Chapitre 6

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Trois, c'est le nombre de jour depuis que je suis arrivée dans cette prison et pourtant j'étouffe comme si ça faisait des années. Seulement trois matinée que je suis ici mais mes mains sont déjà abîmées, mon dos voûté et mon visage barré de larges cernes dus à de nombreuses nuits sans sommeil, à pleurer un passé qui n'existe plus. Le matin, au aurores nous nous réveillons, nous habillons et quittons notre chambre, les yeux clos de fatigue. Une majorité d'entre nous partent alors vers les champs de vignes ou l'entrepôt s'occupant de la vinification du raisin sous les yeux strict des gardes tandis que le reste du groupe, dont moi, allons vers l'immense demeure des Anderson ou nous attend une journée de travaille bien chargée. Pendant le reste de la matinée, je m'escrime alors à nettoyer de fond en comble les différentes pièces du premier étage tout en faisant bien attention à ce qu'il n'y ai personne a l'intérieur lors du ménage. A midi et a 5h on nous sert également une bouillie infâme qui nous sert de repas et on nous envoie nous mettre au lit à 22h ou je sais que je vais y pleurer toutes les larmes de mon corps. On ma mis dans un lit superpose avec Mila afin qu'elle puisse répondre à mes questions mais je n'en n'ai pas vraiment l'occasion puisque dès que les lumières se fermes celle ci s'en vas parler avec ses amies dans une langue qui m'est inconnue. Si mes parents sont mexicains, je suis quand a moi américaine et ne suis même jamais allée dans mon pays d'origine. Lorsque j'étais encore petite, ma mère me parlait régulièrement espagnole et je crois même que je le parlais couramment, mais en arrivant au primaire, j'ai appris l'anglais et ai perdu de l'intérêt envers ma langue maternelle en qui je ne voyais plus d'utilité et quand mes parents ont disparu, j'ai tout bonnement cessé de le pratiquer. Pourtant, à travers le dortoir résonne de l'espagnole, du portugais et même quelques langues natives. A présent, je m'en veux de pas avoir su conserver mon langage même si il n'est jamais trop tard pour apprendre. L'une des seules chose dont je me souvienne dans ma langue natale est la musiques préférée de ma mère que celle ci chantait à longueur de journée lorsque j'étais jeune, son nom était "Libertad" si je me rappelle bien. Je comprend encore vaguement les parole même si quelques bouts m'échappe. Mes yeux se mouille alors de larmes en me remémorant ma famille. Tout cela me parait si loin à présent. Je m'agrippe alors a mon cousin prête a m'endormir, mais Mila s'approche soudain de moi et me salue de sa main.

-Hola! Ça va? Tu as l'air triste ici toute seule.

-Non non, tout vas bien, je suis juste un peu fatiguée.

- Ne t'inquiète pas, on appelle ça la "fatigue du débutant" ici, dans quelques jours, ton corps se sera habitué au dur labeur et tu te sentira mieux.

-J'espère... Quand est ce que l'on va pouvoir se laver? Après avoir suée toute la journée, je me sens tellement poisseuse, dit-je avec dégoût.

-Pas tout de suite rigole-t-elle, chaque dimanche on peut effectivement se nettoyer et changer nos habits mais nous ne somme que jeudi.

-Jeudi... Je me rends alors compte que j'avais totalement perdu la notion du temps, quel mois somme nous? Août surement. Mais quelle date, ça, il me serait impossible de le dire avec certitude. Ça doit faire six bon mois que je n'ai pas regardé un calendrier...

-En tout cas, conseil d'amie, ne te t'apitoie pas trop sur ton sort dans les dortoirs, continue Mia, tu paraîtrait bien arrogante comparée à celles travaillant aux champs toute la journée.

-C'est si horrible que ça la bas?

-Tu n'imagine même pas... Miguel me raconte qu'ils passent la journée à travailler sous un soleil cuisant pendant qu'un tas de connards leurs cris dessus pour qu'ils aillent plus vite. Ils les frappent même parfois...

-Qui est Miguel?

-Mon copain dit-elle sur un ton décontracté.

-Ha bon? On n'a le droit d'avoir des relations ici? répondit-je bouche bée.

-Ho que non, soupire-t-elle, on a d'ailleurs eu bien des ennuis avec ça. Les Andersons ne veulent pas qu'il y ai de relations entre les employés. Ça apporterait de nombreux de problèmes comme ; une femme enceinte, un enfant, une fuite ou une rébellion.

-Une rébellion?

-Et oui sourit-t-elle, l'amour peut être plus fort que tout tu sait? Au début Miguel travaillait dans les cuisine avec moi, c'est la que je l'ai rencontrée. J'étais une gamine aussi effrayée et désorientée que toi à l'époque et sans Miguel, je n'aurais probablement pas survécu. Mais quand Mme. Anderson a appris notre relation, elle nous a séparés et l'a envoyé aux champs pour s'assurer que nous ne revoyions plus. J'arrive tout de même encore à le voir en cachette de temps en temps mais rien de plus, une bien triste histoire...

-Vous avez l'aire de beaucoup vous aimer.

-Tu ne sais même pas a quel point, je ne serais rien sans lui... Mais maintenant que j'y pense, tu as déjà eu une relation toi?

-Je...je n'ai pas encore eu l'occasion d'en avoir une, di-je sans pouvoir m'empêcher de rougir.

-Ha bon? Mais tu as déjà 16 ans pourtant.

-Et alors? Je réplique avec un pointe de colère, et j'ai quand même passé les 5 dernières année de ma vie a me cacher à travers tout le pays, on ne peut pas dire que ce soit le meilleur environnement pour une relation épanouie!

-Ha c'est bon! Je fais juste te taquiner, pas besoin de réagir comme ça. De toute façon, crois moi, les relation amoureuses, ça apporte beaucoup plus de problèmes que ça en résous ... Tiens toi en loin tant que tu peux encore. Et puis si moi, mon rêve a toujours été d'avoir mon chéri a moi, ce n'est pas le cas de tout le monde... Et toi petite, quel ton but dans la vie? Qu'est ce qui te motive à te lever chaque matin?

Elle me fait alors un clin d'oeil et s'en va dans le lit d'en bas pour probablement dormir, me laissant seule avec ma honte, mes gènes et cette discussion marquée à jamais dans mon esprit. Mon but? C'est bien simple j'en ai aucun... C'est possible.

L'esclaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant