L'esclave

Chapitre 11

La première claque me fait l'effet d'un fouet, la deuxième est encore pire. Je m'effondre par terre comme une poupée de chiffon. Mes frères n'avaient peut-être pas si tord finalement quand ils m'accusait d'être une faible. Je n'ai jamais été très solide, mais la, ça devient pitoyable. Elle me donne un dernier petit coup de pied bien placé entre les côtes avant de repartir tranquillement vers son lit. La douleur me fait grincer des dents. Ha, si les regards pouvaient tuer. Elle extrait de sa commode une bouteille en verre remplie d'un liquide rouge, probablement du vin, et la débouchonne en un 'pop' satisfaisant.

-Ne me regarde pas comme ça susurre t'elle en se versant un verre, il est normal que je te punisse si tu as fait une faute non? En fait, tu as de la chance d'être encore. Je dois bien avouer que je ne suis pas la personne la plus patiente et indulgente qu'il existe mais comme je sais que les gens comme toi ont tendance à s'énerver pour un rien, je veux bien fermer les yeux pour cette fois...

Elle soupire et prend une gorgée de sa boisson.

-Pourquoi vous ne pouvez vous pas vous contenter d'être docile, pourquoi il faut toujours que vous compliquez les choses. Maintenant vous nous appartenez, c'est comme ca que ca marche et vous ne pourrez rien y changer alors laissez vous faire... Haa, je l'aimais bien l'autre gamine qui s'occupait de moi avant pourquoi a t il fallu qu'elle tente de s'enfuir...

-Pour une fois dans sa vie...être libre j'imagine...

Elle éclate d'un rire sourd et se retourne pour reposer son vers.

-Bon, lève toi maintenant, je n'ai plus de temps à perdre.

J'ai mal, j'ai très mal, mais mon instinct de survie prend le dessus et je me redresse non sans douleur.

-Premièrement sache, que je suis très peu flexible et que ma gentillesse a des limites. J'attends de toi un travaille irréprochable, hein? petite...

Elle attrape mon visage avec ses doigts squelettiques.

-Je te préviens, un écart, un seul écart de conduite et tu te retrouves sur l'échafaud!

J'ai toujours été très tètu, intrépide et extremement stupide... Je me souviens, une fois quand j'étais gamine, deux ados de ma rue m'avaient volé un ballon. Il n'avait pas spécialement de valeur et ne marchait pas particulièrement bien mais mon égo surdimensionné n'aurait jamais permis de leur laisser aussi facilement. Je les ai supplié, pleuré, même menacé d'appeler la police. Ils ont fini, hilare, par le jeter dans un arbre ou il se coinça entre deux branches. <<Vas la, chercher ta balle, si tu la veux tellement>> J'aurais très bien pu abandonner ce jour-là, mais j'imagine que mon instinct de survie était la dernière de mes priorités. J'ai alors entrepris de grimper maladroitement dans l'arbre, non sans quelques égratignures. J'ai même réussi à décrocher le ballon, avant de déraper et de m'écraser lamentablement par terre. Je finis la soirée à l'hôpital avec un plâtre au bras. Ruben et Juan, mes frères, étaient abasourdis que je ne sois pas venu leur demander de l'aide. Moi, j'étais folle de joie, non seulement j'avais récupérée mon ballon mais en plus, je n'avais pas perdu la face devant les deux ados! Les blessures et le plâtre étaient un détaille. C'est à peu près comment je me sens à présent, tandis que Mila s'efforce de placer une compresse sur mon oeil au beurre noir.

-Je peu te jurer que si tu t'obstine a revenir chaque soir couverte de blessures, tu ne fera pas long feu chez les Andersons. Tu as le don de te mettre dans le pétrin toi!

-Tu parle, t'a au moins une excuse pour arrêter ton job dans la cuisine. Te plain pas!

-Hé bin non! Sache que venir te soigner, ça s'ajoute sur mon travaille, ce soir, je vais devoir faire des heures supplémentaires aux cuisines parce que Madame n'a pas su tenir sa langue! T'as une dette envers moi toi maintenant!

Elle se baisse et essaie de me désinfecter une plaie à l'alcool, je grince des dents, chaque parcelle de mon corps me fait mal.

-Elle n'y est pas allée de main morte, Mme. Anderson dis donc...

-Je suis surprise d'être encore en vie figure toi!

Au finale, après s'être défoulée sur moi quelques minutes, elle a finis par quitter la chambre, me laissant gisante sur le sol, à moitié dans les pommes. C'est Sophia qui m'a raccompagnée. Finalement, Sophia est peut-être un peu plus empathique que je le croyais, je lui en doit une...