SOUS L'EMPRISE DU VIKING

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...Le coeur est irrationnel.

Il faut écouter la voix de la raison, même quand elle nous dit des choses dures à entendre, dures à accepter. Elle nous rappelle qu'il est important de laisser certaines choses disparaitre. De s'en défaire. De s'en libérer.

Elle nous rappelle que tout choix, que toute décision implique un renoncement et que vivre, c'est choisir. Puis, lorsqu'on a bien réfléchi, marcher d'un pas sûr vers ce qui nous rendra plus heureux. Je l'aime, il me manque et le plus et de savoir qu'il me manquera toujours, jusqu'à la fin de mes jours. Peut être qu'on se retrouvera qu'on sera meilleur l'un pour l'autre.

Quant à toi Holga, tu as été une véritable mère pour moi. Même si au début, les choses n'ont pas été faciles entre nous, mais on a appris à nous comprendre, à nous connaître... Tu resteras à jamais ancré dans mon coeur et dans mon esprit. Pardonnes moi de partir d'une telle manière, de ne pas avoir le courage d'affronter ton regard et de t'expliquer d'avantage. Pardonnes moi je t'en supplie...

Je dois partir, pour mon bien et pour celui d'Amalia, pour reconstruire une nouvelle vie, une vie heureuse je l'espère

Embrasse Lor de ma part et prends soin de toi.

Kaïra, "l'étrangère" 

Adieu

- Mais que fais tu encore là Kaïra, il faut qu'on parte maintenant, avant qu'il ne fasse trop noir.

- J'arrive Amalia, je viens juste de finir une lette pour Holga.

- Tu perds du temps Kaïra...

- Mais qu'est ce qui t'arrives bon sang Amalia ?! s'écria Kaïra, Depuis quand es tu devenu sans coeur ? Cela ne suffit pas de partir en douce, sans avertir personne, tu crois que je ne vais même pas laisser une lettre d'Adieu à ceux à qui je me suis attachée.

- Ce n'est pas ça, c'est simplement que je....

- Je ne sais pas ce qui s'est passé pour que tu deviennes aussi insensible. Et tu es comme cela depuis ton réveil; tu n'as même pas pris le temps de parler avec Blair, ou la prendre dans tes bras, comme si elle n'avait jamais été ton amie. De même pour Holga, alors qu'elle nous considère réellement comme ses propres filles;

- Je veux juste partir Kaïra, tu comprends ?! Je veux juste partir, j'étouffe ici, je n'en peux plus.

- C'est ce qu'on est en train de faire, dit Kaïra en rangeant la lettre et en prenant son baluchon. Mais ce n'est pas autant une raison pour tout oublier et effacer ces dernières années de nos vies. Bref, trêve de bavardages et aide moi à accrocher et nouer ce drap si tu veux vraiment partir, sauf si tu tiens à ce que nous sortions ensemble devant tout le monde par les cuisines ou l'écurie.

Joignant le geste à la parole, elles nouèrent adroitement l'extrémité de la tresse de draps à l'un des montants du lit et Kaïra ouvrit la fenêtre en grand. Le cordon de la fenêtre à guillotine grinça dans sa poulie. Les deux femmes retinrent leur souffle, l'oreille aux aguets. La bâtisse, cependant, demeurait silencieuse, hormis l'écho lointain de l'activité qui régnait déjà en cuisine. Amalia et Kaïra se remirent à respirer. Puis Amalia jeta les draps dans le vide et aida sa demi-soeur à grimper sur le rebord de la fenêtre.

- Attends un instant, dit-elle à Amalia qui l'aidait à porter leurs baluchons. N'oublies pas ce qu'on a prévu : Je descends en premier puis quand j'arriverai à pieds ferme, j'ouvrirai la porte arrière pour que tu puisses sortir. Ne cours pas trop vite, tu n'es pas encore totalement guérit et tes forces te manquent toujours alors fait attention à toi.