dix-sept

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Je finis de réajuster mes cheveux plaques en arrière dans un chignon bas et mes mini créoles pendues à mes oreilles puis finis de me parfumer.

Élouan m'a gentiment demandé par messages si nous pouvions prendre l'air dans la capitale, et qui puisait peut être boire un coup.

Ma tenue, on se passerait de la regarder, un pantalon mom en cuir, mes converse et un énorme pull, ce n'est pas super esthétique.

Depuis une semaine, je n'étais pas vraiment sortie. J'avais manqué une interview a cause de mon sommeil qui ne se faisait malheureusement que le jour et je n'avais pas pu éviter un discours de morale d'Adam pour la cerise sur le gâteau.
Le shooting où je devais poser dénudée me trottait et me faisait travailler la tête depuis sept jours. Mon corps n'est pas vraiment un plaisir à regarder à mes yeux, et le mettre à la vue de beaucoup de gens pour qu'ils se retrouve collé à des grandes photos qui feront peut être parler ne m'encourage pas vraiment.

-Salut. Fit Élouan lorsque je m'approche de lui, assis sur un banc dans le parc des tuileriesJe souris puis ses lèvres s'écrasent sur ma joue gauche tandis que nous entamons notre balade nocturne dans la capitale.

Paris la nuit c'est une toute autre atmosphère, c'est le moment où la ville s'endort, comme si la vie s'arrêtait, et c'est le meilleur moment pour y sortir, malgré le fait d'être une femme dans la capitale même aujourd'hui est très dangereux.

Je regard un lampadaire clignoter en vue de son vieil âge. Des feuilles écrasées sur le goudron du trottoir me font penser à l'automne qui a mis du temps à partir.

-J'ai eu mon rôle. Entame Élouan, ce qui me fait sortir de mes pensées et me retourner vers lui

Je lui souris et nous nous regardons dans les yeux, plus gênant tu meurs.

Alors je baisse mon regard vers mes pompes et me triture les bagues que j'ai aux doigts, avant d'enfoncer mes poings dans mes poches de manteau.

-Oh cool, c'est quel genre de film déjà ?

-C'est une romance, le synopsis c'est un jeune homme, d'environ vingt ans qui galère à trouver un emploi dans la capitale, il devient serveur puis remarque une jeune femme qui vient tous les jours à la même heure, alors tu vois il apprend à la connaître, et puis voilà.

-Oh, intéressant, le tournage est prévu pour quand ?

-Dans environ un mois, le temps que toutes les démarches administratives soient faites. Je suis super heureux.

Je le regarde pour la deuxième fois. Ses yeux sont remplis de fierté et son sourire monte jusqu'aux oreilles.
Nous nous arrêtons dans un bar dansant et  branché du 7e pour boire un coup.
La moitié des gens présents sont des jeunes entre quinze et vingt cinq ans et on peut remarquer quelques habitués.

Nous commandons nos boissons puis nous installons dans un endroit à part.Élouan se permet de me raconter une anecdote farfelue qu'il a vécu dans un casting. Un homme nommé Kevin s'est permis de rentrer alors qu'il était en plein passage.

-Le gars arrive donc sans prévenir et puis la directrice ne dit rien. Franchement j'ai trouvé ça un grand manque de respect de me couper comme ça. Râle t il alors que je commande un second verre de whisky après avoir bu d'une traite le précédent

-Mais pourquoi il t'a coupé ?

-Son audition était avant moi, mais comme il était en retard j'ai pris sa place.

Je le regarde blasée, s'il n'a que ça comme problèmes dans la vie alors vite qu'on en échange.

-C'est vraiment raisonnable ? Me demande t'il en me voyant enfiler mon troisième verreJe le regarde et hoche de la tête, je n'ai même pas la tête à répondre.

La pièce devient oppressante, j'ai une envie soudaine de fumer un joint, mais je ne peux malheureusement pas appeler Doums. Alors j'en sors un de mon sac à main que j'ai par miracle gardé en réserve au cas où les urgentes envie comme celle ci.
Même si c'est illégale, vu la moitié des gens présents, l'odeur se dissimulera dans la sueur et l'alcool. Élouan lui me regarde outré, mais je n'en tiens pas compte, et me permets de juste lui sourire.

-Tu veux ? Demandais je en lui tendant la tige après que je recrache la fumée

Lui hoche négativement de la tête d'un air horrifié.

Ce soir j'ai envie de tout oublier, et j'ai décidé la direction des effets de l'alcool et du joint, même si je sais que demain mon foie et ma tête prendront tout.

Maintenant que mon cerveau me fait divaguer au pays des rêves, une grande envie de danser me prend. J'attrape la main d'Elouan et l'emmène en plein milieu de la foule dansante. Je ferme les yeux et balance ma tête et mes cheveux en arrière.

I follow rivers retentit et je bouge mes hanches de gauche à droite.
Je me sens libre, enfin, mes problèmes sont comme envolés, et je me dis de profiter du moment présent, sans penser au retombées du lendemain.

Mes mains passent dans mes cheveux, mon cou, Élouan n'a pas bougé d'un poil, et je commence à me dire qu'il doit s'ennuyer à ne pas se laisser aller parfois, ou alors il a peut être raison de ne tout simplement pas gâcher sa vie en noyant ses problème dans la drogue et l'alcool.

Il me signale qu'il va aux toilettes, alors je me permets de bouger de place, mais mauvaise idée.

Sneazzy se tient devant moi, on se fixe, on s'analyse. Puis par l'euphorie du moment et de l'excitation, je lui saute au cou. Mes lèvres entrechoquent les siennes dans un bruit sourd. Je ne sais pas ce qui me prend, C'est comme un besoin qui se crée, un manque, une énergie qu'il manquait.

Peu à peu, nous finissons chez moi, après une quinzaine de minutes de patience. Dans nos gestes, rien n'est doux, passionnant. Ils sont plus violents qu'autre chose, comme si on avait envie de prouver à l'autre ce qu'on était capable de faire.

Il me faisait tomber sur le matelas non sans que mes fesses m'y fassent rebondir, ma libido arrivait de plus en plus vite, cette adrénaline dans mes veines me montait à une vitesse affolante. Ses mains caressaient doucement mes cuisses, mes hanches m'electrisant toute entière. Mes cheveux me collaient la nuque au point que je suais. Il les balayait pour accéder à mon cou, le parsemant de baisers. Je n'en pouvais plus, je l'embrassais à pleine bouche tandis que ses mains enlevaient mon sweat, puis ses doigts experts décrochaient mon soutien-gorge. Mon cœur tambourinait sous ma poitrine, me faisant soupirer bruyamment. Je lui retirais son teeshirt, lui embrassais son torse, tandis qu'il retirait mon pantalon. Je gémissais sous ses suçons au haut de ma poitrine. Je lui enlevais son jean, et petit à petit il entrait en moi. Nos gémissements se réunissaient à l'unisson, je n'en pouvais plus, ce plaisir qu'il me procurait me faisait jouir, au sens propre comme au figuré.

Puis sans parler, il s'allonge à côté de moi. Il ne parle pas, rien. Et pour la première fois depuis bien trop longtemps je m'endors.

Idylle amoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant