Chapitre 1

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7 ans plus tard - Sud de l'Arizona, frontière mexicaine

Tapis par terre, le sol brûlant me mord les mains, nous nous sommes accroupis à l'ombre d'un buisson mais celui ci ne parvient pas totalement à me protéger du soleil tapant d'Arizona.

Épuisée, je retire ma casquette et fait passer nonchalamment ma manche sur mon front perlant de sueur. En mi-août, à 2 heures de l'après midi, la chaleur est insoutenable. A quelques mètres de moi, mon frère, Ruben fixe de son habituelle regard sinistre l'immense mur qui nous sépare de la liberté. Cela doit faire un bon trente minute que nous sommes couché ici à ramasser la poussière, mais nous pouvons pas bouger pour l'instant... Un camion passe le long de la frontière toutes les 3 heures afin de s'assurer que personne ne tente de s'échapper et nous devons attendre d'être certain qu'il ne puisse pas nous voir avant d'essayer de faire quoi que ce soit. Cela fait des années que nous planifions cette évasion, nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer maintenant. Du coin de l'oeil, j'observe la ligne d'horizon trembler sous l'effet de la chaleur, je scrute le paysage désertique autour de moi mais ne voie pas la moindre trace de vie, il n'y a personne. Je me retourne silencieusement vers mon grand frère et attire son regard d'un petit geste de main.

-On attend ici depuis trente minutes et le camion est probablement déjà loin, il n'y a personne dans les environs non plus, on devrait pas y aller maintenant? je lui chuchote anxieuse.

- On va attendre encore dix minute avant de tenter de passer la frontière. On doit etre sur que personne ne puisse nous voir et tente de nous dénoncer la police. Réplique-il d'un ton sec.

Je soupire et me replace dans ma position inconfortable, Ruben devrait sérieusement apprendre à parler poliment aux gens. La moindre phrase paraît comme une insulte dans sa bouche. Je revisse ma casquette noir sur ma tête et accote mon menton sur le sol brûlant, l'anxiété et la fatigue me tordant le ventre. Au bout de quelques longues minutes mon frère vérifie une dernière fois les environs et me fait finalement le signale. Je me lève prudemment et nous nous faufilons jusqu'au mur à quelques mètres de la. Le mur est une immense barrière de métal d'environs cinq mètres de hauteurs et assez fine. Plutôt facile franchir si l'on est bien équipés, le vrai danger de la frontière est plutôt les nombreux gardes la surveillant. Ruben sort de son sac l'échelle en corde reliée au grappin et se place de façon à pouvoir l'accrocher au mur en la lançant. Il essaye une première fois de le projeter vers le haut du mur mais le grappins se fracasse contre celui ci en un bruit atroce avant de retomber sur le sol. Avec frustration, mon frère reprend les cordes et se remet en position. De mon côté, stressée, je scrute le panorama, par peur que quelqu'un nous ait vu. Parmi le paysage désertique, mes pires craintes se révèlent alors réalité. Au loin, sur le bord du mur, une tache noir se rapproche dangereusement de nous, c'est un camion du gouvernement, des gardes frontaliers! Je me tourne brusquement vers mon frère.

-Ruben! Des gardes approches!

-MERDE! Qu'est ce qu'ils foutent ici?! Bon tant pis! On ne peut plus faire demis tour!

Il relance avec avec précision le grappin qui s'accroche finalement au mur et me cris de monter la première. Tout en regardant avec appréhension le camion se rapprocher, j'attrape les cordes et commence à escalader le mur. Ce n'est pas le moment de faiblir, nous sommes trop près du but pour ça! Je m'agrippe plus fermement et continue de monter l'échelle le plus vite possible. Mon frère, sur mes talons, a également commencé à monter la corde et me dit de me dépêcher. La camionnette s'arrête alors à quelques mètres de nous et plusieurs hommes armés en sorte. Ils se mettent en positions de tire mais je n'entend pourtant aucun coup de feu, comme s'ils attendaient quelque chose. Je sens alors mon frère me frôler mollement le mollet, comme endormis:

-Enfuis toi...murmure-t-il avant de s'effondrer par terre.

-RUBEN!!!

Je ne peux pas le laisser là, c'est la seule famille qu'il me reste. Mais alors que je m'apprête à redescendre, je ressent une soudaine douleur à la cuisse, une douleur aiguë, comme une piqûre. Mon corps me paraît alors soudainement plus lourd, mes muscles se détendent, mes paupières se baisse et je m'évanouie en un dernier cris.

L'esclaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant