L'esclave

Chapitre 13

Faites qu'il ne se souvienne pas de moi! Faites qu'il ne se souvienne pas de moi, je me supplie à l'intérieur, tandis que j'ouvre la porte.

Mme. Anderson est toujours dans son lit, un sourire rayonnant sur la figure, elle parle d'une voix douce à son petit-fils assis à son chevet. C'est fou comment son caractère peut changer en un claquement de doigt. Comme quand son amie était là, elle est soudainement devenue une vieille dame gentille et généreuse, sans aucun défaut. Soit elle est extrêmement hypocrite, soit son mépris envers nous dépasse l'entendement... Qu'est ce qu'on a fait pour mériter ça exactement, je n'en ai pas la moindre idée. Ses petits yeux haineux se posent alors sur moi, merde, elle ma remarquée.

-Hé bien, j'ai cru que tu t'étais perdu, tu es allée les chercher ou ces livres, à la bibliothèque d'alexandrie? Apporte les moi tout de suite!

J'avance les jambes tremblantes, tandis que je pose les livres sur la table de chevet, mon regard croise les yeux noisettes du jeune homme, une lumière éclaire ses pupilles et il fait un petit sourire amusé, il me reconnaît. Je deviens instantanément aussi rouge qu'une tomate.

-Je n'arrive pas a croire que tu me fasse ce coup là, me faire perdre la face devant mes invités, je te jure Adrian, plus ca va, plus cette gamine est incompétente, tu iras voir Sophia pour qu'elle te punisse qu'elle te prive de repas ou non, qu'elle te fasse quatres coups de canne à la place...

Avant même que je puisse réagir, son petit-fils se met à parler:

-Voyons grand-mère, c'est un peu dur pour seulement quelques livres non? Aussi ça fait surement très longtemps que tu n'es plus venu à la bibliothèque mais je peux te jurer, qu'il est dur de s'y retrouver, c'est sûrement un peu ma faute d'ailleurs...

-Pfff, si on commence à laisser tout passer, on va rapidement perdre notre autorité, tu le sais bien, tu n'es pas bête...

Il attrape le premier livre de la pile, surpris.

-La maison bleue du port...Où as tu trouvé ça? Ça fait des mois que je le cherchait.

-Da..Dans le rayon des livres allemands monsieur, je connaissais l'auteur originaire de Berlin...

-Ha bon? Tu connais ce livre? Il est plutôt obscur pourtant...

-Oui monsieur, je l'avais commencé avant...tout ce qui s'est passé... Il se trouvait dans la bibliothèque de mon école.

L'image de moi, gamine, s'enfermant dans cette grande salle poussiéreuse remplie de livres a chaque midi me revient soudain en tête. Ce que je pouvais être pathétique a cette époque...

-Et tu ne l'a pas fini? C'est un crime, la fin est géniale. Quel dommage... Tiens prends le, tu me le rendra une fois terminé.

Je le regarde perplexe, se moque-t-il de moi ou est-il sérieux?

-Voyons Adrian! C'est moi qui avait commandé ce livre, réplique Mme. Anderson, outrée.

-Allez grand-mère, vous avez tout le temps qu'il vous faudra pour le lire, et puis regarder cette pile devant vous, sourit-il.

-mouai.

Elle me jette un regard mauvais et commence à baragouiner des insultes dans une langue qui m'est inconnue.

-Bon déguerpit toi! Avant que je change d'avis!

J'attrape le livre et m'incline respectueusement.

-Je vous remercie monsieur.

-Tutoie-moi je trouve ça plus agréable... Tu t'appelles comment?

-Léandra...Léa...

-Adrian enchanté.

-Qu'est ce qui faut pas entendre, rumine Madame en s'allumant une cigarette.

Je tourne les talons et sort de la pièce, une fois dehors, je m'accote au mur, mon cœur est beaucoup trop rapide, mon souffle est coupé, a quoi jouait-il? Qu'est ce qu'il essayait de faire exactement? Adrian Adrian. Je me répète son nom jusqu'à ce que je ne puisse plus jamais l'oublier.