Chapitre 8

612 15 0
                                    

Un silence pesant règne sur la place mesure que celle ci se remplit, en même temps que faire de plus? Ne rien dire est la meilleur chose que nous puissions offrir au condamné actuellement. Les uns derrières les autre, ils fixent d'un regard sombre le poteau métallique a quelques mètres de nous: la potence... Ils ont également placé plusieurs chaises au devant de celle ci, probablement destinées à la famille Anderson. Cette mise en scène forcée me répugne, a quoi bon montrer l'exécution comme une attraction? La mort est l'un des plus horribles spectacles que l'on puisse voir. Et ayant déja vécu cette expérience, la simple idée de devoir y être confrontée à nouveau me donne envie de vomir. J'imagine que la famille veut rendre l'exécution publique afin de montrer l'exemple, mais quel crime au monde mérite cette punition si humiliante? Au même moment, les silhouettes de la famille Anderson se dessinent à l'entrée de la maison et commence à se rapprocher dangereusement de nous. Mr. Anderson, suivi de ses deux fils ainsi que de sa femme, Juliet : une dame dans la quarantaine qui aurait du être très jolie autrefois. Tirée à quatre épingle, elle a noué ses long cheveux blonds-gris en chignon serré, découvrant ainsi son visage marqué par une beauté fanée. Peut être pourrait elle paraître plus séduisante ou amicale si l'on décelait la moindre once d'empathie sur son visage de pierre... Une fois la famille confortablement installée, le moment que l'on redoutait tous ce produit et deux gardes sortent du garage accompagnés d'une esclave attachée et au visage caché d'un sac en tissu. Ils la poussent sans ménagement vers la barre métallique et passent le noeud de la corde autour cou. Sous l'acquiescement de Mr. Anderson, ils retirent alors le sac en tissu de sa tête, laissant apercevoir une jeune femme tout aussi terrifiée que déstabilisée, elle ne semble pas comprendre ce qui se passe. Même si je me trouve à plusieurs mètres d'elle, je parviens à distinguer les marques de coups et les bleus sur son visage frappé d'horreur, qu'ont t-ils ont bien pu lui faire? A quelques mètres de moi, je remarque alors Mila, regardant la scène, anxieuse. Accroché à son bras, un jeune homme bien bâti qui doit probablement être Miguel fixe également le poteau, visiblement troublé. Les mises à mort sont-elles communes ici, ou occasionnelle? Je l'espère, le plus rare possible, car je ne crois pas que je saurais en supporter d'autres. Mr. Anderson se lève alors de sa chaise avec son élégance habituelle et se retourne face a nous. Ils prend une légère inspiration et commence son discours:

-Je vous nourris, je vous soigne, je vous loge et je ne demande rien de moins que vous fassiez votre travaille en échange. Je suis votre hôte et je vous traite relativement. A quoi bon me fuir? De plus, que vous tentiez ou non de partir, sachez que je vous retrouverez toujours, et si je suis d'humeur clémente pour la plupart du temps, je reste un maître de domaine et suis contraint de punir mes employés en cas de faute. La jeune femme que vous voyez ici avait pour charge de prendre soin de ma mère, trop faible pour pouvoir se déplacer. Une tâche importante et reconnue dans la propriété. Mais au lieu de vaquer à ses prestigieuses occupations, elle a préféré tenter l'impossible et a essayé de s'enfuir. Elle a bien évidemment été rattrapée et maintenant doit payer les conséquences de ses actes... Ce qu'elle va subir n'est point ma faute mais uniquement la sienne. Que cela vous serve d'exemple.

Avec son regard humble et ennuyé qui commence à m'énerver, il nous toise un instant avant de repartir s'asseoir auprès de sa famille. Sous le regard paniqué de la condamnée, il fait alors le signe fatidique aux soldats et l'un d'eux soulève sèchement la corde. Sous l'effet de la pression, le visage de la femme se met a rougir, son corps convulse et ses yeux s'exorbitent. Tout mon corps tremble alors devant l'horreur de la scène. Les humains n'ont-ils aucune pitié? Comment est-ce possible d'être à ce point sadique? Mais soudain, ce n'est plus la fille que je vois au bout de la corde, mais mon autre grand frère, Sebastian, mort trois ans auparavant, tiré comme un lapin par des policiers. Mes yeux se remplissent de larmes et mes jambes tremblantes menacent de me lâcher, je suis alors prise d'un violent hoquet et fini par vomir par terre le peu de nourriture que j'avais dans le ventre. Les esclaves me regarde, compatissants, mais ne font rien. Ne comprennent ils pas que je suffoque, que je suis en train de brûler de l'intérieur? Si revoir mon frère se faire assassiner est une terrible expérience, elle me fait comprendre une chose; il est clair que je ne pourrais pas passer une minute de plus dans cet endroit. 

L'esclaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant