Chapitre 14 - Melcrith

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Phaeron qui avait bien compris l'état d'anxiété de Cobalt et qui devait avoir l'habitude des humains effrayés par les essayages meubla le silence en donnant des explications.

Moi, je versai de l'huile sur le bout de mes doigts, et après une caresse dans le dos de Cobalt, je passai ma main sur la fente déjà lubrifiée par mes soins un peu plus tôt dans la matinée.

Il ne s'agissait cependant pas uniquement de l'enduire d'huile, il fallait aussi le dilater un peu pour que l'insertion des petits instruments d'essayage soit indolore.

― Savais-tu, jeune homme, que les pierres et les métaux renferment une énergie qui leur est propre, et que les mâchefers perçoivent bien plus intensément que les humains ?

― Je... En partie, oui, murmura Cobalt alors que je massais son anus.

Je voyais bien qu'il faisait de son mieux pour ne pas réagir ; ni négativement, ni positivement. Sa pudeur était mise à rude épreuve, mais c'était un très bon entraînement.

― Je sais que les mâchefers avaient perçu le pouvoir obscur de l'obsidienne, continua-t-il, et qu'ils...

Je poussai un premier doigt qui entra en lui, au creux de ses chairs tièdes. Son cœur s'affola comme un oiseau en cage.

― ... ils y étaient immunisés, termina-t-il après avoir pris une inspiration. C'est pour cela qu'ils ne sont jamais devenus des lamelugubres, contrairement aux humains qui devenaient fous. Les mâchefers ont pu résister aux scories d'obsidienne et emprisonner leurs pouvoirs.

Je massai doucement ses chairs, la texture de sa peau à cet endroit était incomparable, fine, sensible, élastique et pourtant très ferme.

Cobalt respirait plus vite alors que je le préparais. Le bijoutier avait eu la délicatesse de s'éloigner un peu pour atténuer la gêne de mon esclave. Il était devant une sorte d'établi, à quelques pas de nous, et il nettoyait les petites pinces qui avaient été utilisées sur Cobalt pour déterminer le poids idéal.

― C'est exactement cela, déclara-t-il néanmoins, l'air détaché, tout en affectant d'être très concentré sur le nettoyage. Mais l'obsidienne n'est pas la seule à posséder des propriétés que les mâchefers ressentent. Toutes les pierres et tous les métaux ont une énergie qui leur est propre, et qui est heureusement bien moins dangereuse et néfaste que l'obsidienne.

Je retirai mon doigt, et du bout de l'index je pressai délicatement l'intérieur de l'anneau intime de mon esclave qui haleta. Lorsque je le jugeai suffisamment assoupli, j'enfilai deux doigts en lui. Cobalt n'était pas très relâché à cause de la situation, et son trouble était parfaitement compréhensible.

Je laissai son corps s'habituer, ma main libre frottait tendrement son dos et sa nuque.

― De la même façon que chaque pierre est spéciale, chaque individu a sa propre sensibilité, poursuivit Phaeron. Mon travail consiste à déterminer quelle pierre t'est la plus appropriée. Car une fois cette pierre trouvée, tu ne voudras plus t'en séparer.

Je retirai délicatement mes doigts de l'anus de Cobalt qui était prêt et mes lèvres se posèrent sur sa tempe en un doux baiser.

― C'est bien, soufflai-je, je suis tellement fier de toi.

Phaeron rangea ses pinces et revint avec le coffret d'essayage. Il me tendit un mouchoir blanc pour que je m'essuie les mains.

― Commençons peut-être par une pierre très douce. Voici du quartz rose.

Je pris l'écarteur rose pâle qu'il me donna. La pierre, effectivement, vibrait d'une énergie profondément apaisante. Je le pressai doucement devant l'entrée de mon amant. Cobalt se tendit.

MâcheferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant