Chapitre 10

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Il se dirigea ensuite vers la sortie pour revenir dans le salon, suivi de près par John.

- Tu peux m'expliquer ce qui se passe ? demanda John d'un ton à la fois énervé et perplexe, mais en chuchotant.

- Voici Henri Finney, bourreau et 4ème adoptant de Mlle Sanders quand elle avait 9 ans. Probablement la dernière cible de notre serial killer, répondit-il impassible.

- Comment ça bourreau ? Et pourquoi est-il inconscient sur le sol ?

- Oh, il l'a torturée. Et en arrivant il l'a agressée et a voulu me frapper quand je lui ai demandé de la lâcher. Donc je lui ai envoyé mon poing dans la figure, pas de quoi s'affoler.

- Tu rigoles j'espère.

John était sidéré, mais il l'avait toujours su, son ami n'était pas banal. Toute cette histoire risquait cependant de (très) mal se finir. Déjà, apprendre que quelqu'un avait été torturé même il y a des années était quelque chose de difficile à encaisser, en tout cas pour quelqu'un comme John qui était beaucoup plus sensible que d'autres. Le plus surprenant était Sherlock. Jamais il ne l'avait vu avoir un contact physique avec une personne, ou en tout cas sans tenter de d'en dégager ou de l'éviter. Et pourtant, la position dans laquelle il avait trouvé le détective et la jeune fille ne laissait pas place à l'interprétation. Ils étaient étroitement enlacés, elle endormie et lui la regardant presque tendrement. John secoua la tête, pas persuadé d'être vraiment réveillé sous les yeux médusés de Sherlock qui ne comprenait pas sa réaction.

Il reprit ses esprits et sortit son téléphone. Il composa rapidement un numéro avant de porter le téléphone à son oreille.

- Lestrade, c'est John. Est-ce que vous pourriez venir chez Sherlock ? C'est assez urgent. Super, merci.

John raccrocha et s'assit dans son fauteuil en gardant un œil méfiant sur l'homme toujours inconscient sur le sol. Quant à Sherlock, il en fit de même en attrapant son violon pour en triturer les cordes.

L'inspecteur ne mit pas longtemps à arriver, accompagné par le Sergent Donovan et un autre policier. Leur arrivée ne se fit pas sans bruit et Zoé sortit rapidement de sa chambre, les yeux gonflés et vagues. Elle jeta rapidement un œil à toute la pièce pour voir que Lestrade venait de franchir le seuil et que Henri Finney était toujours au sol. Elle ne dit rien et alla se poster près de Sherlock, comme pour se rassurer. Le détective la regarda rapidement, un peu surpris, mais se concentra rapidement de nouveau sur ce qu'il se passait ici.

Lestrade, en voyant Henri Finney, eut un air surpris mais aussi en colère. Il devait se souvenir de ce qu'il s'était passé il y a maintenant des années et savoir qu'il avait de nouveau attenté à celle qu'il considérait comme sa fille le mettait dans un état d'énervement peu habituel.

- Vous allez devoir fournir une bonne explication pour ça, soupira-t-il.

Repoussant son aversion, il s'accroupit près du criminel et sûrement par acquis de conscience, posa sa main sur sa nuque pour vérifier qu'il était toujours vivant.

Le sergent Donovan, pour qui l'aversion envers Sherlock n'était plus une surprise, lança :

- Il faut toujours que vous vous fassiez remarquer, hein ? Ça y est, vous commencez à montrer votre vrai visage en attaquant des citoyens ?

- Si je peux me permettre, dit Zoé pour la première fois d'un ton ferme et résolu. Sans lui, c'est moi qui serait à la place de cet homme maintenant, car Sherlock m'a sauvée de lui. Alors si vous avez un quelconque reproche à lui faire, adressez-vous à moi.

Son regard fermé et déterminé ébranla la confiance de Donovan qui ne sut que répondre.

- Ce n'est pas le moment, sergent, ajouta Lestrade. Cet homme sort à peine de prison et agresse déjà quelqu'un.

Une histoire de DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant