Chapitre 12

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La discussion ne dura pas beaucoup plus longtemps et Mycroft et Zoé se quittèrent sur la promesse de passer un peu de temps ensemble dès que toute cette histoire serait derrière eux.

Le détective et la jeune femme prirent un taxi pour retourner au 221B Baker Street, et le trajet fut assez silencieux, chacun plongé dans ses pensées. Zoé était à la fois émerveillée d'avoir découvert la vérité sur le passé, mais aussi horrifiée de se savoir à l'origine de la mort de deux personnes. Quant à Sherlock, il se remémorait ses souvenirs d'adolescence dans lesquels le drame s'était enfoui, car maintenant qu'il connaissait la vérité, ses souvenirs remontaient à la surface les uns après les autres. La naissance de la petite, sa présence chez eux lorsque Louise rendait visite à son frère, les moments où il avait dû garder l'enfant même s'ils étaient peu nombreux, et les quelques jeux qu'il avait accepté de faire avec elle.

A leur arrivée, Zoé monta directement dans sa chambre, passant devant un John étonné de la voir se comporter ainsi. Elle fut rapidement suivi par Sherlock qui s'installa dans son fameux fauteuil d'un air toujours pensif.

- Que voulait Mycroft ? demanda John qui n'en pouvait plus d'être dans l'ignorance.

Sherlock leva la tête, sortant de ses pensées et résuma rapidement l'histoire à John qui n'en revenait pas. La journée se passa rapidement, Sherlock jouant un morceau improvisé de violon, John étant sorti rejoindre Mary et Zoé ne sortant pas de sa chambre. Ce n'est qu'à la nuit tombée qu'elle décida de sortir prendre l'air. Elle passa devant Sherlock, qui arrêta un instant de jouer pour l'observer mettre son manteau et sortir. Il se posta devant la fenêtre à temps pour la voir traverser la rue et reprit son activité.

Les heures passèrent rapidement et malgré lui, le détective commençait à trouver cela bizarre qu'elle ne réapparaisse pas. Il était à présent plus de deux heures du matin mais il n'y avait toujours aucun signe de la jeune fille. Son téléphone sonna et il répondit rapidement en voyant le numéro de Zoé s'afficher.

- Tout va bien ? demanda-t-il.

- Détective Holmes, je présume, fit une voix d'homme inconnue mais presque malicieuse. Je m'appelle Johnny, père de Zoé. Je vous ai observé, vous savez, et je ne sais pas si vous êtes au courant mais normalement l'homme demande la bénédiction au père avant de sortir avec sa fille.

- Où est-elle ? fit-il hargneusement.

- Oh, elle est avec moi, mais pas de panique, hein, je veille sur elle. J'ai envie de faire un petit jeu, pas vous ? Je vais vous envoyer une adresse par SMS et vous devrez vous y rendre pour pouvoir commencer. A tout de suite, ajouta-t-il d'un air désinvolte avant de raccrocher.

Sherlock, pour la première fois de sa vie, était livide. Il envoya un message à John, lui demandant de venir sur le champ, que c'était une question de vie ou de mort. En quelques minutes, le docteur qui était en fait sur la route arriva et demanda des explications au détective. Après un débriefing rapide, le téléphone de Sherlock sonna de nouveau, indiquant cette fois-ci l'adresse du point de rendez-vous. Les deux hommes sautèrent dans un taxi duquel émanait un air inquiet général.

John, qui n'avait jamais vu son ami comme ça, se risqua à lui demander si ça allait.

- Bien sûr que non, ça ne va pas. John, j'ai... j'ai peur. Je n'ai jamais ressenti ça avant et je déteste vraiment cette sensation !

- On va la retrouver, t'en fais pas, on a vécu bien pire, tenta-t-il de le rassurer.

Ils arrivèrent bientôt au chantier où tout avait commencé. Ce dernier était vide, et la nuit ne leur permettait pas de voir très loin. Soudain, un grand projecteur s'alluma pour éclairer le haut d'une passerelle où était pendu quelque chose, ou plutôt quelqu'un. John poussa une exclamation horrifiée en voyant Zoé pendue au-dessus du vide, ligotée et bâillonnée dont la tête laissait couler un filet de sang. Son expression d'épouvante brisa le cœur du détective qui réfléchissait à comment la sortir de là. Une voix amplifiée se fit entendre tandis que Zoé tentait de les faire regarder derrière eux par des gestes pressés de la tête. Sherlock se retourna assez vite pour voir John se prendre un grand coup de bâton et tomber inconscient sur le sol. En face de lui, il aurait pu donner sa main à couper que c'était Johnny Taylor. Celui-ci avait un sourire espiègle et essaya de recommencer la même chose sur Sherlock qui, malheureusement pour lui, fut plus rapide. Le combat était acharné, chacun essayant de prendre le dessus sur l'autre. Sherlock, dont la tempe saignait depuis un petit moment, réussit à prendre le dessus sur son adversaire et le plaquer au sol, un main sur le cou. Johnny se mit cependant à rire sous les yeux perplexes du détective qui fronça les sourcils.

Une histoire de DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant