SOUS L'EMPRISE DU VIKING

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- Tiens ce bol de blé, il faut le moudre, lui indiqua Finna

- D'abord, prends le linge dans le coin et va le laver, lui cria une des femmes viking.

- Toujours aussi aimable Holga, lui répondit Kaïra en prenant le panier à linge.

Depuis qu'elle avait quitté Amalia, Kaïra ne cessait de chercher un moyen de se désengager de ses tâches ménagères pour aller dans la chambre du chef, pensant y chercher et peut être y trouver quelque chose qui l'intéresserait ou qui l'aiderait à s'enfuir avec sa demi-soeur. Seulement, dommage pour elle, les femmes vikings lui donnaient du fil à retordre : les ordres fusaient et les tâches ménagères s'enchaînait successivement au point où elle ne savait plus où donner de la tête.

Une bande de vieilles femmes, jalouses et orgueilleuses, blessés dans leur ego en voyant la victoire de l'étrangère, pensa Kaïra interrieurement.

- Donne à manger aux chevaux aux écuries ! lui ordonna Holga une nouvelle fois

- Et ramène le linge propre de la rivière, ajouta une autre.

- Je n'ai que deux mains, alors patientez un peu, rétorqua Kaïra, excédé par le comportement de ces mégères. 

- Fais vite, on est pressé...

- Dans ce cas, débrouillez vous seules, cria Kaïra en laissant tomber le bol de blé par terre, n'en pouvant plus de leur air hautain et de la façon avec laquelle elles l'a traitait.

- Ta mère ne t'a pas appris à ne pas gaspiller la nourriture, hurla Sigrid en ramassant le blé par terre. 

- Elle m'a appris à ne pas voler, c'est plus important, répondit-elle la tête haute. Tu te précipite sur ce blé qui a autant de valeur à tes yeux, pourtant je parie que vos hommes l'ont volé dans mon village

- Petite isolante ! Cria Sigrid en se précipitant sur elle

Alors qu'elle s'apprêtait à se fendre sur elle pour la frapper ou lui tirer les cheveux, Kaïra au sens affûtés, se déroba au dernier moment, de telle façon à ce que Sigrid finis par tomber par terre, le visage enfuis dans le sac de farine qui venait d'être moulu.

- Pour qui tu te prends étrangère, ce n'est pas parce que tu as gagné par un coup de chance Borjn au Hnefatafl que ton statut a changé, rétorqua Holga à Kaïra qui s'était retourné pour prendre un verre d'eau et par la même occasion calmer ses nerfs qui bouillonaient.

- Tu es et tu resteras toujours étrangère ! Prends exemple sur ta soeur, au moins elle, elle sait se taire et rester à sa place. Un jour peut être elle fera parti de notre communauté, ajouta une autre.

- Une étrangère qui finira surement veille fille, ou une femme de mauvaise vie, une péripatéticienne, accrochée aux bras d'ivrognes, se moqua une des mégères.

Ne pouvant plus se contenir, Kaïra renversa le verre d'eau qu'elle tenait entre ses mains sur la tenue de cette dernière, au niveau de son entre-jambe. Au même moment, Olàf, surement alerté par les cris des femmes et la foule qui s'était peu à peu formée, obstruant le passage dans les couloirs, arriva au centre de la scène.

- Qu'est ce qui se passe ici ? cria il mécontent, à la place de travailler, vous vous disputez comme des poissonnières, j'espère que ce n'est pas encore une histoire de couches comme la dernière fois, je ne veux pas de disputes sur une partie de jambes en l'air dans les cuisines alors que l'hiver approche et que l'approvisionnement doit se faire le plus vite possible.

- Oh pardonnez nous monsieur, dit Kaïra. Si vous voulez tout savoir, les cris n'étaient pas le résultat d'une dispute qui porterait sur une partie de jambes en l'air, c'était juste Sunniva, ici présente - en montrant du doigt la femme sur laquelle elle avait versé le verre d'eau- qui nous parlait de ses problèmes d'incontinence comme vous pouvez le constatez. La pauvre, ça lui arrive à chaque fois qu'elle tousse, surtout à l'approche de l'hiver, ajouta-t-elle avec un sourire au coin.