SOUS L'EMPRISE DU VIKING

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— Qu'est ce qui vous prend Kaïra, Avez vous perdu la tête ? Je viens de vous dire que les femmes qui....

La gorge serrée, la jeune femme toussota pour se donner une contenance. Une larme brûlante s'échappa de ses cils et roula sur sa joue. Elle l'essuya d'un geste vif et prit une profonde inspiration.

— Elle ne peut pas être avec eux pour la simple raison que ce jour là, au moment de l'attaque, on était en train de s'enfuir, déclara Kaïra à bout de nerf.

Un silence s'installa soudain : Kaïra pris conscience tout à coup des mots qui avaient traversé sa bouche sans même s'en rendre compte à cause de l'inquiétude qui la dévorait. Quant à Ivar, il sembla presque choqué, se contentant de la regarder avec un regard ébahi, droit dans les yeux, comme pour sonder son âme, comme pour savoir si elle disait la vérité. Après quelques instants, la colère pris le pas sur la stupéfaction lorsqu'il se rendit compte qu'elle avait dis la vérité, qu'elle voulait vraiment partir, comme si rien ne la rattachait au village, au clan... à lui. 

— Où est ce que tu comptais aller ? Répliqua Ivar d'une voix rude, le regard noir, tenant vainement de calmer la colère et la tristesse qui lui comprimait le coeur.

— Où est Amalia ? reprit-elle, je dois aller la chercher

— J'ai dis où est ce que tu comptais aller ! Cria-t-il plus fort, Réponds moi !

Plus aucune compassion ne se lisait sur son visage. Devant elle se tenait désormais un homme qui n'hésiterai pas à tout faire pour avoir des réponses. Pourtant, malgré son visage rude, Kaïra refusa de baisser la tête : au contraire, elle pris une grande inspiration qui la fit grimacer un instant et le confronta.

—  Je ne te dois rien, plus maintenant. Je n'ai pas de compte à te rendre, ni de réponses à te donner, ni d'explications ou de justifications à te fournir, rien.

— Si tu me le dois, c'est ton devoir parce que je...

— Parce que quoi Ivar ?! S'emporta-t-elle à son tour, sans prendre désormais en compte son statut de jarl et malgré la douleur soudaine qu'elle sentie au dos. Pourquoi est ce que je devrais me justifier ? Pourquoi ?

— Pourquoi voulais-tu t'en aller ? Demanda-t-il sans prendre le temps de répondre à la question de la jeune femme. Pourquoi vouloir partir comme une voleuse, sans rien dire, sans prévenir personne, comme si... comme si rien de ce que tu avais vécu ici n'avait d'importance ? 

— Tu rigoles j'espère ? Tu me poses en toute conscience cette question, comme si... comme si tu ne connaissais pas la réponse, osa-t-elle dire attirant l'étonnement du jarl

Son coeur se mit à battre à vive allure lorsqu'il se rapprocha d'un air plus sévère.

— Ma patience a ses limites ! Cria-t-il en la saisissant par les épaules pour l'obliger à se redresser

Sa respiration saccadée, son regard assassin, sa main qui meurtrissait son épaule déjà blessée. Elle eut l'impression de se retrouver devant un autre homme, autre qu'Ivar, un inconnue animé par une sourde violence. Lui qui reste toujours calme et tempéré avait tout à coup perdu son sang froid et avait céder à ses instincts. Mais malgré la douleur, Kaïra se contenta de se pincer les lèvres comme pour la calmer et lui lança un regard défiant en disant :

— La mienne aussi, dit elle d'une voix assurée. Vous avez détruit mes terres, volé de mon village avec ma demi-sœur, et vous osez tout simplement et tout innocemment me demander pourquoi j'ai tenté de m'enfuir, comme si ma fuite constituait un acte inattendu ou bizarre, dit Kaïra en tentant de calmer ses tremblements.