― Je ne peux pas porter ça.
J'essayais de toutes mes forces de ne pas sourire et de me concentrer sur les registres d'acquisition que j'avais sous les yeux.
Cobalt avait déjà fait la même déclaration en ouvrant la malle, avant de décider qu'il avait besoin d'aller aux toilettes avant toute autre chose. Je lui avais indiqué les lieux d'aisance, et à son retour, il avait trouvé le courage de fouiller le coffre et en avait sorti les vêtements pour toutes les occasions que lui avais achetés Agate.
Au bout d'une dizaine de tenues, il s'était assis sur le lit avec la tête de quelqu'un qui voudrait se réveiller d'un cauchemar et s'était à nouveau lamenté.
― Monsieur Melcrith m'avait prévenue que tu dirais cela ! déclara Agate, de bonne humeur, en entrant dans la chambre et en apportant le petit-déjeuner sur un plateau. Pauvre trésor, ce ne doit pas être facile de s'adapter à un changement si radical.
Elle posa le plateau sur la table près de la fenêtre.
― Mais tu vas être si beau dans ces tenues. Je me suis assurée que ce soit ta taille et j'ai pris des choses très variées, je ne connais pas encore les goûts de monsieur Melcrith pour l'habillement des esclaves.
― Si je vous confesse qu'il aime les humains en armure de cuir, aurais-je le droit d'en porter une ? demanda Cobalt, l'air taquin.
Agate rit et servit deux tasses de thé brûlant.
― Je suis malheureusement à peu près sûre que cela plairait réellement à monsieur Melcrith, déclara-t-elle en souriant à Cobalt. Les de Leïr sont ainsi, c'est une vieille famille puissante qui n'a jamais douté de son autorité. Ils savent que plus un esclave est fort, plus sa soumission renforce la grandeur du maître qui le soumet. Viens manger, Cobalt.
Il se détourna de la malle et s'assit à la petite table après avoir remercié Agate qui passa une main tendre dans ses cheveux.
― C'est un vrai bonheur de t'avoir ici, mon garçon, si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à me le demander.
Agate sortit et j'abandonnai mon travail pour m'asseoir en face de Cobalt. Je mangeais assez peu habituellement le matin, mais la convivialité d'un petit-déjeuner partagé m'attira.
Le plateau était garni de fruits frais et de fruits secs, de lait, de petits pains de maïs et de céréales, d'une motte de beurre, d'un pot de miel et d'un autre de confiture. Il y avait aussi de la pâte d'amande et un généreux flan aux œufs qu'Osmium réussissait comme personne.
Cobalt mangea avec appétit en buvant son thé et en jetant de fréquents regards alarmés à la pile de vêtements sortis sur le lit.
Voyant sa détresse, je finis par me lever et par fouiller moi-même la malle. Aucun de ces vêtements ne me parut particulièrement fantaisiste. Agate avait du goût et elle avait choisi des tenues élégantes et sobres. Ce qui choquait Cobalt, évidemment, c'était qu'elles ne laissaient aucune pudeur sur les parties les plus intimes.
Je choisis un sous-vêtement de coton beige constitué d'une sorte de fourreau qui emprisonnait le pénis et qui s'attachait à la taille pour laisser les fesses nues. Je trouvais également une sorte de gilet à capuche aux longues manches évasées, en épais velours noir, doux et chaud. Le vêtement se nouait sous la poitrine, de manière à ce que les mamelons restent nus. Enfin, je dénichai un pantalon de cuir judicieusement ajouré à l'endroit approprié.
― Lève-toi, intimai-je à Cobalt qui venait de terminer de manger une orange.
L'air résigné, il se mit debout et me laissa défaire la ceinture de son peignoir. Je repoussai le vêtement qui tomba à ses pieds, libérant son corps tout en muscles souples. Je commençai par le sous-vêtement. Son cœur s'emballa alors que je nouais l'attache autour de sa taille et que le tissu emprisonnait son sexe et ses bourses.
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Mâchefer
VampireLe Royaume d'Argyre vit une époque sinistre. Le règne des humains n'est plus depuis l'avènement des mâchefers, des êtres aux crocs d'acier buveurs de sang. Et des meurtres inexpliqués terrifient les habitants de la capitale. Cobalt, un inspecteur hu...