Chapitre 7

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C'est vrais... Quel est mon but a moi?Ques ce qui me permet de toujours être en vie a l'heure qu'il est? Ques ce qui me motive? Me donne la force de vivre? Certains, c'est l'alcool, d'autres c'est les femmes, la famille parfois aussi... Mais moi...J'en ai foutrement aucune idée et cette question ne cesse de me tourmenter depuis quelques jours... Même si ce n'est pas comme si la réponse pouvait changer grand chose de toute façon...

«Con el llanto en tus ojos

sin tener felicidad,

con las manos extendidas

sola en la oscuridad,

cada noche, ya por años,

murmuras una oración,

tu mirada va al cielo

rogando por tu salvación»

Depuis la discussion avec Mila et même si j'ai bien du mal a assimiler les paroles, je me fredonne en boucle cette musique qui me fait tant penser a ma mère, j'ai encore le souvenir bien ancré dans ma mémoire de celle ci la chantant d'une voix mélodieuse tandis qu'elle nous préparait à manger. Même si notre vie a toujours été assez dure elle a constamment tout fait pour que nous soyons les enfants les plus heureux possible. C'était nous son but, c'était une femme exceptionnelle, généreuse et remplie d'amour a revendre, elle me manque tellement. Penser au travaille acharné qu'elle a dû faire pour nous nourrir m'aide un peut a trouver la force nécessaire pour accomplir le travaille de titan que l'on m'a affublé ici. Depuis quelques heures je m'escrime, sans grand résultat à nettoyer l'immense bibliothèque du premier étage. Certaines étagères sont recouvertes de kilomètres de poussière tandis que d'autres sont propres comme neufs. C'était comme si quelqu'un passait régulièrement lire les même livres de la bibliothèque, un membre de la famille Anderson je suppose. En même temps, ce serait un gâchis de ne pas venir regarder toute la connaissance empilée ici. Mais alors que j'essaie de remettre des livres en place à l'aide d'une chaise tenue en équilibre, la porte de la salle s'ouvre brusquement et un jeune homme entre dans la pièce avec fracas. Ma chaise grince, mon souffle s'accélère, je perds l'équilibre et m'effondre sur le sol, suivie des cinq livres que j'essayais de faire rentrer sur l'étagère. Mais alors que je m'apprêtais à me relever, je reconnais soudain le gêneur. Même si je ne connais pas son nom, je sais que c'est le cadet de Mr. Anderson. J'ai pu le voir quelquefois dans la propriété depuis que je suis arrivée ici, mais jamais d'aussi proche. Le jeune homme blond aux yeux noisette qui se tient devant moi doit avoir à peu près mon âge et je dois bien lui reconnaître le même charme que j'accordais à son père. En me voyant ainsi sur le sol a ramasser la poussière, il ne peut s'empêcher d'esquisser un petit sourire amusé et me tend la main, a ma grande surprise, pour m'aider a me relever. Je l'attrape maladroitement, rouge comme une tomate, après le tableau peu flatteur qu'il vient de voir de moi. On ne peut pas dire que je lui aurait fait la meilleur impression qu'il soit. Il se retourne ensuite vers la chaise et se contente de faire une moue fatiguée:

-Il faut faire attention avec ces sièges, ils ne sont pas très solides.

Il contourne alors ma pile de livre et s'en va un peu plus loin à travers les étagère, me laissant seule et plus embarrassée que jamais. Je range prudemment les romans à leurs places et m'empresse de quitter la bibliothèque au pas de course, la honte me submergeant.

Et si il allait se plaindre a ses parent de mes piètres qualités de domestique? S'ils décidaient de me tuer? Un esclave ne peut pas être "renvoyé", ni "échangé", personne ne voudrait de la domestique d'un autre. Si tu n'est plus assez utile, tu es éliminé. C'est ce qui arrive par exemple aux esclaves âgés. Mais étrangement, personne ne vient me chercher dans la soirée, ni le lendemain ainsi que le jour suivant. Peut être suis-je encore un peu utile finalement. Pendant mes heures de travail, j'évite soigneusement la bibliothèque, mais ne peux m'empêcher d'y jeter de discrets petits coups d'oeil de temps en temps. Le fils de Mr. Anderson, fidèle à son poste, y trônant toujours, dévorant heures après heures les livres de la places. Cependant, au bout d'une semaine, l'endroit paru soudain anormalement calme et en y regardant de plus près j'en conclu que la bibliothèque était vide. J'en profita alors pour finaliser le ménage commencé quelques jours plus tôt, tout en fixant la porte avec méfiance, s'attendent à le voir arriver à tout moment. Ce que je redoutait arrive cependant et le jeune homme débarque dans la pièce au bout de quelques heure. Ma grande surprise est par contre l'états misérable dans lequel il est. Son regard habituellement calme et détendu a laissé place à des yeux hagards et névrotiques. Ses cheveux sont en bataille et il ne se sent visiblement pas bien. Il attrape maladroitement un livre même si il est claire qu'il n'y prêtera que peu d'attention et va s'asseoir sur l'un des fauteuils. Que se passe-t-il? Ai-je fait quelque chose de mal? Devrai-je lui demander si je peux l'aider? Après quelques secondes de débat intérieur, je m'approche prudemment de lui et m'apprête à lui poser la question, mais au même moment une cloche sonne dans la cour et son livre lui échappe des mains. Sans même me jeter un regard, il se précipite à l'extérieur de la pièce. Dans les couloirs, plusieurs esclaves descendent également la maison, pressés. Je me joint a la masse sans comprendre et arrive au rez-de-chaussée saine et sauve. Parmi la foule, je parvient alors à apercevoir Mila et je l'attrape par le bras.

-Qu'est ce qui ce passe ici?

-Tu n'es pas au courant? La cloche signifie qu'il y aura une exécution, on doit tous se réunir sur la place...

Mon sang se glace alors instantanément, une quoi?

L'esclaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant