L'esclave

Chapitre 3

Un grand sentiment d'incertitude mêlé à l'appréhension me tord les entrailles à mesure que je pénètre dans l'immense bâtiment. Le hangar et sale et humide en plus d'une noirceur inquiétante. Le brouhaha ambiant ajouté à l'écho de l'entrepôt me donne un puissant mal de tête, mais je ne vois pourtant aucune foule autour de nous. A notre droite se trouve une rangée de gigantesques tentes de couleurs diverses, le marché se trouve probablement derrière. Je frotte instinctivement mes mains sur mes bras et remarque que j'ai la chair de poule, la nudité n'est clairement pas faite pour moi.

Les soldats nous conduisent alors vers une grande tente un peu plus éloignée des autres au draps gris opaques et nous intiment d'entrer. Je fronce le nez avec dégoût en pénétrant dans le campement. Une horrible odeur de moisissure et de saleté empeste l'endroit. Un grand rideau séparant l'habitation en deux m'empêche également de voir l'avant de la tente.

Les garde nous indiquent trois bassines d'eau au milieu de la pièce et nous ordonne de nous laver. Je m'approche des récipients tout en grelottant. À côté des cuvette se trouvent quelques éponges usagées et un pots de savon liquide, je me contente, dégoutée, de frotter mon corps frêle avec l'eau à peu près propre. Devant moi, une jeune femme dans la vingtaine me fixe avec désapprobation. Elle attrape une éponge posée au sol et me la tend fermemant :

-Nettoie ton corps petite... Tu dois te montrer la plus intéressante possible pour les acheteurs. Tu n'auras pas d'autres chances.

-Comme si nous avions la moindre chance renchérit une dame dans la cinquantaine a coté de moi. Nous allons probablement tous finir dans les mines ou comme prostituées.

-Ne l'écoute pas! réplique la jeune femme, si nous somme suffisamment présentable, il y a de bonnes chance que nous devenions domestiques..

-Avoir trop d'espoir n'est jamais bon...

-Avoir de l'espoir nous permet de survivre! répond-elle sur une note finale.

Je frotte alors avec vigueur ma peau jusqu'à ce qu'elle rougisse et me permet même de nettoyer mon cuir chevelu. La femme a raison, j'ai la ma dernière chance d'avoir une vie acceptable et c'est ce que Ruben aurait voulu. Une fois propres, on nous conduit a un coffre situé au fond de la tente remplit de divers habit. Je prends machinalement l'une des tuniques des la caisse et l'enfile sur mon corps frigorifié. Le tissu est rugueux et inconfortable et mes cheveux sont sont encore un peu mousseux, mais au moins je suis propre et correctement habillée. Une fois la majorité du groupe préparée, les soldats commences à nous faire affluer de l'autre côté de la tente ou nous attends le monstre qui s'apprête à nous revendre. Je suis parmi les premières arrivée, l'homme, assit, nous fixe d'un aire supérieure tout en sirotant une boisson rouge sang que je crois être du vin. Au bout de quelques minutes gênantes, il finit par se lever et s'avancer vers nous. De gestes de la mains léger, ils nous sépare alors en plusieurs groupes à travers la tente. Je comprends rapidement l'importance cruciale de cet instant. Il nous classe selon notre probable future utilité dans la société. Je regarde furtivement à ma droite ou se trouve un groupe de femmes dans la trentaine qui feraient de parfaites potentiels nourrices ou un peu plus loin devant moi attendent plusieurs hommes a la carrure impressionnante qui deviendront à coup sûr des ouvriers. Mais moi avec mon corps frêle et dénué du moindre charme, a quoi je pourrais bien servir... Peut être une prostituée? Non...Il est hors de question que je finisse ainsi. Les yeux venimeux de l'homme finissent alors par se poser sur moi et il me pousse avec négligence vers un groupe de jeunes femmes d'à peu près mon âge a ma gauche. Je n'ai à peine le temps de respirer que les gardes nous entraînent déjà à l'extérieur de tente avec force. Je regarde une dernière fois derrière moi avant de me résigner et de me retourner vers l'avenir peu radieux qui semble me tendre les bras.