Chapitre 11

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Ils passèrent une grande partie de la soirée à admirer les étoiles et constellations, elle lui indiquant chacune qu'elle connaissait, jusqu'à ce qu'ils finissent par s'endormir, la tête de Sherlock sur celle de Zoé qui elle était sur son épaule, chacun paisible dans son sommeil.

Le lendemain matin, ils se rendirent dans une petite boulangerie pour boire un café avant d'aller au poste de police, où Mycroft était étonnamment présent aux côtés de John, Lestrade et Donovan qui d'ailleurs les regarda d'un air mauvais. Derrière eux se trouvait une vitre teintée où l'on pouvait voir Henri Finney dans une salle d'interrogatoire, les mains menottées. Il ne semblait pas ravi d'être là.

Évidemment, l'arrivée de Sherlock Holmes accompagnée par une mystérieuse inconnue fit rapidement jaser les policiers qui n'avaient encore jamais vu le détective accompagné par quelqu'un d'autre que le docteur.

Sherlock leva un sourcil en voyant son frère, sa présence n'étant pas vraiment nécessaire ici mais concentra tout de même son attention sur les événements présents. Il se tourna vers la jeune fille et lui chuchota de manière imperceptible :

- Ça va aller ?

Elle hocha la tête discrètement sans que personne ne s'en rende compte. Personne, à part Mycroft qui fut intérieurement surpris.

Pour la première fois de sa vie, Sherlock semblait différent. Lui qui était toujours distant, ne comprenait pas les autres, ne s'entendait avec personne d'autre que John, avait l'air préoccupé par la jeune fille, qui était aussi sa filleule. Il se sentit assez heureux, ou au moins soulagé de voir que les deux s'étaient retrouvés sans le savoir et s'entendaient de nouveau bien malgré leurs caractères opposés et leur passion commune, la chimie.

Il se souvenait que lorsqu'ils étaient enfants, ils s'étaient évidemment rencontrés et malgré leur différence d'âge, Sherlock passait souvent du temps avec elle, de gré ou de force, et lui avait appris les bases de la chimie avant l'histoire tragique dont Sherlock ne se souvenait pas. Car comme pour Barberousse, il avait modelé ses souvenirs pour ne plus avoir à supporter cette tragédie. Mais Mycroft espérait qu'ils se souviendraient et feraient la paix leur passé.

Cependant, voir sous ses yeux Henri Finney en personne, qui avait, en plus de torturé, abusé de sa filleule, le mettait dans une rage folle. Mais il en était sûr, la roue tournerait et il obtiendrait la punition qu'il méritait, car il aurait dû le savoir avant, la famille des Holmes était loin d'être ordinaire. Il pouvait le voir rien que sur le moment, car Sherlock, pensant que la jeune fille devait se sentir mal devant ce monstre, lui avait pris la main sans se soucier des regards, ni même les comprendre. Quant à elle, elle se sentait soulagée, car elle avait l'impression d'avoir enfin quelqu'un sur qui elle pouvait compter. Et sans en comprendre vraiment la raison, elle se sentait aussi à l'aise avec Mycroft, mais sans les mêmes sentiments. Car elle n'était pas naïve, elle avait bel et bien des sentiments pour le détective, mais se demandait si c'était réciproque. Il devenait tactile, bienveillant avec elle mais elle ne savait pas si cela allait jusqu'à avoir des sentiments. En tout cas, il n'était pas du genre avenant d'ordinaire, ce qui la rassurait quelque peu.

En attendant, elle devait se concentrer sur l'interrogatoire de son bourreau, et elle serra un peu plus fort la main du détective.

- Pouvez-vous nous raconter ce qu'il s'est passé hier soir au domicile de Sherlock Holmes ? commença Lestrade qui s'était installé en face du coupable, tandis que le reste de l'assistance restait derrière la vitre teintée.

- Aah, Lestrade, je ne peux pas dire que vous m'avez manqué. Et dire que vous m'avez arrêté en pleine expérience, soupira-t-il.

- Expérience ?

Une histoire de DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant