SOUS L'EMPRISE DU VIKING

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Pétrifié dans un premier temps par le regard qui semblait la pénétrait et le souvenir de ces lèvres chaudes qui avaient capturées les siennes, Kaïra n'arrivait pas à émettre ne serait-ce qu'un seul son. Etait- ce à cause de la douleur lancinante qu'elle ressentait ou à cause du viking, elle ne savait pas vraiment.

—  Accroches tes mains à mon cou pour que je puisse te porter, lui dit-il 

— A...A-Ama..li...

— Chut, garde tes forces. Pour le moment, je te ramène au village, dit il d'une voix implacable. Quand tu pourras parler, j'aurai une discussion très sérieuse avec toi.

* * * *

— Laisses moi te conduire à l'intérieur, tu es resté beaucoup trop longtemps dehors, par une journée si peu ensoleillée. Et puis, tes habits sont... tout mouillés, tu vas finir par attraper froid a minima.

Kaïra, qui avait toujours les mains accrochées au cou d'Ivar, acquiesça, sans émettre la moindre protestation avant de s'assoupir définitivement, elle n'avait en elle plus aucune force. Olàf, qui se trouvait près d'eux se tourna vers son frère à cet instant. Il le questionna du regard, mais Ivar préféra l'ignorer, il se contenta de lui souffler le nom de Rory, la guérisseuse.

Inquiet de la quasi absence de réaction de la part de la jeune femme, Ivar la porta rapidement à l'intérieur et monta directement au premier étage. Il décida d'installer la jeune femme dans la sienne, qui était plus grande, plus belle et convenablement meublée.

La grande chambre était dallée ; elle présentait de grosses poutres apparentes au plafond, et une grande cheminée occupait une bonne part du mur du fond. Quelques meurtrières laissaient entrer une lumière diffuse. Un grand lit était dressée au centre de la pièce, et trois fauteuils sculptés et rembourrés trônaient devant la cheminée. Une immense tapisserie, représentant une bataille, finissait de décorer la pièce.

Une fois devant la couche, il hésita. La jeune femme était encore trempée par la pluie, et sa tunique ruisselait sur le parquet à chaque pas qu'il faisait. Il aurait dû y songer avant d'entrer ! Cela lui aurait évité d'avoir à éponger ses bêtises. De plus, il s'étonna de la voir porter un tel accoutrement : pour quel étrange raison était-elle habillée comme un homme ? 

Refoulant une grimace d'agacement, il étouffa ces idées et  se dirigea vers la petite table flanquée de deux chaises que l'on avait placée près de l'âtre pour y déposer la demoiselle en position assise. Tenant son dos d'une main, il tenta de lui ôter sa tunique de l'autre, mais se rendit bien vite compte qu'il avait peu de chances d'y parvenir. Sa tenue trempée lui collait au corps comme une seconde peau, et il avait apparemment perdu toute dextérité dans l'art de déshabiller une femme malgré ses années de pratique. Il était une époque où il serait venu à bout de tout ce tissu en deux temps, trois mouvements. Mais c'était avant.

Balayant cette pensée de son esprit, il sortit sa dague du fourreau qu'il portait à la ceinture et trancha délicatement le bas du vêtement, révélant une peau glacée blanche comme neige, dont les deux seules touches de couleur étaient une paire de tétons couleur cannelle durcis par le froid. 

Gêné, Ivar détourna le regard de son corps nu pour se concentrer sur son visage, tout en tirant une première manche, puis une deuxième.

À son grand soulagement, sa tenue glissa sans effort sur sa taille. Ce ne fut qu'alors qu'il remarqua les bleus qui démarraient sous sa poitrine et disparaissaient sous sa ceinture. De longues lignes sombres lui enroulaient l'estomac et les flancs, là où l'on avait serré la corde pour l'attacher au tronc. Quand il la prit par les aisselles et la souleva de la table, les loques qui avaient autrefois servi de robe glissèrent le long de ses jambes et tombèrent sur le plancher dans un bruit mouillé.