ait retiré le droit de faire la seule et unique chose que vous avez toujours su faire de votre vie ? Vous n'y avez jamais pensé. Moi non plus, ce qui est l'un de mes nombreux tords. J'ai tué encore et toujours des gens...